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Helvétie

Helvétie

Titel: Helvétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Maurice Denuzière
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collaborateur du Gil Blas et de L’Assiette au beurre , affichiste prisé, illustrateur de livres et auteur d’un portrait d’Anatole France. Les décors et costumes qu’il dessina pour la fête des Vignerons de 1833 sont conservés au Musée du Vieux-Vevey.
     
    6 Nicolas de Flüe (1417-1487), né à Obwald. Juge et conseiller de son village. Il renonça, à l’âge de cinquante ans, à vivre avec sa femme et ses dix enfants pour se retirer dans un ermitage proche de sa famille, à Ranft, dans la vallée de la Petite Emme. Il y vécut jusqu’à sa mort. Souvent consulté par ses compatriotes, Nicolas de Flüe inspira, en 1481, le Convenant de Stans qui sauva la Suisse de la guerre civile et la Confédération de l’éclatement. Cet accord entre cantons rivaux est considéré comme l’acte fondamental de l’indépendance et de la neutralité helvétiques. Béatifié par Innocent IX en 1668, le saint ermite, dont le culte ne s’est jamais refroidi, a été canonisé par Pie XII, le 15 mai 1947.
     
    7 En souvenir de cette action, tous les noms des officiers qui franchirent le torrent de cette périlleuse manière furent gravés sur le roc.
     

8.
     
    Après avoir reçu, le 15 juin 1800, à San Giuliano, au lendemain de la bataille de Marengo, un quatrième galon et un sabre d’honneur, Blaise de Fontsalte avait été chargé par le colonel Ribeyre, promu général de brigade, de trois missions précises. D’abord, s’assurer que les chanoines du Grand-Saint-Bernard accepteraient sans réserve de recevoir la dépouille du général Desaix, ensuite contrôler l’acheminement des prisonniers autrichiens, enfin ramener à Paris la berline que le nouveau général avait dû abandonner deux mois plus tôt à Martigny.
     
    Le prieur du Grand-Saint-Bernard déclara que son ordre serait très honoré d’accueillir et conserver les restes d’un des plus illustres soldats français. Apprenant que le commandant était en route pour Paris, le prieur en profita pour rappeler les dépenses occasionnées par le passage de l’armée de réserve et dûment facturées. Depuis le 13 mai 1800, l’hospice avait fourni aux Français 21 724 bouteilles de vin, 3 498 livres de fromage, 500 draps de lit et couvertures, 749 livres de sel, 400 livres de riz, 500 livres de pain et 1 758 livres de viande 1 .
     
    À Saint-Pierre, où il s’était arrêté pour la nuit, ce fut la même chanson. Les Suisses présentaient partout leurs notes de frais. Le président de la municipalité, M. Max, exhiba, pour démontrer le bien-fondé de ses comptes, une lettre du Premier consul datée d’Aoste le 4 prairial an VIII (24 mai 1800).
     
    Répondant au président qui lui faisait part des dégâts occasionnés dans sa commune, notamment par le long séjour des artilleurs, le général Bonaparte écrivait : « J’ai reçu, citoyen, votre lettre du 20 mai. Je suis très satisfait du zèle qu’ont montré tous les habitants de Saint-Pierre et des services qu’ils nous ont rendus. Faites faire une estimation des dommages qu’aurait causés le passage de l’armée et je vous indemniserai de tout. Ceci n’est que justice et je désire de plus pouvoir faire quelque chose d’avantageux à votre commune 2 . »
     
    Les habitants de Saint-Pierre réclamaient donc plus de quarante mille francs pour prairies abîmées, foin, blé et légumes perdus, pour murailles abattues, pour 88 chaudières et marmites disparues, pour 18 journées de guides non payées et 2 037 arbres coupés dans « la plus haute futaie qui protège le village des avalanches ».
     
    À chaque étape, dans sa traversée du Valais et du pays de Vaud, Blaise de Fontsalte s’était vu ainsi présenter des factures et des doléances. Il prit copie des premières et nota les secondes, promettant de tout transmettre au ministère dès son arrivée à Paris.
     

    La perspective de passer par Vevey, où il avait un compte personnel à régler, compensait heureusement l’afflux agaçant des réclamations. C’est pourquoi, le lendemain de son arrivée à l’hôtel de Londres avec la berline de Ribeyre récupérée à Martigny, Blaise gravit, de bon matin, le chemin pentu qui conduisait à l’église Saint-Martin, pour accomplir sa dernière mission : l’inspection du bivouac autrichien.
     
    Dès les premiers jours de juillet, les Veveysans avaient vu camper, sur l’esplanade ombragée de l’église Saint-Martin qui dominait la ville par-delà les

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