Herge fils de Tintin

d’Hergé à Tchang, 1 er novembre 1977.
    5  Baudouin van den Branden, « Vingt ans de travaux fort gais ou la
déposition d’un complice » (texte de juin 1973), in Numa Sadoul, Tintin et moi, entretiens avec Hergé , édition définitive, Casterman, 2000,
p. 222-226.
    6  Témoignage de Marcel Stal à l’auteur, 1988.
    7  Témoignage de Didier Platteau à l’auteur, janvier 2002.
    8  Témoignage de Louis Gérard à l’auteur, février 2002.
    9  Témoignage cité par Hervé Cannet in Le Grand Vingtième ,
Angoulême, 1993, p. 46.
    10  Très proche d’Hergé pendant les dernières années de sa vie, et très
influente pendant les années qui ont suivi sa disparition, Dominique
de Wespin est un personnage intrigant. Née en 1911, journaliste à
l’hebdomadaire Candide , elle a rencontré pour la première fois l’auteur
des Aventures de Tintin en 1939, juste avant de partir en Chine. Grande
voyageuse, elle tiendra un temps la rubrique « Tintin dans le monde »
dans l’hebdomadaire Tintin . En 1973, on s’en souvient, elle est à
l’origine du voyage d’Hergé à Taiwan. Membre de la société des amis
de Robert Brasillach, auteur d’un livre sur Les Pratiques chinoises de
santé (Marabout, 1973), elle a surtout été très proche du père Teilhard
de Chardin, faisant lire ses ouvrages à Hergé. Veuve assez jeune,
Dominique de Wespin a deux enfants, Pierre-Paul et Alain, que Hergé
connaît depuis leur enfance. En 1968, Hergé et Fanny deviennent le
parrain et la marraine d’Emmanuel, le fils de Pierre-Paul et de sa
femme Françoise. C’est le même Pierre-Paul qui rénove à grands frais
la nouvelle maison du Dieweg dans laquelle Hergé et Fanny s’installent
en avril 1979. Dominique de Wespin est aussi l’auteur d’un livre
étrange, consacré au parcours d’Alain Baran : Teilhard, Béjart, Hergé,
trois hommes pour une vie , Lasne, Agendart, 1993.
    11  Hugues Dayez, Tintin et les héritiers , Luc Pire, coll. « Grandes
enquêtes », 1999, p. 17-18.
    12  Témoignage de France Ferrari à l’auteur, février 2002.
    13  Témoignage de Louis Gérard à l’auteur, février 2002.
    14  Hergé, rêve du début mars 1980.
    15  Hergé, rêve de juin ou juillet 1980.
    16  Hergé, rêve de mars ou avril 1980.
    17  Hugues Dayez, Tintin et les héritiers , Luc Pire, coll. « Grandes
enquêtes », 1999, p. 21-22.
    18  Roger Peyrefitte, Tableaux de chasse ou la vie extraordinaire de
Fernand Legros , Albin Michel, 1976.
    19  François Rivière, « Les livres de Hergé », in À suivre , n o  11,
décembre 1978, p. 24-26.
    20  Interview d’Hergé, Libelle-Rosita , 24 février 1978. Cité in Hergé, Correspondance , Duculot, 1989, p. 37.
    21  Lettre d’Hergé à Tchang, 9 septembre 1981.
    22  Carte d’Hergé à Pierre Sterckx, 5 juin 1982.
    23  Gabriel Matzneff, Maîtres et complices , Jean-Claude Lattès, 1994,
p. 296.
    24  Gabriel Matzneff, Mes amours décomposées (journal 1983-1984),
Gallimard, 1990, p. 61.

 
    H ERGÉ APRÈS H ERGÉ

 
    L’impossible héritage
     
    Bien des choses se sont jouées dans les premières heures
qui ont suivi la mort d’Hergé. La presse de gauche, qui
l’avait conspué sept ans plus tôt, lors de la sortie de Tintin
et les Picaros , lui rend un hommage vibrant. Le numéro
spécial de Libération , entièrement illustré de cases des Aventures de Tintin , porte en germe le meilleur de l’après-Hergé. La réconciliation est quasi générale. Même Le Soir lui rend hommage, toute une semaine durant.
    C’est aussi le moment où le monde de la bande dessinée
redécouvre Hergé avec enthousiasme, après des années de
méfiance. De jeunes dessinateurs comme les Hollandais
Joost Swarte et Theo van den Boogaard, les Français Floc’h,
Serge Clerc et Ted Benoit ou le Belge Alain Goffin, réinvestissent son style par un nouveau biais, teinté de postmodernisme. C’est Joost Swarte, avec l’exposition Kuifje in Rotterdam , qui a introduit le terme de klare lijn  : devenu en
français « la ligne claire », il connaîtra une belle fortune 1 .
Pour un bon nombre d’années, le look Hergé est à la mode.
    « Je fais de ma femme, Fanny, ma légataire universelle » :
rédigé quelques mois avant sa mort, le testament d’Hergé
tient en ces quelques mots. L’auteur des Aventures de Tintin n’a voulu prendre aucune disposition précise concernant la
survie de son œuvre. Comme s’il ne croyait pas à son