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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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souterraine poursuivait sa course derrière
moi. Était-elle également tapissée de
squelettes, dans l’attente du mien ?
    J’étudiai
brièvement la pâle lumière de la lune et des
étoiles, qui éclairaient suffisamment les parois du
puits, lisses et sans creux ni bosses susceptibles de m’aider à
regagner la surface. Aucune chance de sortir, non plus, par ici. Et
quoi encore ?
    Des
hommes aux aguets.
    Je
pivotai sur moi-même dans le local circulaire. J’étais
entouré d’hommes sur le qui-vive, en armures médiévales.
Avec heaumes et boucliers. Pas réels, bien sûr, mais
sculptés dans la roche pour former un cercle de sentinelles
attentives, éternelles. Des Templiers. Représentations,
peut-être, de grands maîtres oubliés ? Plus
grands que nature, près de deux mètres cinquante, et le
regard flamboyant dans la lumière venue d’en haut.
Bizarrement réconfortants par leur présence muette
comme pour monter une garde silencieuse écartant toute menace
sur leurs trésors cachés.
    Et
puis, en marge de l’espace circulaire, quel était ce
sarcophage de pierre au couvercle fermé, contrairement à
celui que j’avais vu dans la chambre du roi, à la Grande
Pyramide ? Celui-ci était dans le style des églises
européennes pourvu d’un couvercle sculpté à
l’effigie d’un chevalier. Le sarcophage était en
pierre calcaire, peut-être celui du chevalier fondateur,
Montbard, oncle de saint Bernard. Un bon gardien pour l’éternité.
    Le
couvercle était lourd, fermement en place. Mais quand je le
poussai, il se déplaça latéralement en grinçant
un peu. De la poussière tomba de son périmètre.
Je poussai encore, jusqu’à pouvoir risquer un œil
à l’intérieur. Une boîte à
l’intérieur d’une boîte.
    Le
cercueil était en bois d’acacia, remarquablement
conservé. J’étais allé trop loin pour
m’arrêter en route. Je soulevai le couvercle du cercueil
et entrevis un squelette qui n’avait rien d’effrayant.
Petit et nu dans son ultime posture. La rouille avait mangé
son épée, mais sa main tout en os tenait un objet de
métal brillant orné de multiples ciselures. Il
s’agissait d’un étui en or gros comme un carquois
d’arbalétrier, long comme un rouleau de papyrus. Parmi
les ciselures, figuraient des taureaux, des poissons, des scarabées
et des créatures étranges que je ne saurais décrire,
tant elles différaient des animaux de la terre. Il y avait
aussi des étoiles et des arabesques, et l’or scintillait
sous mes doigts qui en appréciaient la douceur sensuelle. Le
métal semblait chaud. Tout cet or valait une fortune et sa
valeur artistique était certainement considérable.
    Le
Livre de Thot pouvait-il être à l’intérieur ?
Quand je voulus sortir l’étui, le squelette tira dans
l’autre sens.
    J’en
fus tellement surpris que je lâchai prise, et l’étui
retomba entre les doigts osseux du gisant. Puis je me rendis compte
que j’avais été mystifié par le poids de
l’objet. Je récidivai et, cette fois, il vint
facilement. Sans éclair et sans tonnerre. Avais-je découvert
ce qui empêchait tant d’hommes de dormir et pour quoi
tant d’autres étaient morts au fil des millénaires.
Ou ne serait-ce qu’un simple guide vers d’autres
découvertes ?
    Et
comment l’ouvrir ?
    En
l’examinant, je reconnus la plupart des symboles. Quelques-uns
avaient décoré les plafonds du temple de Dendérah,
d’autres le calendrier que j’avais étudié
dans la timonerie de L’Orient avant qu’il ne fût détruit par les Anglais, lors
de la bataille du Nil. À la réflexion, ils étaient
tous là, les animaux, les étoiles, une pyramide, Taurus
le taureau, les signes du zodiaque qui avaient présidé
à la construction de la Grande Pyramide. Plus la
représentation miniature d’un temple à colonnes.
Quant au cylindre, il était fait de telle sorte qu’on
pouvait manœuvrer ses deux parties afin de rapprocher certains
symboles, comme sur le calendrier précité. J’essayai
donc ce que je connaissais déjà : le taureau,
l’étoile à cinq branches et le symbole du
solstice d’été, exactement comme je l’avais
fait à bord du navire. Ce n’était pas suffisant.
Alors, j’ajoutai le temple et la pyramide.
    Preuve
de mon intelligence ou seulement de ma chance proverbiale, ou
peut-être parce qu’il existait des centaines de
combinaisons capables d’ouvrir cet étui, je perçus
un déclic et le cylindre s’ouvrit entre pyramide et
temple,

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