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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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peut
ressortir.
    —  Ce
n’est qu’un autre symbole, Ned. L’Univers est fait
de nombres, et les Templiers, ou les gens qui ont construit cette
ville, ont tenté de les inscrire dans la pierre. Tout comme
les Égyptiens. C’est probablement de cela que parle le
livre que nous cherchons.
    —  Des
grottes aménagées par des fous ?
    —  Tout
ce qui échappe à notre expérience quotidienne.
    —  C’est
un égout, cap’taine !
    —  Non.
Un portail.
    —  Bon
sang, comment j’ai pu me mêler à tout ça ?
    —  Nous
sommes vraiment dans un lieu maléfique, effendi.
    —  Non.
Plutôt dans un lieu sacré. Attendez ici, si vous
préférez. Je parierais qu’ils n’auraient
pas fait tout ça s’il n’y avait rien de plus en
bas. »
    Et
toujours ces regards de commisération qu’on réserve
aux déments ! Il fallait qu’on le soit tous pour
rechercher un raccourci vers le bonheur. Mais je savais que je ne me
trompais pas et que les Templiers fous avaient enfoui des trésors
dans ces profondeurs grâce à leur maîtrise de la
foudre. Mais pas où Silano les cherchait. Et quand on se
rejoindrait, comme Astiza me l’avait promis, j’aurais
tout, finalement, la connaissance, le trésor et la femme. En
réalité, deux femmes plutôt qu’une, mais la
question se réglerait d’elle-même, le moment venu.
Le souvenir de Miriam était tout aussi poignant, ainsi que la
vision rétrospective de son corps et du mal que j’avais
dû lui faire en me défilant ainsi, sans la revoir. Le
genre de pensée qui revient aux moments les plus inattendus,
et les plus délicats.
    J’allumai
une autre torche pour pouvoir continuer à ramper dans la
spirale toujours plus étroite. Les deux autres s’étaient
arrêtés, et me suivaient du regard. À quelle
profondeur étions-nous ? Trop loin sous terre pour
récupérer ce que les Templiers avaient pu enterrer
ici ? J’étais toujours persuadé qu’ils
y avaient enfoui les trésors ramenés de Jérusalem,
sûrs que, tôt ou tard, un de leurs survivants les
retrouverait et recréerait leur ordre aboli.
    Je
pris mon courage à deux mains. L’eau de l’étang
était d’un noir d’encre, avec une écume
verte flottant à sa surface comme des aliments vomis. L’odeur
était celle d’un vieux cercueil fraîchement
exhumé. On ne pourrait ressortir, pourtant, par où on
était entrés, c’était une quasi-certitude.
Je posai ma torche auprès de moi, respirai profondément
et… plongeai.
    L’eau
n’était pas froide. Seulement fraîche. Je me
laissai couler dans l’encre noire. De minces lambeaux fibreux
d’algues diverses m’effleuraient. Y avait-il également
des créatures vivantes dans toute cette noirceur ? Je les
imaginais blanches et agitées, mais je me propulsai jusqu’au
fond, que j’explorai de mes mains tendues. J’avais deux
minutes pour trouver ce que je cherchais. Ou périr noyé.
    Un
courant se faisait sentir. Je commençais à paniquer
parce que j’étais sûr que, de là non plus,
je ne pourrais ressortir par où j’étais entré.
Le temps me manquerait. Et l’air. Mais le courant m’attirait
de plus en plus fort.
    Droit
devant moi, je repérai une lueur étrange. Bienvenue
après ces longues secondes d’obscurité absolue.
Je distinguais un fond uniformément blanc, rassurant.
Apparemment sablonneux. Puis j’identifiai la cause de sa
blancheur et, selon l’expression de Gros Ned, faillis boire la
tasse. Ce n’était pas du sable, mais de l’os.
    Je
me souvenais de la frise de crânes, à Jérusalem.
Mais, cette fois, c’était cent fois pis : un
ossuaire des damnés. De vrais crânes, parfaitement
identifiables, mêlés à des tibias, des cubitus et
des côtes. Une couche d’os variés, blanchis par
leur séjour dans cette eau, avec les mâchoires pleines
de dents longues comme des petits doigts et ces orbites
effroyablement vides.
    Cet
étang avait-il été jadis une fosse commune ou
une chambre d’exécution ?
    Le
courant me poussait vers la lueur croissante. Était-ce une
hallucination de mon cerveau graduellement privé d’oxygène ?
Non, il s’agissait d’une vraie lumière. Je donnai
un grand coup de talon et jaillis du fond de l’eau juste à
temps pour ne pas suffoquer.
    Tous
ces ossements ! Je surgis à l’air libre dans une
trombe d’eau et remplis mes poumons avant de me redresser pour
reconnaître le terrain. J’étais au fond d’un
autre puits éclairé par une lumière lointaine.
La rivière

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