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Histoire de France

Histoire de France

Titel: Histoire de France Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacques Bainville
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l’idée, renouvelée de 1793, de repousser l’envahisseur. Ces efforts devaient être vains. Depuis que la France avait perdu ses troupes régulières, la partie était trop inégale. Il n’y avait plus à sauver que l’honneur. Il le fut. Et l’on peut ajouter que la prolongation de la résistance, en obligeant les Allemands à continuer la campagne quand ils croyaient tout fini, les rendit pour un temps circonspects parce qu’elle leur donna l’idée que la France n’était pas un pays dont on venait à bout facilement.
    Cependant les espérances que le gouvernement de la Défense nationale avait conçues s’écroulaient l’une après l’autre. Thiers avait été chargé d’une mission pour solliciter l’intervention de l’Europe. Partout il essuya des refus. Personne alors ne voyait le danger d’une grande Allemagne et, au fond, personne n’était fâché d’une diminution de la France. La Russie profita même de notre désastre pour défaire ce que la guerre de Crimée et le congrès de Paris avaient fait : elle retrouvait la possibilité de reprendre, en Orient, sa politique contre la Turquie. Thiers revint de sa tournée dans les capitales européennes convaincu qu’il n’y avait plus qu’à demander un armistice. D’ailleurs, en même temps que cet échec diplomatique, un grave événement s’était produit. L’armée de Metz avait capitulé le 27 octobre. Bazaine, qui la commandait, avait cru qu’en gardant ses cent cinquante mille hommes, la dernière force militaire qui restât à la France, il serait l’arbitre de la situation et qu’il pourrait négocier la paix au nom de l’Empire. Bismarck l’entretint dans cette idée par une savante intrigue jusqu’au jour où il eut obtenu la reddition sans combat de la seule de nos armées qui comptât encore. En 1873, Bazaine sera condamné pour trahison.
    Dans Paris investi de toutes parts, la nouvelle de la reddition de Metz, les bruits d’armistice, l’échec de quelques sorties tentées par les assiégés, tout énervait, tout aigrissait la population qui commençait à souffrir de la rareté des vivres. La « fièvre obsidionale » favorisait l’agitation révolutionnaire. Déjà, plusieurs manifestations avaient eu lieu pour réclamer des élections immédiates, municipales et législatives. Le mot de Commune avait été prononcé. Le 31 octobre éclatait une insurrection véritable à la tête de laquelle était Blanqui, vétéran de l’émeute. Le gouvernement, un moment prisonnier dans l’Hôtel de Ville, fut dégagé, non sans peine. C’était l’annonce des troubles prochains.
    L’hiver de 1870-1871 fut rude, et cette année-là est restée longtemps dans le souvenir des Français comme « l’année terrible ». Les armées de secours, les armées de « mobiles » levées à la hâte pour délivrer Paris, furent battues l’une après l’autre. L’armée de la Loire, après un succès à Coulmiers, dut reculer devant les forces allemandes que la reddition de Metz avait libérées et fut poursuivie jusqu’au Mans. Une sortie de la garnison parisienne, destinée à donner la main aux armées de province, fut repoussée à Champigny. Tour à tour, Chanzy dans l’Ouest, Faidherbe au nord, Bourbaki à l’est échouaient. L’occupation de la France par l’ennemi s’étendait et le siège de Paris devenait plus rigoureux. Le 5 janvier, le bombardement commença. Cependant Gambetta ne voulait pas renoncer à la lutte et l’opposition grandissait contre sa dictature. Le désaccord qui s’était annoncé dans le gouvernement dès le mois de septembre allait devenir aigu.
    Le 28 janvier, Paris étant à bout de vivres et à bout de forces, une dernière sortie ayant échoué à Buzenval, une convention d’armistice fut signée à Versailles par Jules Favre et Bismarck : les élections devaient avoir lieu sans délai pour que l’Assemblée se prononçât sur la paix ou sur la guerre. À Versailles aussi, dix jours plus tôt, dans la Galerie des Glaces, un grand événement avait eu lieu. Le 18 janvier, anniversaire de la fondation du royaume de Prusse, Guillaume Ier avait été proclamé empereur allemand. L’unité allemande était créée au bénéfice de la Prusse et des Hohenzollern par la défaite de la France, et elle fut acceptée par l’Europe entière qui ne se doutait pas alors de la menace qu’une grande Allemagne lui apportait.
    La France, elle, n’avait qu’un gouvernement provisoire et il

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