Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
famille considérable de l’ordre équestre : son père, C. Octavius, qui
possédait de grands biens, avait été préteur, gouverneur de la Macédoine,
décoré du titre d’imperator, et sur le point de devenir consul lorsqu’il
mourût. Sa mère Attia était fille de M. Atrius Balbus, qui avait aussi, été
préteur. Marc-Antoine fit à Octave le reproche d’être né dans Aricie, qui était
cependant une ville municipale assez grande ; mais Cicéron le réfuta très
fortement. Philipp. , III, c. 6. ( Note de l’Éditeur ).
[257] Dion, LIII, p. 710, avec les notes curieuses de
Reimarus.
[258] Les princes qui, par leur naissance ou leur adoption,
appartenaient à la famille des Césars, prenaient le nom de César. Après la mort
de Néron, ce nom désigna la dignité impériale elle-même, et ensuite le
successeur choisi. On ne peut assigner avec certitude l’époque à laquelle il
fut employé pour la première fois dans ce dernier sens. Bach ( Hist. jurispr.
rom. , p. 304) affirme, d’après Tacite ( Hist ., I, 15) et Suétone ( Galba ,
c. 17), que Galba donna à Pison-Licinianus le titre de César, et que ce fut là
l’origine de l’emploi de ce mot ; mais les deux historiens disent simplement
que Galba adopta Pison pour successeur, et ne font nulle mention du nom de
César. Aurelius-Victor ( in Traj. , p. 348; édit. Arntzen) dit qu’Adrien
reçut le premier ce titre lors de son adoption ; mais comme l’adoption d’Adrien
est encore douteuse, et que d’ailleurs Trajan, à son lit de mort, n’eût
probablement pas créé un nouveau titre pour un homme qui allait lui succéder,
il est plus vraisemblable qu’Ælius-Verus fut le premier qu’on appela César,
lorsque Adrien l’eut adopté (Spart., in Ælio-Vero , c. 1 et 2) ( Note
de l’Éditeur ).
[259] Alors survint Auguste, qui, changeant de couleur
comme un caméléon, paraissait tantôt pâle, tantôt rouge, tantôt avec un visage
sombre et renfrogné, et au même instant avec un visage riant et plein de
charmes . ( Césars de Julien, trad. Spanheim) Cette image, que Julien
emploie dans son ingénieuse fiction, est juste et agréable ; mais lorsqu’il
considère ce changement de caractère comme réel, et qu’il l’attribue au pouvoir
de la philosophie, il fait trop d’honneur à la philosophie et à Octave.
[260] Deux-cents ans après l’établissement de la monarchie,
l’empereur Marc Aurèle vante le caractère de Brutus comme un modèle parfait de
la vertu romaine.
[261] Nous ne pouvons trop regretter l’endroit de Tacite
qui traitait de cet événement, et qui a été perdu : nous sommes forcés de nous
contenter des bruits populaires rapportés par Josèphe, et des notions
imparfaites que nous donnent à cet égard Dion et Suétone.
[262] Auguste rétablit la sévérité de l’ancienne
discipline. Après les guerres civiles, il ne se servit plus du nom chéri de
camarades en parlant à ses troupes ; et il les appela simplement soldats.
(Suétone, dans Auguste , c. 25). Voyez comment Tibère se servit du sénat
pour apaiser la révolte des légions de Pannonie. Tacite, Annal. , I.
[263] Caligula périt par une conjuration qu’avaient formée
les officiers des prétoriens, et Domitien n’eût peut-être pas été assassiné
sans la part que les deux chefs de cette garde prirent à sa mort ( Note de
l’Éditeur ).
[264] Ces mots l’autorité du sénat et le consentement des
troupes, semblent avoir été le langage consacré pour cette cérémonie. Voyez
Tacite, Annal. , XIII, 14.
[265] Le premier de ces rebelles fut Camillus-Scribonianus
qui prit les armes en Dalmatie contre Claude, et qui fut abandonné par ses
troupes en cinq jours, le second, Lucius-Antonius, dans la Germanie, qui se
révolta contre Domitien et le troisième, Avidius-Cassius, sous le règne de
Marc-Aurèle. Les deux derniers ne se soutinrent que peu de mois, et ils furent
mis mort par leurs propres partis. Camillus et Cassius colorèrent leur ambition
du projet de rétablir la république ; entreprise, disait Cassius,
principalement réservée à son nom et sa famille.
[266] Cet éloge des soldats est un peu exagéré. Claude fut
obligé d’acheter leur consentement à son couronnement : les présents qu’il
leur fit, et ceux que reçurent en diverses autres occasions les prétoriens,
causèrent aux finances un notable dommage. Cette garde redoutable favorisa
d’ailleurs souvent les cruautés des tyrans. Les révoltes lointaines
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