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Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu'en 1814

Titel: Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu'en 1814 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: François-Auguste-Marie-Alexis Mignet
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conduite sans autorité, elle ne réussit pas. Le directoire essaya alors de rajeunir le papier-monnaie   ; il proposa des mandats territoriaux , qui devaient être employés à retirer les assignats en circulation, sur le pied de trente pour un, et à faire fonction de monnaie. Les mandats territoriaux furent décrétés par les conseils jusqu’à la valeur de deux milliards quatre cents millions. Ils eurent l’avantage de pouvoir être échangés sur-le-champ, et par l’effet de leur présentation avec les domaines nationaux, qui les représentaient. Ils en firent vendre beaucoup   ; et, de cette manière, ils achevèrent la mission révolutionnaire des assignats, dont ils furent la seconde période. Ils procurèrent au directoire une ressource momentanée   ; mais ils se décréditèrent aussi, et conduisirent insensiblement à la banqueroute, qui fut le passage du papier à la monnaie. La situation militaire de la république n’était pas brillante   : il y avait eu, à la fin de la convention, un ralentissement de victoires. La position équivoque et la faiblesse de l’autorité centrale, autant que la pénurie, avaient relâché la discipline des troupes. D’ailleurs, les généraux étaient disposés à l’insubordination, pour peu qu’ils eussent signalé leur commandement par des victoires, et qu’ils ne fussent pas éperonnés par un gouvernement énergique. La convention avait chargé Pichegru et Jourdan, l’un à la tête de l’armée du Rhin, l’autre avec celle de Sambre-et-Meuse, de cerner Mayence et de s’en rendre maîtres, afin d’occuper toute la ligne du Rhin. Pichegru fit complètement manquer ce projet   : quoique revêtu de toute la confiance de la république, et jouissant, à juste titre, de la plus grande renommée militaire de l’époque, il noua des trames contre-révolutionnaires avec le prince de Condé   ; mais ils ne purent pas s’entendre. Pichegru engageait le prince émigré à pénétrer en France avec ses troupes, par la Suisse ou par le Rhin, lui promettant son inaction, la seule chose qui dépendît de lui. Le prince exigeait, au préalable, que Pichegru fît arborer le drapeau blanc à son armée, qui était toute républicaine. Cette hésitation nuisit sans doute aux projets des réactionnaires, qui préparaient la conspiration de vendémiaire. Mais Pichegru, voulant, de manière ou d’autre, servir ses nouveaux alliés et trahir sa patrie, se fit battre à Heidelberg, compromit l’armée de Jourdan, évacua Manheim, leva le siège de Mayence avec des pertes considérables, et exposa cette frontière.
    Le directoire trouva le Rhin ouvert, du côté de Mayence   ; la guerre de la Vendée rallumée, les côtes de l’Océan et de la Hollande menacées d’une descente de la part de l’Angleterre   ; enfin, l’armée d’Italie qui, manquant de tout, soutenait mal la défensive, sous Shérer et sous Kellerman. Carnot prépara un nouveau plan de campagne, qui devait, cette fois, porter les armées de la république au cœur même des états ennemis. Bonaparte, nommé général de l’intérieur, après les journées de vendémiaire, fut mis à la tête de l’armée d’Italie   ; Jourdan conserva le commandement de l’armée de Sambre-et-Meuse, et Moreau eut celui de l’armée du Rhin, à la place de Pichegru. Celui-ci, dont le directoire suspectait la trahison, sans en être assuré, reçut l’offre de l’ambassade de Suède, qu’il refusa pour se retirer à Arbois, sa patrie. Les trois grandes armées, placées sous les ordres de Bonaparte, de Jourdan et de Moreau, devaient attaquer la monarchie autrichienne par l’Italie et par l’Allemagne, se joindre au débouché du Tyrol, et marcher sur Vienne en s’échelonnant. Les généraux se disposèrent à exécuter ce vaste mouvement, qui, en réussissant, rendait la république maîtresse du chef-lieu de la coalition sur le continent.
    Le directoire donna au général Hoche le commandement des côtes de l’Océan, et le chargea de finir la guerre de la Vendée. Hoche changea le système de guerre employé par ses prédécesseurs. La Vendée était disposée à la soumission. Ses victoires des premiers temps n’avaient pas amené le triomphe de sa cause   ; les défaites et la mauvaise fortune l’avaient exposée aux ravages et aux incendies. Les insurgés, irréparablement abattus par le désastre de Savenay, par la perte de leurs principaux chefs, de leurs meilleurs soldats, par le

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