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Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu'en 1814

Titel: Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu'en 1814 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: François-Auguste-Marie-Alexis Mignet
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système dévastateur des colonnes infernales, ne demandaient plus qu’à bien vivre avec la république. La guerre ne tenait plus qu’à quelques chefs, à Charette, à Stofflet, etc. Hoche comprit qu’il fallait détacher d’eux la masse par des concessions, et les écraser ensuite   ; il sépara avec habileté la cause royaliste de la cause religieuse, et se servit des prêtres contre les généraux, en montrant beaucoup d’indulgence pour le culte catholique. Il fit battre le pays par quatre fortes colonnes, enleva aux habitants leurs bestiaux, et ne les leur rendit qu’au prix de leurs armes   ; il ne donna aucun relâche aux partis armés, vainquit Charette en plusieurs rencontres, le poursuivit de retraite en retraite, et finit par s’emparer de lui. Stofflet voulut relever sur son territoire l’étendard vendéen   ; mais il fut livré aux républicains. Ces deux chefs, qui avaient vu commencer l’insurrection, assistèrent à sa fin. Ils périrent avec courage, Stofflet à Angers, Charette à Nantes, après avoir développé un caractère et des talents dignes d’un plus vaste théâtre.
    Hoche pacifia également la Bretagne. Le Morbihan était occupé par des bandes nombreuses de chouans, qui composaient une association formidable, dont le principal chef était Georges Cadoudal   : sans tenir la campagne, elles maîtrisaient le pays. Hoche tourna contre elles toutes ses forces et toute son activité   ; il les eut bientôt ou détruites ou lassées. La plupart de leurs chefs quittèrent les armes, et se réfugièrent en Angleterre. Le directoire, en apprenant ces heureuses pacifications, annonça, le 28 messidor (juin 1796), aux deux conseils, par un message, que cette guerre civile était définitivement terminée.
    C’est ainsi que se passa l’hiver de l’an IV. Mais il était difficile que le directoire ne fût point attaqué par les deux partis dont son existence empêchait la domination, les démocrates et les royalistes. Les premiers formaient une secte inflexible et entreprenante. Le 9 thermidor était pour eux une date de douleur et d’oppression   ; ils voulaient toujours établir l’égalité absolue malgré l’état de la société, et la liberté démocratique malgré la civilisation. Cette secte avait été vaincue, de manière à ne plus pouvoir dominer. Le 9 thermidor, elle avait été chassée du gouvernement   ; le 2 prairial, de la société, et elle avait perdu le pouvoir et les insurrections. Mais, quoique désorganisée et proscrite, elle était loin d’avoir disparu   ; après la mauvaise tentative des royalistes en vendémiaire, elle se releva de tout leur abaissement.
    Les démocrates rétablirent au Panthéon leur club, que le directoire toléra pendant quelque temps   ; ils avaient pour chef Gracchus Babœuf, qui s’appelait lui-même le Tribun du Peuple. C’était un homme hardi, d’une imagination exalté, d’un fanatisme de démocratie extraordinaire, et qui possédait une grande influence sur son parti. Il préparait, dans son journal, au règne du bonheur commun. La Société du Panthéon devint de jour en jour plus nombreuse, et plus alarmante pour le directoire, qui essaya d’abord de la contenir. Mais bientôt les séances se prolongèrent dans la nuit   ; les démocrates s’y rendirent en armes, et projetèrent de marcher contre le directoire et les conseils. Le directoire se décida à les combattre ouvertement   ; il ferma, le 8 ventose an IV (février 1796), la Société du Panthéon, et, le 9, il en avertit, par un message, le corps législatif.
    Les démocrates, privés de leur lieu de rassemblement, s’y prirent d’une autre manière   : ils séduisirent la légion de police , qui était composée en grande partie de révolutionnaires déplacés   ; et, de concert avec elle, ils devaient détruire la constitution de l’an III. Le directoire, instruit de cette nouvelle manœuvre, licencia la légion de police, qu’il fît désarmer par les autres troupes, dont il était sûr. Les conjurés, pris une seconde fois au dépourvu, s’arrêtèrent à un projet d’attaque et de soulèvement   ; ils formèrent un comité insurrecteur de salut public, qui communiquait par des agents secondaires avec le bas peuple des douze communes de Paris. Les membres de ce comité principal étaient Babœuf le chef du complot, des ex-conventionnels, tels que Vadier, Amar, Choudieu, Ricord, le représentant Drouet, les anciens généraux du comité

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