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Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu'en 1814

Titel: Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu'en 1814 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: François-Auguste-Marie-Alexis Mignet
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la révolution ou au trône, et ils firent le 10 août   ; Ainsi, sans l’émigration qui amena la guerre, sans le schisme qui amena les troubles, le roi se serait probablement fait à la constitution, et les révolutionnaires n’auraient pas pu songer à la république.

CONVENTION NATIONALE

CHAPITRE VI
     
    Premières mesures de la convention. – Manière dont elle est composée. – Rivalité des Girondins et des Montagnards. – Force et vues de ces deux partis. – Robespierre   ; les Girondins l’accusent d’aspirer à la dictature. – Marat. – Nouvelle accusation de Robespierre par Louvet   ; défense de Robespierre   ; la convention passe à l’ordre du jour. – Les Montagnards, sortis victorieux de cette lutte, demandent le jugement de Louis XVI. – Opinions des partis à cet égard. – La convention décide que Louis XVI sera jugé, et le sera par elle. – Louis XVI au Temple   ; ses réponses en présence de la convention   ; sa défense   ; sa condamnation   ; courage et sérénité de ses derniers instants. Ce qu’il avait et ce qui lui manquait comme roi.
     
    La convention se constitua le 20 septembre 1792, et ouvrit ses délibérations le 21. Dès la première séance, elle abolit la royauté et proclama la république. Le 22, elle s’appropria la révolution, en déclarant qu’elle ne daterait plus de l’an IV de la liberté, mais de l’an 1 er de la république française. Après ces premières mesures, votées d’acclamation et avec une sorte de rivalité de démocratie et d’enthousiasme par les deux partis, qui s’étaient divisés à la fin de l’assemblée législative, la convention, au lieu de commencer ses travaux, se livra à des querelles intestines. Les Girondins et les Montagnards, avant de constituer la nouvelle révolution, voulurent savoir auxquels d’entre eux elle appartiendrait, et les énormes dangers de leur position ne prévinrent pas leur lutte. Ils avaient à craindre plus que jamais les efforts de l’Europe. Une partie des souverains ayant attaqué la France avant le 10 août, il y avait tout lieu de croire que les autres se déclareraient contre elle, après la chute de la monarchie, la détention de Louis XVI, et les massacres de septembre. Dans l’intérieur, le nombre des ennemis de la révolution était augmenté. Il fallait joindre aux partisans de l’ancien régime, de l’aristocratie et du clergé, les partisans de la royauté constitutionnelle, ceux pour qui le sort de Louis XVI était le sujet d’une vive sollicitude, et ceux qui ne croyaient pas la liberté possible sans règle et sous l’empire de la multitude. Au milieu de tant d’obstacles et d’adversaires, dans un moment où ce n’était pas trop de leur union même pour combattre, la Gironde et la Montagne s’attaquèrent avec le plus inexorable acharnement. Il est vrai que ces deux partis étaient incompatibles, et que leurs chefs ne pouvaient pas se rapprocher, tant il y avait de motifs d’éloignement dans leur rivalité de domination et dans leurs desseins.
    Les Girondins avaient été forcés, par les événements, d’être républicains. Ce qui leur convenait le mieux, c’était de rester constitutionnels   : la droiture de leurs intentions, leur dégoût de la multitude, leur répugnance pour les moyens violents, et surtout la prudence qui conseillait de ne tenter que ce qui était possible, tout leur en faisait une loi   ; mais il ne leur avait pas été libre de demeurer tels qu’ils s’étaient montrés d’abord. Ils avaient suivi la pente qui les entraînait à la république, et ils s’étaient habitués peu à peu à cette forme de gouvernement   : quoiqu’ils la voulussent aujourd’hui avec ardeur et de bonne foi, ils sentaient combien il serait difficile de l’établir et de la consolider. La chose leur paraissait grande et belle   ; mais ils voyaient que les hommes manquaient à la chose. La multitude n’avait ni les lumières, ni les mœurs qui convenaient à ce mode d’administration publique. La révolution opérée par l’assemblée constituante était plus légitime encore à raison de ce qu’elle était possible, que de ce qu’elle était juste   : elle avait sa constitution et ses citoyens. Mais une nouvelle révolution, qui appellerait à la conduite de l’état la classe inférieure, ne pouvait pas être durable   ; elle devait blesser trop d’intérêts, et n’avoir que des défenseurs momentanés, la classe

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