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Histoire des colonisations: Des conquetes aux independances, XIIIe-XXe siecle

Histoire des colonisations: Des conquetes aux independances, XIIIe-XXe siecle

Titel: Histoire des colonisations: Des conquetes aux independances, XIIIe-XXe siecle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marc Ferro
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Wik s’attaque à un géantéconomique, la Société CRA et sa production d’aluminium  3 .
    Le Premier ministre d’Australie occidentale, Richard Court, propose que la décision de la Haute Cour soit soumise à un référendum. Là encore se heurtent le Droit et la volonté démocratique. Où se trouve l’équité ?
    N ATIONS ABSORBÉES , NATIONS CONQUISES  : L ’ ORIGINALITÉ RUSSE ET   SOVIÉTIQUE
    Alors que la politique de l’Empire portugais et celle de l’Empire français tendent vers l’assimilation ou l’intégration — sauf quelques expériences précises, mais rares dans le cas français, que la politique britannique s’oriente vers le Commonwealth depuis que la sécession des États-Unis a révélé les dangers de toute autre politique — ce qui n’exclut pas une courte période de resserrement de l’Empire entre 1783 et 1830 —, la politique impériale russe jusqu’en 1917 obéit à une logique supranationale dès que le problème des annexions se pose et qu’il faut le résoudre. La première caractéristique de l’Empire fut en effet de ne pas avoir une base ethnique ( Russkaja imperija ), mais d’être un État de peuples différents sous un monarque unique ( Rossiskaja imperija ), une politique qui s’efforça de neutraliser ceux qui auraient pu s’opposer au tsar, au nom d’un idéal national.
    Cela ne se fit pas sans à-coups, l’absorption de la nation tatare constituant le principal problème du tsar (avec, d’autre part, la menace émanant de la Pologne et de la Suède). Cette absorption se fit en deux étapes principales. L’une, commencée au XVI e  siècle, vit l’effort des tsars se porter sur les pays de la Volga, où Tatars, Bachkirs, Tchérémisses…, cohabitaient ou voisinaient ; elle était achevée au temps de Catherine II, en 1774. L’autre étape fut entreprise en Crimée, en 1783. Similaires furent les politiques pratiquées dans les deux cas, même si, l’expérience aidant, les promesses faites lors de la conquêtedevenaient plus explicites en Crimée qu’à Kazan — quitte à être ultérieurement violées.
    Mais plusieurs changements ont affecté et transformé l’attitude du pouvoir vis-à-vis des peuples annexés. En premier lieu, l’acquisition d’États préexistants et de confession chrétienne — Géorgie, Pologne, États baltes, etc. ; ensuite, la politique de rupture qui vise à la russification des allogènes ; enfin, après la révolution de 1917, la réévaluation de la politique des nationalités menée par le régime soviétique.
    La désintégration de la Horde d’Or, au XV e  siècle, avait abouti à la formation de plusieurs États tatars, c’est-à-dire turco-mongols. « Kazan, un méchant rameau, se détacha de l’arbre mauvais qu’était la Horde d’Or, et produisit un fruit amer ; un second État naquit alors sous un autre Prince de la Horde » : Kazan constitua ainsi la menace la plus directe pour l’État moscovite ; sa terre rassemblait, avec les Tatars, des Tchouvaches et des Bachkirs qui étaient turcs ; des Tchérémisses ou Marii, des Mordves, des Votiaks, qui étaient finno-ougriens. Malgré les dénégations des historiens russes du XIX e  siècle, Moscou paya bien tribut à Kazan, comme aux autres successeurs de la Horde d’Or. Mais Ivan III comprit l’avantage qu’il pouvait tirer des querelles régnant dans la famille même de Gengis-Khan et il eut sous la main, à Moscou, des tsarévitchs tatars, soutenus par une partie de l’oligarchie de Kazan. Cette combinaison permit une première tentative de prise en main, en 1468 ; mais elle échoua ; elle commença à être opératoire lorsqu’un prince de Kazan s’associa au tsar de Moscou contre les Tatars de Crimée, cette autre branche de l’ancienne Horde d’Or ; la situation se retourna, lorsque le khan de Crimée prétendit régner sur Kazan. Désormais, Moscou se chercha des alliés plus fiables : ce furent les Tchérémisses qui jouèrent ce rôle. Ivan IV utilise leurs bons services, ce qu’ils avaient sollicité, et bientôt la décision est prise de marcher sur Kazan pour régler définitivement ce conflit avec ces « impies Sarrazins ». Ceux-ci connaissaient bien « leur pays », rapporte Kourbski ; ils firent appel aux Lituaniens pour prendre Moscou de revers, mais les Russes l’emportèrent, et la fin de Kazanfit sensation chez tous les peuples qui avaient eu à subir la loi des Tatars (1552).
    La Pax Rossica

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