Histoire des colonisations: Des conquetes aux independances, XIIIe-XXe siecle
Gueux, qui assure l’indépendance des Pays-Bas ; et puis l’occupation du Portugal par l’Espagne avec l’union des deux trônes en 1580. Dès 1595, Van Houtman, de Gouda, obtient de plusieurs marchands d’Amsterdam — Compagnie des Pays lointains — 4 vaisseaux, 60 canons, 250 hommes ; il effectue une sorte de tour des Indes et de l’Extrême-Orient, et revient avec des cargaisons pleines. C’est l’enthousiasme. Il repart, et, aussitôt après, une, deux, plusieurs escadres font le tour du monde par les Moluques. Olivier Van Noort et Van Neek sont les héros de ces entreprises assumées par des compagnies isolées, qui finissent par s’associer, comme les villes qui les aident… Leur concurrence avait pour effet de faire monter le prix des épices en Inde, de le faire baisser au retour, à la vente. Aussi, en 1602, s’unissent-elles et créent l’ Oost Indische Kompagnie , se fédérant comme les Provinces-Unies s’étaient fédérées elles-mêmes. Quand les Hollandais s’élancent à travers le monde, leur projet est simple : gagner de l’argent. Le Christ est absent de leurs préoccupations, évangéliser ne les intéresse pas. Ils profitent de la défaillance des Portugais pour se substituer à eux ; ou plutôt pour commercer dans de meilleures conditions, et à leur place. La Compagnie est devenue une véritable puissance qui n’hésite pas, s’il le faut, à faire donner du canon contre des rivaux qu’on veut écarter : car les bénéfices montent de 15 % jusqu’à 75 % en 1606. Portugais, Anglais, Dieppois sont chassés du panorama… Mais le gouverneur de la Compagnie dans l’Insulinde, Jan Pieterszoon Coen, comprend vite que ce commerce avec comptoirs, à la portugaise, ne saurait survivre s’il n’est renforcé, outre ses fortins à Java et Amboine, par un peuplement permanent. Il fallait coloniser.
En 1619, la fondation de Batavia marque le début d’une véritable implantation des Hollandais en Insulinde… J. P. Coen avait su repérer l’emplacement de Jakarta, dont les Hollandais chassèrent le vassal du sultan de Banten ; ils détruisirent la ville indigène et la mosquée, fondèrent la nouvelle cité, puis exploitèrent le réseau de ses relations avec l’arrière-pays. Pour résister à ces « Javans », la Compagnie peupla la ville de Chinois, Malais, Macassars, Balinais, Philippins de Luçon… Quelques décennies plus tard, les Hollandais triomphaient du sultan de Macassar et tenaient désormais le sud des Célèbes, se substituant aux Bugis qui jusque-là avaient été leurs principaux rivaux dans le trafic avec les Moluques et au-delà. Cependant, l’essentiel — c’est-à-dire le contrôle de Java, obtenu grâce à une politique d’intrigues entre les Princes — était atteint vers la fin du XVII e siècle. En 1681, Batavia compte 2 188 Européens sur 30 598 habitants.
C’était peu, et cela dura, Java et les Indes orientales ne devenant pas une colonie de peuplement… En effet, les Hollandais, à la différence des Portugais et des Espagnols, ne pensent, une fois fortune faite, qu’à revenir au pays. En outre, être employé par la Compagnie signifiait qu’on perdait une partie de sa liberté d’action, celle-ci agissant comme une grande société ; une fois qu’on l’avait quittée, il ne restait aux Vrijburgers — libres bourgeois — que des activités subalternes : comme tenir une taverne, car toutes les activités lucratives étaient contrôlées par la Compagnie.
En Afrique du Sud, au contraire, après s’être saisis du Cap, les Hollandais y demeuraient. Conduits par Jan Van Riebeeck, 200 Hollandais s’installaient, en 1652, le 6 avril,qui est aujourd’hui la date de la fête nationale. A l’abri d’un fort, ce capitaine cultive des céréales, introduit le cheval. Certes, la Compagnie mère exerce un strict monopole sur les échanges. Ces colons n’en instaurent pas moins une vie patriarcale et biblique, se donnant à eux-mêmes le nom de peuple paysan pour fuir la civilisation mercantile — les Boers. Premier exemple d’une colonie de peuplement en Afrique.
Cependant, les rapports avec les Hottentots, les Xhosas et les Cafres sont mauvais, ceux-ci n’obéissant pas aux mêmes lois sur l’échange et la propriété. Pour les Hottentots, par exemple, la terre n’appartient à personne, on ne saurait la « défendre » par une palissade. Mais les conflits portent surtout sur le bétail. Credo Mutwa a
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