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Histoire des colonisations: Des conquetes aux independances, XIIIe-XXe siecle

Histoire des colonisations: Des conquetes aux independances, XIIIe-XXe siecle

Titel: Histoire des colonisations: Des conquetes aux independances, XIIIe-XXe siecle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marc Ferro
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avec l’Allemagne, 149 avec la France… Quant aux « traités » avec les Africains, la France en avait conclu 118, de 1819 à 1880, et encore 126 de plus jusqu’en 1914 ; Stanley en conclut 257, etc.
    Déjà l’Allemagne avait défini ses zones d’influence : le Sud-Ouest africain où un négociant de Brême, Luderitz, avait débarqué en 1882, et où une flotte allemande amena bientôt des missionnaires ; puis le Kamerun (ainsi orthographié en ce temps-là), et le Togo, où avait opéré un explorateur, Nachtingal, en 1884 ; enfin, l’Est africain, occupé grâce à Carl Peters, parti de Zanzibar, avec une poignée d’hommes. Plus à l’ouest, les Allemands de la Deutsche Ostafrikanische Gesellschaft y rencontrèrent les Anglais de l’ Imperial British East Africa , et le partage s’opéra entre le Tanganyika et le Nyassaland, tandis que les Anglais s’installaient seuls en Ouganda, puis annexaient Zanzibar (1888-1890).
    Partis du Sénégal, les Français s’avancent vers le lac Tchad et le Niger (Borgnis-Desbordes fonde Bamako en 1882), et, comme les Anglais de la Royal Niger Company s’installent sur le bas Niger, les Français s’élancent vers le Tchad, « plaque tournante du continent noir ». C’est autour de ce lac que la France compte opérer la jonction de toutes ses possessions : Afrique du Nord, Sénégal et Niger, Gabon et Congo se trouvant réunis par un lien avec le reste des possessions françaises.
    La conférence de Berlin n’a pas vraiment procédé au partage de l’Afrique noire, comme on l’a dit, ni même à lareconnaissance de zones d’influence dans l’hinterland : elle a seulement formulé des « règles de jeu » qui ont permis cette débauche d’opérations et d’annexions qu’on a appelées la « course au clocher », chaque puissance européenne se précipitant pour planter son drapeau sur le plus grand nombre de territoires possible… Mais, à Berlin, les puissances se sont bien saisies de l’Afrique.
    Si à Berlin le « partage » a été un mythe, en Afrique les rêves de conquête sont devenus une réalité.
    L’Angleterre, maîtresse des mers, souhaite avant tout contrôler les côtes, depuis Freetown en Gambie jusqu’au-delà de Zanzibar en passant par Le Cap. Ensuite, stimulée par l’action de Cecil Rhodes en Afrique du Sud et par sa récente occupation de l’Égypte, elle rêve d’établir la jonction du Cap au Caire, en passant par les Grands Lacs.
    La France, entre Sénégal et Niger, voudrait faire se rejoindre, autour du lac Tchad, le Sahara, l’Afrique du Nord et l’Afrique occidentale. En outre, par le Gabon, qu’elle espère agrandir du Congo léopoldien, elle entend atteindre Djibouti, via le haut Nil. C’est au croisement de cette route et du projet anglais du Cap au Caire que se produit l’incident de Fachoda, entre Kitchener et le capitaine Marchand (1898).
    L’Allemagne voudrait créer un Empire de Mittel Afrika qui partirait du « Kamerun » et atteindrait le Tanganyika : entre les deux, le Congo de Léopold fait barrage. Quant au Portugal, il rêve de l’Angola et du Mozambique, mais il se heurte à la poussée, vers le nord, des Républiques boers et des Anglais.
    Plusieurs traités règlent ces conflits de rivalité — indépendamment des populations africaines concernées, qui réagissent à leur façon.
    Les premiers sont conclus entre l’Allemagne et la Grande-Bretagne, en 1886, à propos du conflit dans la zone du Kilimandjaro et de la souveraineté de Zanzibar. Tandis que le roi Abushiri se soulève en Tanganyika contre les Allemands de Emin Pacha (en réalité Edward Schnitzer), les Anglais et les Allemands se divisent sur l’aide à apporter à celui-ci, et, en 1890, l’Allemagne signe un nouveau traité avec l’Angleterre qui lui accorde la prise encharge des territoires de la Deutsche Ostafrikanische Gesellschaft . A cette date, toute cette région des accès vers l’Ouganda était sous la domination des derviches, et elle fut délimitée de telle sorte que les accords conclus par Carl Peters ne menacent pas les projets britanniques qui, depuis le Soudan, comptaient atteindre le Kenya.
    Henri Brunschwig juge que ce traité de 1890 est tout à fait typique des accords signés pendant cette phase d’impérialisme colonial. L’article I laissait à l’Angleterre les monts Mfoumbiro (Rwanda), attestés par Stanley ; on s’aperçut plus tard qu’ils n’existaient pas. De même, le Rio del

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