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Histoire du Consulat et de l'Empire

Histoire du Consulat et de l'Empire

Titel: Histoire du Consulat et de l'Empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacques-Olivier Boudon
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Quant aux jeux, ils sont l'une des composantes essentielles de la fête impériale. Comme au temps du sacre, les fêtes du 15 août, puis plus tard le mariage de l'Empereur, s'accompagnent de nombreuses réjouissances qui visent à associer la population de Paris au destin de l'Empire. Le succès de cette politique est traduit en ces termes par un rapport de police : « La multitude a du travail et de l'aisance. Elle est contente : elle aime l'Empereur. )) Il est vrai que, pour empêcher toute nouvelle insurrection, l'Emper�ur n'a pas lésiné sur les moyens. Il a d'abord, depuis le coup d'Etat, procédé à l'éradication du mouvement jacobin. Il continue à faire surveiller par sa police les quartiers de l'Est parisien. Les cafés sont notamment l'objet d'une attention particulière, car ils demeurent l'un des lieux propices au débat politique.
    Dans un quartier aussi sensible que le faubourg Saint-Antoine, tout danger semble écarté dès l'an VIII, malgré quelques manifestations très isolées par la suite ; en 1808, quelques anciens sans-culottes sont arrêtés pour s'être réunis et avoir évoqué leurs souvenirs des temps révolutionnaires. Bien qu'ils n'aient pas à proprement parler comploté contre le régime, les suspects sont assignés à résidence. La surveillance reste donc extrême. La police veille au grain sur une ville dont les pouvoirs ont été amoindris.
    La réforme de l'administration parisienne a en effet été l'autre moyen de diminuer le rôle politique de la capitale. Elle perd son maire unique, au profit de hauts fonctionnaires placés sous la tutelle du gouvernement, à savoir le préfet de la Seine et le préfet de police. Le préfet de la Seine devient le véritable maître d'œuvre 239
     

    LA NAISSANCE D'UNE MONARCHIE (1804-1809)
    de la politique parisienne. Nommé à ce poste, Nicolas Frochot, Bourguignon d'origine, y trouve la récompense de son ralliement à Bonaparte lors du 18-Brumaire. Le Premier consul apprécie la modération de cet ancien député à la Constituante qui fut proche de Mirabeau. Aidé par une équipe compétente, au sein de laquelle figure notamment Jacques de Norvins, il s'affirme comme un bon administrateur, mais se montre rétif face au développement de la ville. Son principal souci est d'en assurer la sécurité. L'obsession des émeutes révolutionnaires reste grande. C'est pourquoi les pouvoirs sont dédoublés. Frochot doit compter avec le préfet de police, Dubois, dont l'activité s'accroît à partir de 1802. En principe placé sous la dépendance de Fouché, il acquiert en fait une véritable autonomie et conserve, quasiment seul, la direction de la police parisienne, s'appuyant sur quarante-huit commissaires de quartiers et sur une garde municipale fondée en 1803 et remplaçant les détachements de gendarmerie qui assuraient jusque-là la sécurité de la capitale. Ces deux hommes veillent sur le destin de Paris pendant plus de dix ans ; Dubois est remplacé en 1810, après l'incendie de l'hôtel de l'ambassadeur d'Autriche en France, lors d'une réception à laquelle assistait Napoléon ; Frochot est, quant à lui, victime de la conspiration de Malet qui a révélé en 1812 les limites de son autorité. Jusqu'à ces dates, ils règnent en maître sur Paris, relevant du seul Napoléon.
    Le rôle des assemblées parisiennes est en effet très faible. Il n'existe pas de conseil municipal. Seul un conseil général de vingtquatre membres a la charge des affaires concernant le département de la Seine, c'est-à-dire Paris, mais aussi les deux arrondissements de Sceaux et Saint-Denis. Comme dans les autres départements, le conseil général a pour fonction essentielle la répartition des impôts.
    Son rôle politique est très faible, même si Napoléon a tenu à y associer de grands notables, à l'image du duc de Luynes ou de Lamoignon. Ce sont aussi des notables qui accèdent aux mairies d'arrondissement. Seuls les arrondissements ont conservé leur premier magistrat, lequel est nommé par Napoléon comme dans toutes les villes de l'Empire. Ce statut particulier que Paris garde après 1805, alors que Lyon, Marseille et Bordeaux retrouvent un maire, a permis de mieux contrôler la ville. Ces maires ont une fonction effacée, qui se limite à la gestion de l'état civil, à la surveillance des écoles et à la mise en œuvre de la conscription. La crainte de Napoléon de voir naître à Paris un pouvoir concurrent est de ce fait

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