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Histoire du Consulat et de l'Empire

Histoire du Consulat et de l'Empire

Titel: Histoire du Consulat et de l'Empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacques-Olivier Boudon
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Müller, historien suisse francophile, ministre des Affaires étrangères du royaume, croient dans les bienfaits de la législation importée de France. Pourtant les réformes tardent à porter leurs fruits, les habitants voyant surtout les dépenses d'une cour fastueuse qui, aux dires de tous les observateurs, cherche par trop à imiter la cour des Tuileries. « La cour de Westphalie était malheureusement une contre-épreuve ardente de la cour impériale ; la richesse des costumes était effrayante », note ainsi Norvins 7. Mais ces débordements ne remettent pas en cause l'essentiel. Les réformes introduites en Westphalie ont une influence durable dans l'Allemagne du XIXe siècle.
    , Napoléon offre le royaume de Westphalie en modèle aux autres Etats de la Confédération du Rhin, mais il ne leur impose pas de transformations radicales. Chaque pays reste souverain et libre d'emprunter la voie tracée par la France. Certains, comme la Saxe ou le Mecklembourg, gardent leurs anciennes institutions et pratiquent un pouvoir relativement arbitraire. D'autres, en revanche, adoptent des institutions calquées sur le modèle français. Hormis la Westphalie, cinq États se dotent d'une Constitution : la Bavière en mai 1808, le duché de Bade entre 1807 et 1809, le grandduché de Francfort et le duché d'Anhalt-Kahlen en 1810, le grandduché de 293
     

    LA NAISSANCE D'UNE MONARCHIE (1804-1809)
    Berg enfin en 1812. Toutes ces Constitutions ont pour principal effet une réorganisation de l'État qui passe par de nouvelles structures administratives et un renforcement de l'exécutif. Le pouvoir législatif n'a en général que des compétences restreintes, l'approbation sans débat des lois et le vote du budget sans amendement possible.
    De plus, les chambres sont rarement rassemblées ; en Bavière elles ne se réunissent jamais. Même si elles donnent peu de pouvoirs à la représentation nationale, qui ne représente elle-même que l'élite du pays, ces constitutions ont cependant pour résultat d'introduire en principe l'égalité de tous devant la loi et devant l'impôt, le libre accès des habitants aux fonctions publiques, la liberté des personnes et le respect de la propriété, l'indépendance de la justice, dans des États naguère encore dominés par le féodalisme. La Constitution incarne donc, dans sa terminologie même, le principe révolutionnaire, ce qui explique qu'elle puisse être ensuite revendiquée par les adversaires de l'absolutisme, y compris par ceux qui avaient combattu Napoléon.
    La transformation de la république d'Italie en royaume a également entraîné quelques modifications de la Constitution : le Conseil législatif devient Conseil d'État et la Consulte se transforme en Sénat, composé de membres de droit, après l'extension du royaume par l'annexion des Marches, d'Ancône et de la Vénétie. La tradition constitutionnelle se poursuit donc dans l'Italie du Nord, même si la pratique laisse peu de place aux débats politiques à la chambre, ni a fortiori dans le pays, soumis à la censure et aux restrictions concernant les libertés essentielles. Pourtant, il est extrêmement important qu'ait été ainsi confirmée la légitimité du principe constitutionnel.
    En outre, l'Italie du Nord s'est dotée d'institutions qui la font entrer dans l'époque moderne : une justice rénovée, à partir de 1806 - les juges sont désormais nommés et inamovibles, le Code civil est introduit -, une monnaie unique (la lire établie en 1808 avec une parité avec le franc), un cadastre qui permet une plus juste répartition de l'impôt foncier, la conscription enfin. Au sud de l'Italie, les réformes ne sont pas poussées aussi loin. Ce n'est qu'en 1808, à l'époque où Murat est devenu roi de Naples, qu'est promulguée la Constitution du royaume ; elle s'inspire également du modèle français.
    Contrairement à celle du royaume d'Italie, elle ne fut jamais appliquée. En revanche, le régime féodal est aboli et la justice est réformée, avec notamment l'introduction du Code civil. Néanmoins, les résistances aux libertés modernes furent trop fortes dans cette région, où les rares patriotes avaient été éliminés au cours de la répression des années 1799-1806. Ainsi le visage politique de l'Italie apparaît contrasté dès la fin de l'Empire. Il oppose une Italie du Nord, très pénétrée par les réformes françaises et où le désir d'un régime constitutionnel, fondé sur les libertés

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