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Histoire du Consulat et de l'Empire

Histoire du Consulat et de l'Empire

Titel: Histoire du Consulat et de l'Empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacques-Olivier Boudon
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ce genre de transport qui attise la convoitise des voleurs. Tous les témoignages sur l'insécurité concordent, et il suffit de lire ce passage des souvenirs d'un soldat de l'Empire pour se convaincre de la difficulté de circulation au début du Consulat : « Lorsque nous passâmes à Aix, en l'an VIII, ce pays était infecté de déserteurs, de mécontents et tout le pays était infesté de brigands. » Le jeune Chevalier est lui-même arrêté par l'une de ces bandes qui le retient pendant quatre jours avant qu'il s'évade. En deux ans, la situation s'améliore considérablement, grâce notamment à la réorganisation de la gendarmerie qui retrouve sa fonction de police de la route, avec des moyens accrus. Le désordre et la pression qui s'exerce sur ce corps sont tels qu'elle commet parfois quelques bévues, comme le raconte encore une fois le soldat Chevalier, placé en détention alors qu'il rejoignait une nouvelle affectation : « Dans ce temps, on avait arrêté plusieurs diligences sur les routes et les gendarmes, à leur tour, arrêtaient toutes les personnes qui n'avaient pas de papiers. Nous avions avec nous des maîtres d'école de village, des bedeaux et même un curé qui avaient été arrêtés sur la route. On les tenait en prison jusqu'à ce qu'ils aient été réclamés I l . » La même aventure arrive à un jeune officier, le futur général Marbot, arrêté par une patrouille de gendarmes alors qu'il se rendait à Orthez. Vu son jeune âge, les gendarmes refusent de croire à la validité de ses papiers d'officier et il manque de peu d'être également conduit au poste 12. La présence de la gendarmerie sur les routes devient donc forte dès les années du Consulat. Un voyageur anglais qui avait profité de la paix d'Amiens pour visiter la France le constate : « Le voyageur n'a rien à craindre des voleurs de grands chemins, grâce à la grande quantité de gendarmes, très bien montés, qui chevauchent continuellement sur les routes 13. » Désormais, l'image de la brigade de gendarmes à cheval, composée de quatre hommes commandés par un sousofficier, s'impose dans le paysage français, même si un tiers des gendarmes circulent à pied. La réorganisation de ce corps a donc porté ses fruits. Placée depuis 1802 sous la direction du général Moncey, elle conserve une assez large autonomie par rapport à ses ministères de tutelle. Ses effectifs s'accroissent, passant de seize mille hommes au 299
     
    LA NAISSANCE D'UNE MONARCHIE (1804-1809)
    début de l'Empire à près de vingt mille à l'époque de sa plus grande extension. Elle a notablement contribué à la baisse de la criminalité sur les routes, mais aussi à la traque des déserteurs, assurant par là même une relative sécurité, au moins sur les grands axes du territoire.
    La première fonction stratégique assignée à la route est le déplacement des troupes. Napoléon a constamment joué de cet apport massif de soldats sur le terrain d'action de ses armées. De ce point de vue, les villes étapes sur les grands axes doivent pouvoir accueillir un nombre important de soldats. Mais la route doit aussi permettre l'acheminement rapide des nouvelles et des ordres. Pour ce faire, le service de la poste a été réorganisé. Il s'appuie sur l'important réseau des relais de poste qui assurent l'entretien des chevaux nécessaires à la poursuite du trajet. À partir de 1805, c'est un véritable service public puisque le monopole des maîtres de poste est rétabli, au profit d'une société qui prend en 1809 le nom de Société des Messageries impériales. Elle s'occupe en priorité de l'acheminement de ce que lui confie l'administration, mais elle s'ouvre aussi aux particuliers qui peuvent profiter du service de la malle, c'est-à-dire la voiture chargée du courrier, ou qui peuvent aussi louer des chevaux pour leur propre véhicule. Au total, les maîtres de poste sont plus de mille quatre cents, répartis sur le territoire de l'Empire ; ils entretiennent plus de seize mille chevaux. Des accords sont passés avec les États vassaux pour que les transports ne soient pas interrompus. Mais le service de la poste reste lent, c'est pourquoi le directeur général des postes, Lavalette, a organisé son propre service d'estafettes, chargées d'assurer la liaison entre les différents lieux du pouvoir. Ce service beaucoup plus rapide que la poste permet de recevoir en huit jours les lettres écrites de Milan, et en quinze jours celles

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