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Histoire du Consulat et de l'Empire

Histoire du Consulat et de l'Empire

Titel: Histoire du Consulat et de l'Empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacques-Olivier Boudon
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ces meneurs, Guillaume Massard, 87
     

    LA RÉPUBLIQUE CONSULAIRE (1799-1804)
    d'origine bretonne, fréquentait le Club des jacobins depuis son arrivée à Paris en 1793. Il avait été incarcéré en l'an III, puis avait participé à la conjuration babouviste, mais avait été acquitté. Ce passé le désignait d'office à l'attention de la police lors des journées de Brumaire. Après avoir été porté sur la liste de proscription du 26 novembre 1799, il fut arrêté en août 1800. L'extrême surveillance des milieux jacobins par la police explique leur incapacité à agir efficacement contre le régime.
    Ils ne forment plus du reste un groupe uni et ils ont perdu leurs armes favorites : la propagande par la presse et la discussion publique. Fouché avait fait fermer le club du Manège où se réunissaient les jacobins en août 1799. Il s'attacha ensuite à empêcher toute réunion de ce type. Les jacobins durent se rabattre sur les cafés où leurs propos n'étaient pas à l'abri des mouchards. Toute forme d'expression leur étant ôtée et le mode de scrutin leur interdisant d'espérer des représentants dans les assemblées, quelques jacobins isolés furent tentés par l'action directe et songèrent à débarrasser le pays de Bonaparte. C'est ainsi que naquit le projet d'assassiner le Premier consul, au travers de ce que l'on a appelé la
    « conspiration des poignards ». Elle est fomentée par des « seconds couteaux » du mouvement jacobin qui agissent de leur propre initiative, sans aucune concertation avec les autres ennemis de Bonaparte. Cinq hommes seront compromis dans l'affaire : deux Italiens, le sculpteur Cerracchi et Diana, un peintre, Topino-Lebrun, Demerville, ancien secrétaire de Barère, et Joseph Aréna, ancien député de la Corse au Conseil des Cinq-Cents, dont la participation effective au complot reste douteuse. Un sixième homme, Harel, devait en fait éventer le complot en faisant prévenir Bourrienne, le secrétaire particulier de Bonaparte, qui suggéra au préfet de police, Dubois, de laisser l'affaire se développer, aidant même au besoin à la préparation de l'attentat, ce qui permit à la police de prendre les initiateurs du complot en flagrant délit, le 10 octobre 1800 au soir, alors que Bonaparte assistait à une représentation à l'Opéra où l'attentat devait se produire. Dubois profita de l'affaire pour faire arrêter quelques jacobins dont il surveillait les activités, en particulier Metge qui venait de publier un pamphlet très virulent contre Bonaparte, sous le titre Le Turc et le militaire. D'autres comme Rossignol, ancien général de l'armée républicaine en Vendée, furent invités à s'éloigner de Paris.
    Bonaparte exploita habilement cette conspiration. Tout en montrant sa fermeté à l'égard des conjurés, il ne voulut pas dramatiser l'affaire, comme le montre le texte qu'il adresse au Tribunat après que celui-ci lui a envoyé un message de sympathie : « Je remercie le Tribunat de cette preuve d'affection. Je n'ai point réellement couru de dangers. Ces sept ou huit malheureux, pour avoir la volonté, n'avaient pas le pouvoir de commettre les crimes qu'ils méditaient.
    Indépendamment de l'assistance de tous les citoyens qui étaient au 88
     
    LA LUTfE CONTRE LES OPPOSITIONS
    spectacle, j 'avais avec moi un piquet de cette brave garde. Les misérables n'auraient pu supporter ses regards. » Et il ajoute, reconnaissant au passage que le complot avait été éventé par les hommes de Dubois : « La police avait pris des mesures plus efficaces encore. » Il conclut enfin en cherchant à détruire l'idée que sa mort entraînerait le chaos dans le pays : « J'entre dans tous ces détails, parce qu'il est peut-être nécessaire que la France sache que la vie de son premier magistrat n'est exposée dans aucune circonstance. Tant qu'il sera investi de la confiance de la nation, il saura remplir la tâche qui lui a été imposée 2. » Du reste, les conjurés sont incarcérés, mais ne sont pas immédiatement jugés. Le gouvernement ne tient pas à un procès public qui aurait deux effets néfastes : donner une tribune aux accusés et favoriser la contagion d'attentats du même type. C'est donc le complot suivant, plus menaçant et plus sanglant, perpétré rue Saint-Nicaise, qui décide de leur sort. La répression qui s'abat alors sur les jacobins trouve ses premières victimes chez les animateurs de la « conspiration des poignards », exécutés en janvier

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