Histoire Romaine
Abgar et Mannos que
nous y trouvons plus tard. Évidemment ce fait concordé avec l’établissement
arabe créé par Tigrane le Grand dans les pays d’Édesse, de Callirrhoé, de
Carres (Pline, Hist. nat ., 5, 20, 85 – 21, 86 – 6, 28, 142), et au sujet
duquel Plutarque ( Lucullus , 21) raconte que Tigrane, changeant les mœurs
des Arabes de la tente , les fit asseoir plus prés de son royaume, afin d’être
par eux maître du commerce. Il faut sans doute entendre par là que les Bédouins,
habitués auparavant à ouvrir les routes au commerce sur leurs territoires, et à
prélever de fortes taxes au passage (Strabon, 16, 148), devinrent en quelque
sorte les douaniers du Grand-Roi, et prélevèrent dorénavant pour son
compte et le leur les taxes imposées à la marchandise au passage de l’Euphrate.
Ces Arabes d’Osroène ( Orei Arabes ), comme Pline les nomme, sont les
mêmes que les Arabes de l’Amanus, vaincus plus tard par Afranius (Plutarque, Pompée ,
39).
[874] Tigranocerte n’était point voisine de l’emplacement
de Diarbekir : elle était plutôt située entre Diarbekir et le lac
de Wan , plus prés de celui-ci, sur les bords du Nicéphorios ( Jezidchané
Sou ), l’un des affluents septentrionaux du Tigre [V. la carte n°XXXII de l’ Atlas
antiquus de Spruner].
[875] On diffère sur la question de savoir si ce testament
vrai ou prétendu émanait d’Alexandre I er († 666 [88 av. J.-C.]) ou d’Alexandre
II († 673 [-81]), et le plus souvent on tranche la difficulté en l’attribuant
au premier. A mon sens, on se rend, en cela faisant, à des raisons
insuffisantes : Cicéron ( de leg. agr . 1, 4, 12 – 15, 38 – 16, 41) ne
dit point que l’Égypte a été annexée en 666, mais bien qu’elle est échue à Rome
en 666 ou après. De ce qu’Alexandre I er est mort à l’étranger, tandis
qu’Alexandre II périt dans sa capitale, on tire aussi la conclusion que les
trésors déposés à Tyr, et dont le testament fait mention, appartenaient au père
et non au fils. Mais on oublie que celui-ci fut tué dix-neuf jours après son
arrivée en Égypte (Letronne, Inscr. de l’Égypte , 2, 20), et que sa
caisse pouvait être encore à Tyr. La raison décisive, à mon sens, c’est qu’Alexandre
II était le dernier représentant du sang des Lagides : toujours en cas
pareil (ainsi en advint-il à Pergame, à Cyrène, en Bithynie), le dernier
rejeton des souverains légitimes faisait la République son héritière. L’antique
droit public, du moins au regard des États clients de Rome, semblait ne pas
laisser au prince la libre disposition de son royaume par acte de dernière
volonté, sauf au cas où il n’existait plus d’agnats au degré successible. – Mais
le testament lui-même était-il vrai ou faux ? Je ne saurais le dire et je
m’en inquiète assez peu : je ne vois pas d’ailleurs dans toute cette
affaire de graves motifs de croire à une falsification.
[876] [Strabon p. 575 : là était un temple de la Mère
des Dieux, dite de Dindymon .]
[877] [Sur la côte, à mi-chemin entre Amisos et Trébizonde.]
[878] [ Amazea Gazacena , sur l’Iris, au sud d’Amisos.]
[879] [Sur la côte à l’est d’Héraclée, chef-lieu de l’Amastriane,
autrefois Sesamos . – Tios ou Tium entre Héraclée et
Amastris.]
[880] Cicéron ( de imp. Pomp , 9, 23) n’a guère pu faire
allusion à un autre temple qu’à celui du pays d’Elymaïs, le but ordinaire des
incursions et des razzias des rois syriens et parthes (Strabon, 16, 144 : Polybe,
31, 11 : I Macchab ., 6 et alias) : ce temple était le plus
riche et vraisemblablement aussi le plus célèbre : en tous cas il ne
saurait être ici question du temple de Comana, ou de tout autre sanctuaire
appartenant au territoire pontique.
[881] [V. Cicéron, pro lege Manil ., 6 :… ejusmodi
in provinciam homines cum imperio mittimus, ut, etiamsi ab hoste defendant, tamen
ipsorum adventus in urbes sociorum, non multum ub hostili expugnatione
differant .]
[882] [La Junon du cap Lacinium avait son temple à
six milles de Crotone, au milieu d’un bois de pins. Les Romains avaient hérité
de la vénération des Grecs pour ce sanctuaire, respecté autrefois par Pyrrhus
et Hannibal (V. Preller, Myth., v°Juno ).]
[883] [M. Mommsen fait ici allusion, je crois, à la lex
Aquilia ( Dig ., IX, tit. 2), qui punissait les délits qualifiés damnum
injuria datum (V. Rein, Criminalr. der Rœm. (Droit criminel des Romains), p. 338 et suiv.). Ce
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