Histoire Romaine
genre judiciaire, il avait
touché à la politique. En lisant le discours sur la rogation de Manilius, on ne
peut accorder au grand orateur, alors préteur urbain, ni beaucoup de prévoyance,
ni beaucoup de désintéressement politique. A peu de temps de là, il sortait de
charge et défendait sans succès le même Manilius, accusé de péculat. – V. Forsyth, Life of Cicero , I, p. 81, et autres.]
[894] Pompée distribua à ses soldats et officiers, à titre
d’honoraire, 384. 000. 000 de sesterces (= 16, 000 talents : App. Mithr .,
116) : les officiers en reçurent 100. 000. 000 (Pline, Hist. nat ., 2,
16), chaque soldat 6. 000 (Pline, App ., loc. cit .) : d’où l’on
peut conclure qu’au jour où Pompée mena son triomphe, l’armée comptait environ
quarante mille hommes.
[895] C’est ainsi que les Sadducéens repoussaient les
dogmes des anges et des esprits, et de la résurrection des morts. Mais les
principaux points où Sadducéens et Pharisiens n’étaient point d’accord, selon
la tradition, se référent à des questions secondaires de rituel, de
jurisprudence et de calendrier. On en a la preuve dans ce fait que les Pharisiens
l’ayant emporté, ils portèrent sur la liste des jours de fêtes et commémoratifs
de la nation ceux précisément à l’occasion desquels ils avaient eu décidément
la victoire dans la controverse, et ceux où ils avaient chassé du consistoire
suprême tous les membres entachés d’hérésie. – [V. sur les Sadducéens et
Pharisiens, et sur la période historique des Hasmonéens, un article neuf et
intéressant de M. Albert Réville, d’après les livres importants des
docteurs Jost et Graetz ( Revue des Deux Mondes , septembre 1867).]
[896] Il avait passé l’hiver de 689-690 [65-64 av. J.-C.] dans
le voisinage de la mer Caspienne (Dion Cassius, 37, 7). En 690 [-64], on le
voit encore dans le Pont, réduisant les derniers châteaux forts qui tiennent
encore : puis, arrangeant partout les affaires sur sa route, il descend
lentement vers le sud. La preuve qu’il commença dès l’an 690 à opérer en Syrie,
c’est que l’ère provinciale syrienne débute par cette même date : Cicéron
la mentionne aussi à propos de la Commagène ( ad Q. fratr ., 2, 12, 2 ;
cf. Dion, 37, 7). Pompée paraît avoir eu son quartier général à Damas pendant l’hiver
de 690-691 [-64/-63] (Joseph, 14, 3, 1, et 2 ; il y a là d’ailleurs bien
de la confusion : Diodore, fr. Vatic ., p. 139).
[897] Orose (6, 6) et Dion (37, 15), tous deux selon Tite
Live évidemment, mènent Pompée jusqu’à Pétra, dont il s’empare, et ensuite
jusqu’à la mer Rouge : mais Plutarque ( Pompée , 41, 42), confirmé en
cela par Florus (1, 39) et par Josèphe (14, 3, 3 et 4), enseigne au contraire
qu’ayant reçu la nouvelle de la mort de Mithridate alors qu’il était en marche
sur Jérusalem, il quitta la Syrie pour revenir dans le Pont. Le roi Arètas
figure aussi parmi les vaincus dans les bulletins de Pompée, ce qui s’explique
par le fait de la retraite à laquelle il fut contraint après la levée du siège
de Jérusalem.
[898] Notre récit se base sur celui de Plutarque ( Pompée ,
36), lequel est corroboré par les détails fournis par Strabon (16, 744) sur la
situation du satrape d’Elymaïs. Mais c’est ornement pur que de faire figurer la
Médie et Darius, son roi, sur la liste des rois et pays vaincus par Pompée (Diodore, fr. Vatic ., p. 140 ; App. Mithrid ., 117) : de là aussi
le conte de la guerre de Pompée avec les Mèdes (Velleius Paterculus, 2, 40 ; App. Mithrid ., 106, 114) et de sa marche sur Ecbatane (Orose, 6, 5). Impossible
d’admettre qu’il y ait eu confusion avec la ville fabuleuse du même nom située
sur le Carmel. Je ne vois là qu’une de ces exagérations par trop malsonnantes
auxquelles ont donné naissance les bulletins pompeux et équivoques à dessein de
Pompée, lesquels transformèrent sa razzia au pays des Gétules en une expédition
sur la côte de l’ouest de l’Afrique (Plutarque, Pompée , 38), sa marche
avortée contre les Nabatéens en une pointe conquérante sur Pétra, et son
arbitrage relatif aux frontières d’Arménie en un report des frontières romaines
jusque par delà Nisibis.
[899] La guerre prétendue que cet Antiochus aurait faite à
Pompée ( App. Mithrid ., 106, 107) ne se concilie pas avec le traité que
Lucullus lui aurait, dès avant, consenti (Dion, 36, 4), et avec le fait de sa
paisible maintenue :
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