Histoire Romaine
ans, dans sa villa de Tusculum.
A l’occasion de ses premiers succès littéraires, Catulle
l’avait appelé ( Carm ., 12, 9) :
……… leporum puer
Disertus et facetiarum !
(V. aussi Hor. Carm . 2, 1, 13). – Comme Calvus
il affectait d’ailleurs la rudesse ( duras et sicus ( Dial. de l’orat .,
21, Quintil., 10, 1, 113). On a les titres de vingt de ses harangues ou
plaidoyers. – Il a écrit l’Histoire des guerres civiles de l’an 684 [-60] (premier
triumvirat), jusqu’à l’époque d’Auguste. Ces mémoires d’un contemporain, très
vanté par les écrivains postérieurs, nous eussent fourni de précieux
renseignements. Pollion s’y montrait sévère pour Cicéron (Sénec., Suas .,
6, 6). – Poète, il écrivit des tragédies, et enfin il était estimé comme
critique : c’est lui qui trouvait dans Tite-Live un goût de terroir et de patavinité (Quintil., 1, 5, 56. – 8, 1, 3). – De tant de travaux, rien n’est venu jusqu’à
nous, que l’éloge de ses amis.]
[1086] [ Hist. de C., II, p. 413. – Cicéron l’avait
défendu.]
[1087] [M. Furius Bibaculus, l’ Archiloque des
Latins au dire des anciens (Quintil. 10, 1, 96. – Diomed., De oratione et
partibus – et de genere metrorum , éd. Futsch, p. 482). Ses Iambes
satiriques étaient comme ceux de Catulle, bourrés d’insultes contre J. César ( referta
contumeliis Cœsarum ) Tacite, Ann ., 4, 34. Il ne nous reste de lui
que deux ou trois vers et deux courtes épigrammes (Suétone, de Illust. gramm., 9 et 11) sur la déconfiture et la pauvreté du grammairien Valerius Cato. – La
biographie privée ou politique de Bibaculus est d’ailleurs muette. Il vivait en
épicurien, à en juger par ce vers intraduisible où il joue sur son nom : Et
Bibaculus eram et vocabar .]
[1088] [V. ch. XII, où, en traitant de la ‘littérature au
siècle de César, M. Mommsen parle de Catulle avec suffisamment de détails.]
Le recueil qui nous est resté de lui fourmille d’allusions aux événements des
années 699 et 700 [56-54 av. J.-C.] : il a été publié évidemment à cette
dernière date. Le fait le, plus récent qu’il mentionne est le procès fait à
Vatinius (août 700 [-54], V. Cat., 94, 52, 53). Saint Jérôme reporte la mort de
Catulle aux années 697 ou 698 [-57/-56] : on voit qu’il faut la retarder
au contraire de quelques années. S’attachant aux invectives du poète contre
Vatinius, qui se parjure par son consulat ( per consulatum pejerat
Vatinius . Cat., 52), on a conclu, mais à tort, que le recueil Catullien n’a
paru qu’en 707 [-47]. Tout ce qu’on en peut inférer, c’est qu’à ce moment
Vatinius avait l’expectative du consulat pour une année fixée d’avance : or,
dès 700 [-54], il avait toutes raisons de compter sur sa nomination future, et
bien certainement son nom figurait sur les listes de candidature concertées à
Lucques.]
[1089] [Suétone, J. Cæs ., 73.]
[1090] [M. Mommsen reviendra ailleurs avec plus de
détails, infra, ch. XII, sur cette opinion qu’il exprime au sujet des commentaires.
– V. appendice B.]
[1091] La pièce qui suit est de Catulle (29 e de
son recueil) : elle a été écrite vers 699 ou 700 [55-54 av. J.-C.], après
l’expédition de César en Bretagne, et avant la mort de Julia.
Quis hoc potest videre, quis potest pati
Nisi impudictis, et vorax, et aleo,
Mamurram habere quod comata Gallia
Habebat uncti, et ultima Britannia ?
Cinæde Romule, hæc videbis et feres ?
Es impudicus, et vorax, et aleo !
Et ille nunc superbus et superfluens
Perambulabit omnium cubilia
Ut albulus columbus, ut Adonaeus ?
Cinæde Romule, hæc videbis et feres !
Es impudicus, et vorax et aleo !
Eone nomine, imperator unice,
Fuisti in ultima occidentis insula
Ut ista vostra diffututa mentula
Ducenties comesset, ut trecenties ?
Quid est ? ait sinistra liberatitas,
Paterrna expatravit. An parum helluatus est ?
Paterna prima lancinata sunt bona ;
Secunda præda Pontica ; inde tertia
Hibera, quam scit amnis aurifer Tagus.
Hunc, Galliæ, timetis, et Britanniæ.
Quid hune, malum, fovetis ? aut quid hic potest,
Nisi uncta devorare patrimonia ?
Eone nomine, imperator unice,
Socer, generque, perdidistis omnia ?
[Dans la traduction qui suit, nous ne rendons que par
des à-peu-près les ordures intraduisibles parsemées dans le texte latin.
Qui peut voir cela ? Qui le peut souffrir ? A moins d’être
un impudique, un mangeur, un joueur ? Ainsi, Mamurra aura les trésors de
la
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