Histoire Romaine
Bibulus, qui fut édile curule, préteur
et consul dans les mêmes années que César (689, 692, 695 [-62, -62, -59]). On a
vu quelle opposition il lui fit. Il s’opposa aussi à l’envoi de Pompée en
Égypte. Il alla proconsul en Syrie, après le désastre de Crassus, où il s’attribua
sur le Parthe les succès remportés par Cassius (v. au chap. IX, infra). Enfin, pendant
la guerre civile, il ne sut pas empêcher César de passer en Grèce (705 [-49]), et
mourut de maladie, devant Corcyre (706 [-48]).]
[1065] Me asinum germanum fuisse [ j’ai été
véritablement un âne !] ( Ad att ., 4, 5, 3).
[1066] Cette palinodie [ subturpicula… παλίνψδία , l. cit.] on la lira dans le discours qui nous reste sur les provinces
consulaires de l’an 699 [55 av. J.-C.]. Il fut prononcé au commencement de mai
698 [-56] : les discours qui font contraste sont celui pour Sestius, celui
contre Vatinius, et la discussion sur l’avis donné par les devins Étrusques, des
mois de mars et d’avril précédents ; ici l’ancien Consul avait exalté
ardemment le régime aristocratique et pris le ton cavalier en parlant de César.
Il faut assurément l’approuver, quand il avoue ( ad Attic ., d, 5, 1) que
ce n’est point sans honte qu’il envoie à ses amis intimes ce monument de
versatile soumission. [V. H. de César , II, pp. 377-389. L’auteur impérial
annexe à son récit les passages les plus notables du discours de provinciis
procons., et s’y montre également sévère pour Cicéron. Nous n’irons pas
jusqu’à dire avec lui, pourtant, que l’entrevue de Lucques n’était pas un
triumvirat, et qu’il n’y avait dans toute cette affaire rien que de
parfaitement conforme au sentiment général ( l. c ., p. 383).]
[1067] [Nous avons déjà nommé Trebonius parmi les
lieutenants de César, dans les Gaules. Il avait débuté dans le camp, aristocratique
comme questeur (694 [60 av. J.-C.]), et s’était opposé à la transitio ad
plebem de Clodius. Tribun du peuple en 699 [-55], il a passé à César et à
Pompée. Le plébiscite de prorogation quinquennale des provinces des triumvirs
porte son nom ( lex Trebonia ). – A l’ouverture de la guerre civile, il
commandera les troupes de siège devant Marseille (v. infra, ch. X). En 706 [-48],
on le trouve préteur urbain : l’année suivante, il est propréteur en
Espagne ultérieure : César le nomme consul suffectus ; en 709 [-45], ce
qui ne l’empêche pas de lever contre lui le poignard aux ides de mars 710 [-44].
Après la mort du Dictateur, il passe en Asie comme proconsul, et est surpris et
tué par Dolabella dans Smyrne. – Cicéron loue platement ce triste homme et lui
dit quelque part son regret sauvage de n’avoir pas été invité par lui au
banquet superbe de l’assassinat ( quam vellem ad allas pulcherrimas epulas me
idibus martiis invitasses : reliquiarum nil haberemus ! – Ad
fam ., 10, 28.)]
[1068] [V. Hist. de César , II, p. 399.]
[1069] On ne trouve pas le fait consigné dans les auteurs. Mais
que César n’ait point levé de soldats dans les municipes latins, de beaucoup en
majorité dans sa province, c’est là tout d’abord ce qui parait incroyable. Une
telle abstention est d’ailleurs contredite par le mépris même qu’affectait l’opposition
pour les recrues césariennes tirées pour la plupart des colonies transpadanes ( Bell. civ ., 3, 87). En parlant ainsi, Labienus n’a-t-il pas évidemment
en vue les colonies latines de Strabon (Ascon., in Pison , p. 3 : Suétone, César , 8) ? Nulle part, il est vrai, on ne voit de cohortes latines
attachées à l’armée de César dans les Gaules ; et selon le dire exprès de
l’auteur des Commentaires, toutes les recrues levées dans la Cisalpine avaient
été, soit versées dans les légions, soit formées en légions complètes. Il se
peut bien que César ait donné la cité à tous ces soldats, au moment de la
conscription : à mon sens cependant, il est plus probable qu’il s’en tint
alors au mot d’ordre démocratique, s’attachant bien moins à procurer la. cité
romaine aux Transpadans, qu’à les traiter comme s’ils en avaient déjà la
jouissance légale acquise. C’est ainsi seulement que le bruit a pu se répandre
qu’il aurait importé dans les cités transpadanes l’institution des municipalités
romaines (Cicéron, ad. Attic ., 5, 3, 2 ; ad famil ., 8, 1, 2.).
Ainsi encore s’explique le langage d’Hirtius, qui donne aux villes
Weitere Kostenlose Bücher