Histoire Romaine
comme au bord du pré la fleur qu’a
touchée le soc au passage. – Faut-il ajouter que Catulle, selon la vraie
tradition aristocratique, n’aurait nullement dédaigné de s’enrichir à la suite
de quelque préteur, s’il l’avait pu (Voir les pièces 10 et 28. – V. aussi les
pièces 54, 57, 93, celles-ci prenant encore César à partie).]
[1092] [Plutarque, César , 31. – Hist. de C ., II,
p. 425.]
[1093] [G. Cœcilius Metellus Pius Scipio, des Scipions
Nasicas, fils adoptif du Metellus Pius, le consul syllanien et l’adversaire
malheureux de Sertorius, en Espagne. Tribun du peuple en 695 [59 av.
J.-C.] : ami chaud de Pompée, bien plus que de César, il devint, comme on
l’a vu, le beau-père du premier, dont il fut aussi le collègue adjoint, pendant
les derniers mois de l’an 702 [-52]. A dater de là, on le verra toujours à ses
côtés, ou travaillant activement pour lui. Proconsul en Syrie, pendant la
guerre civile, il la pille, et s’enrichit d’une façon scandaleuse. Revenu en
Grèce, il commande à Pharsale le centre de l’armée pompéienne, gagne l’Afrique,
et se fait battre par César à Thapsus. Cruel, avide, et médiocre en tout le
reste, il est assurément l’un des plus tristes personnages de cette triste
époque (V. Valère Maxime, 9. 1, 8 et 5, 3. – V. aussi César, B. civ ., 3,
31, 32).]
[1094] [P. Plautius Hypsœus, tribun du peuple en 700 [54 av.
J.-C.], s’est déjà activement entremis pour faire obtenir à Pompée la mission
de restaurer l’Aulète sur le trône d’Alexandrie. Dans la lutte électorale dont
parle M. Mommsen, Hypsæus et Metellus Scipion assiégèrent un jour M. Æmilius
Lepidus, interroi, dans sa maison ; et Clodius, avec sa bande, enlevant de
force les faisceaux déposés dans le temple de Libitine, les remit aux deux
candidats de Pompée, qui les offrirent à ce dernier. Après le meurtre de Milon,
Hypsœus, accusé de ambitu , est abandonné par Pompée lui-même. En vain, il
se jette à ses genoux et lui demande appui. Pompée sort du bain et va se mettre
à table : Laisse-moi ! Tu retardes mon souper ! – Hypsæus
est condamné. (Val. 9 ; 5. 3, et Plutarque, Pompée , 55).]
[1095] [Faut-il ici parler plus longuement de T. Annius Milo
Papianus, si connu par le fameux plaidoyer de Cicéron, et par la correspondante
du grand orateur ? L’histoire a dû aussi flétrir de son jugement sévère
cet homme qui, n’en déplaise aux louanges décernées par la passion et l’esprit
de parti, ne valait pas mieux que ses adversaires, et que Clodius lui-même. Né
à Lanuvium, il fut en 701 [53 av. J.-C.], dictateur dans cette ville latine. Comme
Clodius il avait sa bande de gladiateurs à gages : de là, peut-être le
surnom grec de Milo, qu’il portait. En 697 [-57], on le trouve à Rome tribun du
peuple. Il s’attacha à la fortune de Pompée, et aida au rappel de Cicéron. Il
se mit en lutte ouverte avec Clodius et par deux fois défendit Cicéron contre
les violences du roi de la rue. Par deux fois aussi, il fut lui-même assailli
dans ses maisons sur le Capitolin et le Cermale. Il donna des jeux magnifiques,
sans avoir été édile, et enfin se porta candidat consulaire. Endetté par dessus
la tête, il eut encore recours à Cicéron qui plaida pour lui ( de œre alieno
Milonis . Il reste quelques fragments de ce discours). – Après le meurtre de
Clodius, il fut accusé par les deux neveux de celui-ci pour crimes de violence,
de brigue et de haute trahison. On sait que Cicéron, effrayé par les soldats de
Pompée, ne le défendit point ou le défendit mal. La fameuse Milonienne, le
chef-d’œuvre classique de l’éloquence latine, n’a jamais été prononcée. Elle n’est
qu’un pamphlet littéraire et politique composé et étudié après coup. – Milon
condamné alla en exil à Marseille : ses maisons, ses gladiateurs furent
vendus au profit de ses créanciers. – Au cours de la guerre civile, il se
montra en Campanie à la tête de quelques esclaves, se proclama lieutenant de
Sextus Pompée, et périt sans gloire aux environs de Thurium.]
[1096] [L. Munatius Plancus Bursa, de la gens plébéienne
Munatia (branche des Pieds-plats : Plancœ , Fest), frère du
célèbre lieutenant de César en Gaule et en Afrique, plus tard consul et fauteur
d’Auguste. C’est Plancus Bursa qui fit porter le corps de Clodius sur la
tribune aux harangues, et qui suscita l’émeute à la suite de laquelle brûla la
Curia Hostilia. Il
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