Histoire Romaine
conviction de la faiblesse
de Pompée et de la force de César ; et il n’hésite pas à suivre la fortune
du second. – De là, sa motion dans le Sénat, dans les circonstances relatées au
texte ( B. civ ., 1, 2). – Il fuit de Rome avec les Tribuns, reçoit une
mission de César en Ligurie, et bientôt l’accompagne en Espagne. – Plus tard, il
est préteur (706 [-48]). Ambitieux, jaloux, chargé de dettes, ayant compté, pour
refaire sa fortune, sur les proscriptions que César a empêchées, il luttera
contre Trebonius, son collègue, qui applique avec fermeté la loi nouvelle de
Jules César sur le crédit (v. infra ch. XI). Il suscite une émeute, est déposé,
et le consul Servilius Isauricus brise sa chaise curule prétorienne. – Furieux,
il quitte Rome, va rejoindre Milon, occupé alors à susciter une insurrection
pompéienne dans le sud de l’Italie, et se fait tuer devant Thurium, par une
troupe de Gaulois qu’il veut séduire. – Homme dépravé, comme presque tous ceux
de cette époque, Cœlius avait des goûts littéraires : et était orateur
plein de fougue et d’emportement ( orator iracundissimus ). Senec., de
ira , 3, 8. Catulle lui a dédié deux de ses pièces ( Carm ., 58 et 100).
Cicéron, seul, de tous les contemporains, s’est montré indulgent envers lui.
Quant à M. Calidius, on sait qu’il avait eu pour
maître d’éloquence Apollodore de Pergame, qui donna aussi des leçons au jeune
Octave. Il fut de même un orateur illustre, qu’on mettait presque sur la même
ligne que les plus grands, et Cicéron vante particulièrement son élégance et sa
clarté ( Brutus , 79, 80 ; Velleius, 2, 36). – Préteur en 697 [-57], il
contribua au rappel de Cicéron, et parla pour lui faire rendre, avec : indemnité,
l’emplacement de sa maison. Avec Cicéron il défendit Scaurus, accusé d’extorsion
en 704 [-50] (Cicéron, pro Scauro ). En 702 [-52], il vient en aide à
Milon, après le meurtre de Clodius : mais nous le trouvons aujourd’hui
rangé au parti de César ( B. civ ., 1, 2), qui le récompensera en lui
donnant l’un des gouvernements des Gaules ( Gallia Togata ). Il reste
quelques fragments de ses harangues publiés par Mayer (Orat. Roman. fragm.).]
[1162] [Cet avis était ouvert ( leniorem sententiam ), par
M. Marcellus, l’ancien consul de 703 [51 av. J.-C.] (César, Bell. civ., 1,
2)]
[1163] [ Q. Cœcilius Metellus Pius Scipion , son
beau-père. – V. Bell. civ ., I, 1, 2.]
[1164] [Plus généralement connu sous le nom de M. Considius
Nonianus , de la gens plébéienne des Considii , homme obscur d’ailleurs.
il accompagnera Pompée à Capoue. – Par le même S.C., toutes, les provinces
étaient distribuées : Caton a la Sicile ; A. Cotta la Sardaigne ;
Ælius Tubéron, l’Afrique ; P Sextius, la Cilicie. Ils inaugurent leurs
fonctions aussitôt, sans tirage au sort préalable, sans loi curiale, sans les
vœux d’usage, sans la prise solennelle du paludamentum, avant de sortir de la
ville.]
[1165] [V. notamment dans César ( B. civ ., I, 1-7), le
récit de toute la crise. Certains détails sont tirés aussi d’Appien ( Bell. civ .,
2, 30-33) et de Plutarque ( Ant ., 7). – V. aussi Hist. de C ., II, pp.
304 et s.]
[1166] [ B. civ ., I, 7. M. Mommsen ne fait que
reconstituer le discours de César sur le thème par lui esquissé. – Hist. de
C ., II, p. 512.]
[1167] [Le Fiumicino de Savignano, ou le Pisiatello, entre
Ravenne et Rimini. Ce petit ruisseau descendu des contre-forts de l’Apennin
voisins de la côte, tenait son nom de la couleur de ses eaux, rougies par les
tourbes et les détritus des bruyères de la montagne.
Le Rubicon altéré, sorti d’une faible source, pousse
ses minces eaux à la mer, et sépare, limite certaine, les champs gaulois des
colons d’Ausonie . (Lucain, I, 214 et
s.)
— Nous avons vu en effet, qu’il formait la
frontière entre l’Italie propre, annexée au Pomœrium, et administrée par les
consuls, et la province de la Gaule Cisalpine. César ne le nomme même pas. Mais
le passage du Rubicon n’en était pas moins le premier acte de la guerre et de
la révolution. César, après son repas, se fit conduire en char au petit pont ( ponticulum ,
Suétone, César , 31), que déjà quelques uns de ses soldats avaient
franchi, et gagna Ariminum à la lueur des torches.
Il n’est pas besoin de dire tous les prodiges enfantés
par la légende à l’occasion de ce passage fatidique. César, en songe,
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