Histoire Romaine
les
leçons d’Aristote. Polygraphe au premier chef, philosophie, mathématiques, musique,
histoire, grammaire et poésie, il avait touché à tout. Il ne nous reste rien de
ses ouvrages, sauf un résumé politique dont l’authenticité encore est
douteuse.
[1556] [ Ménippe , de Gadara (Syrie), esclave d’abord,
s’adonna à la philosophie cynique (Diogène Lærte, 6, 99) : de ses écrits
satiriques, et persifleurs, il ne reste rien que le nom qu’il a laissé, nom
adopté par Varron, par Lucien, par J. Lipse chez les modernes ( Satyr. Ménipp .),
et, par notre fameuse Satire Ménippée . – Il est cité par Aulu-Gelle, 2, 18,
Macrobe, 1, 11 ; et Cicéron, qui le mentionne dans ses Académiques (1, 2). – Frey, de vita scrisptisque Men. cynici et de sat. T. Varr. Coloniæ ,
1843.]
[1557] Quoi de plus enfantin que le tableau Varronien des
diverses philosophies ? Varron commence par éliminer tout système qui ne
se propose pas le bonheur de l’homme comme fin dernière ; puis cette
distinction faite, il n’énumère pas moins de 288 philosophies diverses. L’habile
homme était trop érudit pour convenir qu’il ne pouvait et ne voulait pas
lui-même être philosophe. Aussi le voit-on, sa vie durant, danser une sorte de
danse des œufs plus que maladroite entre le Portique, le Pythagoréisme, et le
Cynisme ( de Philosophia ).
[1558] [La laudatio Porcia , par exemple. – Il a écrit
aussi cent cahier d’ Hebdomades ou Imagines ( Portraits
historiques ).]
[1559] [ L. Cœcilius Metellus Pius , bien
souvent cité dans cette histoire. – Préteur en 665 [89 av. J.-C.], et l’un des
chefs dans la guerre sociale : officier de Sylla contre Marius : consul
en 674 [-80] : puis proconsul en Espagne, où il guerroie contre Sertorius.
Il mourut en 691 [-63], grand pontife, et eut J. César pour successeur.]
[1560] [ De cultu Deorum . – C. Curio
Scribonianus , le père du tribun et lieutenant de César. Il avait
défendu Clodius dans le procès des Mystères de la bonne déesse ; il
mourut en 701 [53 av J.-C.].]
[1561] [ Marius, de fortuna . – Sisenna, de historia .]
[1562] [ De scenicis originibus . Il s’agit ici du Marcus
Æmilius Scaurus , qui fut lieutenant de Pompée en Judée. Édile curule en
696 [58 av. J.-C.], il donna à cette occasion des jeux d’une magnificence
inouïe. Il fut ensuite préteur, puis propréteur en Sardaigne, qu’il pilla
odieusement. Traduit pour concussion, défendu par Cicéron, Hortensius et autres,
il est acquitté. Plus tard encore, en 702 [-52], il est accusé de brigue ,
et cette fois une condamnation le frappe.]
[1563] [Atticus, de numeris .]
[1564] [ Atilius Serranus , consul en 648 [106
av. J.-C.]. Probablement Varron l’avait pris pour sujet, quoique stultissimus
homo , au dire de Cicéron : il avait été élu contre Q. Catulus.]
[1565] [V. tous ces titres et les fragments, dans l’édit. Bipontine
du de lingua latina , de Varron (1788), I, pp. XX et 385, et s.]
[1566] Veux-tu donc bredouiller (gargaridans), dira-t-il, les belles images et les vers de Clodius, l’esclave de Quintius, et t’écrier
comme lui : ô sort ! ô destinée ! ( Epistol , ad
Fuflum ). – Et ailleurs : Puisque Clodius, l’esclave de Quintus, a
su faire tant de comédies sans l’aide de la muse, ne pourrais-je pas, moi, fabriquer
aussi, comme dit Ennius, un unique petit livre ? ( Bimarcus ) – Ce
Clodius, inconnu d’ailleurs, semble avoir été quelque pauvre imitateur de Térence.
Je ne sais dans quelle comédie de Térence, en effet, se retrouve l’exclamation
dont Varron se moque : ô sort ! ô destinée ! – Dans l’ Âne
joueur de luth , Varron met dans la bouche d’un poète, le portrait qui suit : On m’appelle élève de Pacuvius, qui fut élève d’Ennius, le disciple de la
muse : pour moi, je me nomme Pompilius . N’y avait-il point là quelque
parodie de l’introduction du poème de Lucrèce ? Varron avait rompu avec l’épicuréisme
et s’était fait son ennemi : il dut se sentir peu de penchant pour Lucrèce,
et ne le cite, que nous sachions, nulle part.
[1567] [Chacun connaît la ville comique des Nuées d’Aristophane.]
[1568] [Étrange devancier qu’ont eu les puritains anglais, Loue-Dieu-Barebone et autres !]
[1569] [Il fut, a-t-on dit spirituellement, un glouton de
livres ( helluo librorum ), le Gabriel Naudé de son temps : Il
avait tant lu, qu’on s’étonne qu’il ait eu le temps d’écrire : il a tant
écrit,
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