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Histoire Romaine

Histoire Romaine

Titel: Histoire Romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Theodor Mommsen
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qu’on a peine à croire, qu’il ait pu tant lire (S. Augustin, de
civ. Dei ., 6, 1.]
    [1570] Il dit quelque part, avec un grand sens, que sans
aimer beaucoup les vieux mots, il en use assez souvent, et qu’aimant beaucoup
les mots poétiques, il n’en use point .
    [1571] [ De lingua latina , en 24 livres, dont 5 nous
restent (du 4 e au 8 e ).]
    [1572] Nous empruntons les vers qui suivent à son esclave
de Marcus (Marcipor) :
    Soudain, vers le temps de minuit, quand, au loin, émaillé de
feux scintillants, le ciel montre les chœurs des astres, tout à coup les nuées
chargées recouvrent la voûte d’or de leur voile froid et humide : elles
vomissent l’eau à flots sur les mortels, ici bas ; et les vents, enfants
furieux du septentrion, se précipitent du pôle glacé ; ils emportent tout,
les tuiles, les branches et les débris ! Cependant, écrasés, naufragés, pareils
à la troupe n des cigognes, l’aile bridée par l’éclair à la double pointe, nous
tombons tristement à terre !
    Ailleurs, dans la ville humaine (Anthropopolis), il s’écrie :
    Ni l’or, ni les trésors ne te font la poitrine libre ; les
montagnes d’or du Perse, laissent le mortel en butte aux soucis et la crainte :
et les portiques du riche Crassus ne l’en exemptent pas !
    Notre poète n’est pas moins heureux dans les vers
légers. Dans la satire intitulée au Pot sa mesure , nous lisons un joli
éloge du vin.
    Le vin pour tous est la plus agréable boisson ! Il est le
remède qui guérit le malade. Il est la douce semence de la joie ; il est
le ciment qui unit les convives !
    Ailleurs enfin, dans la machine à forer le monde ,
le voyageur qui revient au pays natal, clôt par ces mots son adresse aux matelots :
    Laissez carrière au doux zéphyr, tandis que son aile légère nous
ramène dans la chère patrie !
    [1573] Les esquisses varroniennes ont une si haute
importance historique et même poétique, elles sont connues d’un si petit nombre
d’érudits, à raison de l’état fruste dans lequel nous sont parvenus. les trop
rares débris qui nous permettent de les juger ; enfin il est si pénible d’arriver
à les déchiffrer, qu’on nous saura gré peut-être d’en donner ici quelques
passages rapprochés les uns des autres, en y ajoutant en petit nombre les
restaurations indispensables pour leur intelligence. La satire du Matinal ( Nanius ),
nous offre le tableau d’une maison rustique. Matinal réveille et fait lever
son monde avec le soleil, et le conduit au travail. Les jeunes gens font
eux-mêmes leur lit, que la fatigue leur rendra doux, et disposent la cruche d’eau
et la lampe. Leur boisson vient de la source claire et fraîche ; pour
nourriture, ils ont le pain, pour assaisonnement, les oignons. A la maison, et
aux champs tout marche à souhait. La maison n’est point une œuvre d’art, mais
un architecte y apprendrait la symétrie. Pour les champs, on veille à ce qu’ils
soient en ordre et bien tenus, à ce qu’ils ne dépérissent point par négligence
ou mauvaise culture. Cerès reconnaissante, protége les fruits contre tout
dommage, et les meules hautes et fournies réjouissent le cœur du cultivateur. Là
aussi l’hospitalité règne encore, et quiconque a sucé le lait d’une mère est le
bienvenu. Chambre au pain, tonneaux à vin, saucissons pendus en foule à la
poutre, clefs et serrure, tout est mis au service du voyageur, et les plats s’entassent
devant lui : rassasié bientôt, l’hôte est assis, ne regardant ni devant, ni
derrière, joyeux et approuvant de la tête, devant le feu de la cuisine. Va-t-il
se coucher, on étend pour lui les plus chaudes peaux, de brebis à la double
toison. Ici, l’on obéit, en bon citoyen, à la juste loi qui ne fait jamais tort
à l’innocent par défaveur, et par faveur ne pardonne jamais au coupable. Ici l’on
ne dit point de mal du prochain ! Ici, on ne salit point le foyer sacré
avec les pieds ! Mais on honore les Dieux par le recueillement et les
sacrifices : on offre au dieu lare son morceau de viande sur la petite
assiette à ce destinée, et quand meurt le martre, on accompagne sa bière des
prières déjà dites aux funérailles du père et de l’aïeul .
    Dans une autre satire, un Affaire des anciens (Gerontodidascalus), se présente : la dépravation des temps en fait sentir le besoin plus que d’un
maître de la jeunesse. Il enseigne comment autrefois tout était chaste et
pieux dans Rome , tandis

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