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Histoire Romaine

Histoire Romaine

Titel: Histoire Romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Theodor Mommsen
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qu’elle était en tant que cité des
Ramniens, à savoir une fraction pure de la nation latine.
    Longtemps avant l’établissement d’une ville proprement dite
sur les bords du Tibre, les Ramniens, les Titiens et les Lucères paraissant avoir
occupé séparément d’abord, et plus tard. en commun, les diverses collines
Tibérines. Ils avaient leurs forteresses sur les sommets, et leurs villages
dans la plaine inférieure, où ils cultivaient leurs champs. Nous voyons un
vestige traditionnel de ces anciens temps dans la fête du loup ( lupercalia ).
C’était bien là la fête des laboureurs et des pasteurs : elle était
célébrée sur le Palatin par la gens Quinctia, avec ses jeux et ses récréations
d’une simplicité naïve et patriarcale. Chose remarquable, elle s’est perpétuée,
plus qu’aucune autre des solennités païennes, jusque dans la Rome christianisée.
    Tels furent les premiers établissements d’où semble être
sortie la cité de Rome. La ville ne fut point, à proprement parler, fondée tout
d’une pièce ainsi que le raconte la légende : bâtir Rome n’a pu être l’oeuvre
d’un jour. D’où vient donc sa prééminence politique si précoce parmi les autres
villes latines, alors que tout semblait la lui interdire dans la constitution
physique du sol ? Le sol en effet est moins sain, moins fertile à Rome que
dans le voisinage des autres anciennes localités du Latium. La vigne et le
figuier n’y prospèrent point : les sources vives y sont rares et maigres. La
source, excellente d’ailleurs, des Camènes devant la porte Capène, ne fournit
que peu d’eau : et il en faut dire autant de la fontaine Capitoline, plus
tard enfarinée dans le Tullianum [38] .
De plus, le territoire était exposé aux fréquentes inondations du fleuve, qui, grossi
par les torrents descendus de la montagne dans la saison des pluies, n’avait
point un écoulement suffisamment rapide vers la mer, et refluant alors dans les
vallées et les dépressions d’un terrain entre les collines, y formait de
nombreux marais. Cette région n’offrait par elle-même aucun attrait à l’émigrant,
et les anciens eux-mêmes reconnaissent que si la colonisation est venue s’établir
sur ce sol malsain et infertile, elle ne s’y est point spontanément et naturellement
portée ; qu’il a, en un mot, fallu la nécessité ou un motif spécial et impérieux
pour déterminer la fondation de Rome. La légende aussi semble témoigner de l’étrangeté
du fait : de là, la fable de la construction de la ville par une bande de
transfuges venus d’Albe sous la conduite de deux princes de race royale : Romulus
et Remus. Ne faut-il point voir, dans ce conte, l’effort naïf de l’histoire
primitive essayant d’expliquer l’établissement singulier de Rome en un lieu
aussi peu favorisé par la nature, et voulant en même temps rattacher les
origines romaines à l’antique métropole du Latium ? La véridique et sévère
histoire doit avant tout faire bon marché de toutes ces fables, qui n’ont pas
même les mérites d’une poétique ébauche. Mais, allant plus loin, ensuite, il ne
lui sera pas refusé de tirer de l’examen des circonstances locales, sinon le
récit de la fondation de Rome, du moins la raison de ses progrès si étonnants, si
rapides ; et l’explication du rang tout spécial qu’elle a occupé dans le
Latium.
    Parcourons d’abord les limites primives du territoire romain.
A l’est, nous rencontrons les villes d’Antemnœ, de Fidènes, de Cœnina, de
Collatie, de Gabie, situées dans un rayon tout rapproché, à moins de deux
lieues des portes de l’enceinte de Servius. La frontière romaine devait donc
presque toucher l’emplacement de cette enceinte. A l’est encore, on rencontrait
à six lieues les cités puissantes de Tusculum et d’Albe ; de ce coté le
territoire n’a pas dû aller au delà de la fossa Cluiliana (à deux lieues). A l’ouest
la frontière était à la sixième borne milliaire, entre Rome et Lavinium. Mais
pendant qu’il est ainsi renfermé dans des frontières étroites du coté de la
terre, le domaine primitif de la ville s’étend, sans obstacle, le long des
rives du Tibre en allant vers la mer. Entre Rome et la côte on n’a jamais connu
ici une cité antique quelconque, ni une localité, ni une limite de bourgade
indépendante. La légende, qui sait toutes les origines à sa manière, raconte
comment le roi Romulus a enlevé aux Véiens les

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