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Histoire Romaine

Histoire Romaine

Titel: Histoire Romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Theodor Mommsen
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suivant que les uns ou les autres l’emportaient,
cette même tête était clouée à la tour Mamilienne (dont on ignore l’emplacement),
ou contre la demeure royale, sur le Palatin. C’était donc les deux moitiés de
la vieille ville qui luttaient ensemble, à armes et droits égaux. A cette
époque, les Esquilies ( Ex-quiliœ ), dont le nom, pris à la lettre, exclut
complètement les Carines, étaient réellement ce que leur appellation indique, des
constructions extérieures ( ex-quiliœ , in-quilinus , de colere ),
un faubourg. Elles devinrent le troisième quartier dans l’organisation
postérieure ; et, à côté du Palatin et. de la Subûra, elles furent
toujours tenues en moindre estime. Nous croyons enfin que la ville aux sept
monts a pu encore englober, d’autres hauteurs voisines, le Capitole et l’Aventin.
Mais le pont sur pilotis ( pons sublicius ), venant se soutenir sur l’étai
naturel de l’île Tibérine, existait aussi dès époque : le collège des
Pontifes, déjà institué, l’atteste ; et je crois même volontiers que les
Romains n’avaient pas dû négliger le Janicule, cette tête de pont commandant la
rive étrusque. Ni l’un ni l’autre pourtant n’étaient compris dans l’enceinte de
la cité. Il demeura toujours de rite religieux qu’il n’entrât aucun morceau de
fer dans la construction ou dans l’entretien du pont ; ce que l’on conçoit,
en se reportant aux nécessités de la défense de la Rome ancienne. Il fallait là
un pont volant, qui pût être rapidement abattu ou brûlé : ce qui prouve
que, pendant longtemps, la possession du passage du fleuve demeura incertaine, ou
qu’elle fut souvent interrompue.
    On a vu que la cité romaine se divisait en trois tribus, dès
une époque fort reculée. Les établissements et les enceintes actuels
avaient-ils quelque rapport avec cette division ? Rien n’autorise à le
croire. Que les Ramniens, les Titiens et les Lucères, puisqu’ils ont été
indépendants les uns des autres, se soient aussi fixés chacun à part, nous le
croyons ; mais ils n’ont point eu leurs forteresses séparées, sûr les sept
collines ; et tout ce qui a été imaginé à cet égard dans les anciens temps,
ou chez les modernes, paraît, aux yeux de la critique prudente, devoir être
rejeté bien loin, avec la fable du combat sur le Palatin, et l’agréable roman
de la trahison de Tarpéia. Peut-être que déjà chacun des deux quartiers de la
ville primitive, la Subûra et le Palatin, et même aussi les faubourgs, se
subdivisaient en trois districts affectés aux Ramniens, aux Titiens el aux
Lucères. Du moins, on pourrait le conjecturer quand on voit, dans l’un et l’autre
de ces deux quartiers, et dans, tous ceux ajoutés plus tard à la ville ancienne,
s’élever en triple couple les chapelles des Argées [42] . La ville
Palatine aux sept collines a peut-être eu son histoire. Pour nous, il n’en
reste rien que la tradition de son existence à une date reculée. Mais, de même
que les feuilles des bois sont un message envoyé au printemps futur, alors qu’elles
tombent sans attirer le regard des hommes, de même la ville oubliée du
Septimontium a préparé la place à la Rome de l’histoire.
    La Rome palatine n’a point seule, été enfermée dans les murs
de Servius : tout près et en face d’elle, il existait une autre cité sur
le Quirinal. L’ancienne citadelle ( Capitolium vetus ), avec ses
sanctuaires dédiés à Jupiter, Junon et, Minerve, avec son temple du Dieu de la
fidélité ( Deus fidius ), où se concluaient publiquement tous les contrats
politiques, a sa contrepartie exacte dans le Capitole nouveau, avec ses temples
de Jupiter, de Junon et de Minerve ; avec son autel dédié à la bonne foi
romaine, où sont de même établies les archives du Droit des gens international.
Le Quirinal fut donc bien certainement le chef-lieu d’une cité indépendante. Ce
qui le prouve encore, c’est le culte de Mars établi sur le Quirinal aussi bien
que sur le Palatin : Mars est le prototype de l’homme de guerre ; il
est en même temps le dieu principal de toute communauté italique. Ajoutons que
les corporations de ses serviteurs, les deux antiques collèges des Saliens et
des Luperques, existaient encore en double dans la Rome républicaine ; qu’il
y avait à la fois les Saliens du Palatin, et les Saliens du Quirinal ; et
qu’à côté des Loups ou Luperques Quinctiens du Palatin, il y avait aussi les
Loups

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