Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Il était une fois le Titanic

Il était une fois le Titanic

Titel: Il était une fois le Titanic Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: G.A. Jaeger
Vom Netzwerk:
l’abbé Albert Anthiaume 119 à l’endroit des pilotes, vers lesquels allait toute son admiration. Parmi ceux de Cherbourg, il y avait un dénommé Louis Castel, fort apprécié des officiers de la White Star et du commandant Smith en particulier.
    À 20 h 10, tout à poste, le Titanic remonta son ancre dans un assourdissant grincement de chaîne dans le guindeau, puis il vira devant le fort central au moyen de ses hélices extérieures. Quelques minutes plus tard, il quittait la grande rade. Le capitaine Wilde commanda : « En avant lente ! » Une sonnerie retentit sur le transmetteur d’ordre de la machine, et le chef mécanicien fit ouvrir les feux.
    Dans les cuisines, on s’affairait presque autant qu’à la machine car il y avait des centaines de couverts à servir dans les quatre salles à manger en attendant l’escale de
Queenstown, que le Titanic toucherait le lendemain en fin de matinée.
    Bien que la mer fût calme cette nuit-là, peu de passagers réussirent à dormir, taraudés par l’inquiétude ou saisis par l’excitation du voyage.
    À 11 heures, le matin du 11 avril, la côte brumeuse du sud de l’Irlande apparut sur tribord. Trente minutes plus tard, le Titanic mouillait devant Rocher’s Point, à 2 milles du rivage. Le pilote, John Whelan, avait présidé à la manœuvre.
    Durant cette ultime relâche, avec l’aide des bateaux à roues Ireland et Amerika , le paquebot embarquerait sept nouveaux passagers de deuxième classe et cent treize émigrants. Quelques voyageurs en descendraient également, dont le révérend Browne que son supérieur avait rappelé à ses obligations, tandis qu’il avait sollicité la permission de se rendre à New York.
    À Queenstown, la tradition voulait que des marchandes de tweeds et de dentelles vinssent à bord des liners proposer quelques souvenirs aux passagers, sous la surveillance d’un officier. John Jacob Astor offrit à sa jeune épouse un châle qu’il paya généreusement.
    Photographes et reporters profitèrent des tenders 120 pour prendre quelques vues du navire et rappeler à l’Irlande, comme le fera le Cork Examiner dans son édition du 12 avril 1912, combien ce paquebot lui était redevable. Sur les questions de sécurité, ce journal écrira tout le bien qu’il pensait des chantiers de construction britanniques en général et de la technologie du Titanic en particulier : double fond, compartiments étanches, ponts d’acier, tôles d’acier massif… Rien à ses yeux n’avait été laissé au hasard, tous les systèmes mécaniques imaginables ayant été utilisés « pour augmenter l’immunité du navire contre le risque de naufrage et d’incendie » et prévenir tout désastre par suite d’une collision ou d’un échouage.

    Il était un peu moins de 13 h 30 lorsque le commandant donna l’ordre de faire évacuer les visiteurs. Car il était temps de lever l’ancre à nouveau. Pour la dernière fois.
    La vie s’organise
    Edward John Smith consulta son second sur la route à suivre. En cette saison, il savait qu’il leur faudrait traverser un champ de glaces dérivantes, mais il n’était guère inquiet. Le trafic était important et la mer calme. Peut-être faudrait-il, en cas de danger, descendre plus au sud que prévu pour les éviter, ce qui n’empêcherait nullement le Titanic de garantir son temps de traversée. À 20 nœuds de moyenne, il parcourrait plus de 500 milles par vingt-quatre heures et serait en vue de New York dans la matinée du 17 avril pour une escale de trois jours. Avant la fin du mois, le vieux capitaine céderait son commandement pour couler une retraite heureuse.
    Pour l’heure, il avait deux mille deux cent huit personnes sous sa responsabilité, dont neuf cent quarante membres d’équipage 121 , soit le nombre enregistré sur le « Certificate of Clearance 122  » que venait de signer l’officier de l’immigration. Le chef Bell vint discrètement lui confier que le feu qui couvait depuis plus d’une semaine dans la soute numéro 10 était en passe d’être enfin maîtrisé.
    Les trois coups de sirène annonçant le départ imminent du paquebot retentirent, puis, quelques minutes plus tard, alors que les machines venaient d’être lancées, un coup bref jaillit comme un au revoir. « Une note toute
simple pour lancer un dernier adieu 123  », écrira le révérend Browne dans ses souvenirs, à laquelle répondirent les transbordeurs.
    Tandis qu’il contemplait la manœuvre du

Weitere Kostenlose Bücher