Inaccessible Étoile
des années, mon éducation sur le milieu, et sur ce que doit être un homme digne de ce nom, selon la conception du mitan (le milieu).
Jules avait été placé ici à l’âge de sept ans. Son père, ayant des problèmes avec la justice française, l'avait placé là avant de partir en cavale. Depuis il y avait toujours un anonyme pour payer la pension de Jules.
Il racontait que c'étaient ses parents, de Goodsland, à l’île Maurice, où son père aurait trouvé refuge.
Par Jules, j’appris à savoir qui étaient Jo Attia, Émile Buisson, Pierre Loutrel, les frères Guérini, les frères Zémour, et Cie, tous des pointures en leur temps. Celui des tractions avant et de la pègre où un homme, dans ce milieu-là, avait plutôt intérêt à se conduire comme tel pour durer.
J’eus des années plus tard l’occasion de croiser Jo Attia ou quelques Guérini dans des bars de Marseille, croiser Manouche, la veuve de Pierre Loutrel.
Il m’apprit également à parler l’argot couramment, selon Auguste Le breton et Alphonse Boudard, célèbres auteurs littéraires populaires et issus du milieu.
J’eus l’occasion de rencontrer un jour Auguste Le breton. De croiser Alphonse Boudard, lors d’un salon du livre à Paris.
Auguste Le Breton qui, le premier, m'incita à écrire. Me voyant prendre sa relève.
J'allais adorer Auguste, le considérant comme mon grand-père, en préférence à celui, paternel, que le hasard de la vie m'avait attribué. Des hommes qui me passionnèrent par leurs souvenirs et leur littérature inspirée de faits réels. La mentalité de voyous, qu’ils avaient été dans leur jeunesse, à constituer, pour moi, une base de mon auto-éducation dans ma propre enfance. La mentalité de Papa étant relativement similaire à celle de ces messieurs, je ne pouvais qu'adopter la même, qui dès lors, devint mienne.
Mon premier livre sans image était d’ailleurs d’Auguste Lebreton, Les hauts murs. Justement sur les maisons de correction.
Les propres souvenirs d'Auguste.
Un soir donc, Jules m'emmena voir sa demi-soeur, Shari, pour manger chez elle.
J’étais déjà impressionné par sa demeure, une maison de maître pleine de marbres et de boiseries, mais ce fût pire en voyant apparaître la soeur de Jules, une authentique Indienne.
Shari était une métisse à la peau cuivrée, aux cheveux longs jusqu’au bas des fesses et gaufrés avec un parfum enivrant, et des yeux noirs tels que seules les Indiennes en ont. Une beauté à couper le souffle. Vingt-cinq ans et un physique qui me laissa sans voix. J'étais intimidé, persuadé que l'on pouvait lire sur mon visage que je ne souhaitais plus qu'une chose, la prendre dans mes bras et l'embrasser sans fin, me noyer sur sa bouche, dans ses yeux, et faire bien d'autres choses délicieuses avec elle.
Elle, elle se montra douce, gentille, trop peut-être me sembla-t-il à la voir m'allumer un peu.
Jules lui, ça le faisait rire. Elle va pas te manger ! Dommage j'aurai aimé qu'elle me dévore... de ses baisers, sûr qu'elle lisait dans mes pensées, car elle éclata d'un rire prodigieusement séduisant, découvrant une rangée de dents immaculées et redoublant mon malaise.
Et cette satanée bosse qui grossissait dans mon pantalon augmentait mon trouble.
D’ailleurs, à propos de manger, ça rappela à Jules qu'il avait un rendez-vous urgent... il devait partir. Mais reste toi, vous ferez connaissance, me dit-il en riant.
Qu’est-ce que c'était que ce plan ?
Bon anniversaire ! me dit-il en partant et tout en riant.
Je devais comprendre pourquoi très vite.
Avec Shari, nous avons dîné indien sur une musique de son pays. Shari faisant d'autant plus de charme au gamin que j'étais que, son frère étant parti, nous étions seuls tous les deux.
Il y avait déjà eu Catherine de Chaulnes, mais c’était alors une gamine à peine plus âgée que moi et dont les formes commençaient seulement à poindre, alors que là, Shari, c’était une femme que j’avais en face de moi, et pleine de formes !
Entre le parfum de Shari et celui de l'encens qui brûlait dans la pièce je ne contrôlais plus vraiment mes sens.
Elle était, je m’en souviens encore, vêtue d’un sari blanc avec soies et dentelles qui la moulait et laissaient deviner un corps parfait et une poitrine forte et ferme, tout cela me donnait très chaud.
Bien sûr, nous avons fini au lit, et dès le lendemain matin, je n'étais plus le même, épuisé mais ravi de bonheur.
Oh moi je n'avais
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