Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Inaccessible Étoile

Inaccessible Étoile

Titel: Inaccessible Étoile Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Claude Cotard
Vom Netzwerk:
réalisais pas vraiment ce que pouvait être une paternité, je n'avais que douze ans et n'étais pas vraiment en avance sur ces choses-là !
Shari nia, et moi j’étais trop immature pour chercher à savoir la vérité. Elle refusa cependant de me jurer sur sa foi chrétienne que ce n’était pas ma fille.
Shari et son frère eurent, par la suite, une vive discussion du fait de cette révélation qu’il m’avait faite.
Bien des années plus tard, Shari reconnaîtra enfin que Caroline était ma fille, mais entre-temps de l'eau avait coulé sous les ponts et elle avait fait reconnaître Caroline par un autre, un pasteur mauricien qu'elle avait épousé entre temps.
J’apprendrai en 2004 le décès de Shari. Je n'ai jamais revu Caroline, mais nous n'en sommes pas encore là.
Devenue chrétienne, Shari pratiquait avec sérieux sa foi en Jésus-Christ notre Sauveur.
Je ne l'ai revue qu’une fois en 1979 à Paris, je raconte cette visite plus tard (chapitre Ténèbres).
J’appris lors de ces retrouvailles de 1979, qu'elle pratiquait toujours sa foi avec autant de zèle, et avait fini par épouser un pasteur local.
     
    C’est à cette occasion qu’elle finit par avouer, oui ! Caroline était ma fille.
Mais nous sommes en 1973, lorsque Shari quitte la France. Mauvaise année, car je perdis aussi mon père.
Je perdis mon père, et mon calme lorsqu'un maton vint m'avertir, dans le dortoir et selon ses propres termes : Ton vieux vient de crever, prépare-toi, tu te casses d'ici.
Ce jour-là, j'ai tout cassé dans le dortoir, avant de partir, pour leur laisser un souvenir.
En fait, il n'y avait rien de prémédité chez moi, je craquais et pétais les plombs simplement, comme on dit.
Nous étions plusieurs à vrai dire, dont un bon copain, Luc Caput. Nous fûmes renvoyés tous les deux, et cette fois-ci, je ne fus pas repris.
Malheureusement, c'est ma soeur Françoise qui a dû rembourser les dégâts, et il y en avait pour un bon paquet, plus d'un million de centimes.
La loi anticasseur venait de passer.
Après un passage auprès de la mairie du 18e comme secrétaire général Gaételli est entré dans le corps diplomatique et a gravi les échelons pour se retrouver d'après les infos obtenues auprès de la chancellerie, consul général de France au Maroc, poste qu'il n'occupe plus aujourd'hui.
Ainsi se terminait la période Vitry.
Les maisons de correction ont été supprimées quelques années plus tard, faisant plus de mal que de bien, la plupart des adolescents sortant de Vitry, ou des maisons de correction en général, finissant mal, soit en prison, soit dans la prostitution pour les filles.
Longtemps j'ai pensé que ça avait été une bonne chose. Mais en voyant la chute des valeurs morales et surtout civiques, je ne m'étonne pas que l'on parle de les rouvrir.
Les systèmes d'éducation ayant évolué, peut-être faudra-t-il y revenir.
Finir en prison, c'est ce qui arriva à Jules, mon ami, le frère de Shari qui en 1976 lors du casse de la Société Générale de Nice, fut arrêté et condamné à une peine de prison ferme.
Aux dernières nouvelles de lui, fin des années 90, il s’est retiré à l’île Maurice, lui aussi.
D’autres, je l’ai appris récemment, ne s’en sont pas trop mal sortis, parmi les plus grands.
Depuis quelques années, une association des anciens élèves existe (2004), avec ceux qui s’en sont justement sortis.
Vitry c'était la prison avant la prison.
L'école Adolphe Chérioux à Vitry existe toujours, mais c'est devenu un pensionnat ordinaire, bien différent de son passé, et c'est une bonne chose.
Pour moi, et pour beaucoup d'autres, cette maison de correction est restée gravée dans ma mémoire et dans mon coeur à jamais.
C’est à cette époque que je découvris un poème de mon père : Si tu as le coeur trop tendre, on te le torture. Alors, hais.
     

Maman
    C’est en 1961, alors que j’étais encore un bébé, que Papa apprit par le voisinage, par la famille, de quelle manière j’étais traité par ma mère (pseudo) naturelle.
Qu’elle me lançait des bassines d'eau glacée sur le visage, lorsque je pleurais.
Qu’elle mettait tantôt du lait caillé, tantôt du vin dans mon biberon, lorsqu’elle était ivre, et cela arrivait souvent. Sans parler d'autres douceurs de son cru.
Papa l'a mis dehors, ou c’est elle qui est partie, je n’ai jamais trop su, mais longtemps nous n'avons plus eu de femme à la maison, à part une certaine Mimi, qui ne dura pas

Weitere Kostenlose Bücher