Inaccessible Étoile

de l’eau.
Je reprends un appartement avenue Mozart, appartement que je décore avec goût, petit à petit et grâce à un couple gay, de mes voisins, et qui deviennent des amis.
J'enregistre une cassette sono pour Sylvie, car nous avons coutume de communiquer ainsi plutôt que de nous écrire. Elle me répond au début, de la même manière.
Elle m'informe, quelques temps plus tard, consulter un psy pour son problème dont elle a pris conscience avec moi.
Puis nous communiquons de moins en moins et enfin nous nous perdons de vue, ainsi va la vie.
Marie de Meyronnes, la psy qui me suit, à distance, depuis des années me propose de passer une dizaine de jours chez elle, à Aubagne, pas d'hésitation, un petit dépaysement ne peut que me faire du bien.
C'est là que je fais connaissance de Bradell et de Julien, deux amis de Mamy, comme je l'appelle, deux jeunes de mon âge et qui sont dans la région.
Brad est un jeune Camerounais, bon vivant et philosophe pour qui chaque minute de la vie compte, aussi veut-il voir le maximum de choses sur la terre.
Souvent en voyage, il vit de photos reportages qu'il revend pour divers magazines de Paris, tel Geo.
Julien lui est un ancien voyou corse, un peu bohème. Il faisait partie d'une petite bande qui écumait les villas de la côte d'azur lorsque toute sa bande s'est fait coffrer, toute sauf lui qui ce jour-là était occupé ailleurs, un coup de chance pour lui.
Nous discutons beaucoup avec Mamy, faisons connaissance, Brad, Juju et moi.
C'est un de ces soirs, au clair de lune d'Aubagne que Brad nous sort qu'il a un rêve, voir l'Amazonie péruvienne. Comme nous sommes tous les trois un peu en transit, nous nous mettons d'accord pour organiser cette excursion. Pendant les dix jours qui suivent, nous allons jeter les prémices de ce trekking, puis je dois rentrer à Paris, mais nous ne nous perdons pas de vue.
Je rencontre alors dans le train, de retour d'Aubagne, Rachel, une jeune Juive de dix-huit ans.
Rachel est un petit bout de femme avec le nez en trompette, les cheveux très longs, au bas des fesses, noirs, comme ses superbes yeux, son teint mat, presque métisse. Toujours vêtue avec élégance chez les plus grands couturiers de la place de Paris.
Je précise que Rachel est Juive, car c’est ce qui va compliquer notre histoire. En effet, Rachel vit chez ses parents qui ont un restaurant, rue des Rosiers, à Paris.
Pour ses parents, sa famille, Juifs askhénaze, il est hors de question qu’elle fréquente un pathos, un goy, un non-juif.
Rachel et moi nous voyons beaucoup au Musée du Louvre, tout comme moi elle est en admiration devant le chef d'oeuvre de Théodore Géricault, Le radeau de la méduse, c'est devant ce tableau qu'elle me demande de l'épouser.
C'est ma deuxième demande en mariage, mais un mariage impossible vu que je ne suis pas Juif.
Par la suite, nos rencontres vont être discrètes, secrètes, en cachette de sa famille.
Au niveau religieux, j’ai connu deux oppositions, la première musulmane, avec Malika, la seconde juive avec Rachel. La solution serait que je me convertisse à la religion juive, que je me fasse circoncire. Nous en parlons et en rions, en effet, il me faudrait prendre un prénom hébraïque, Rachel pense à Jacob, ce qui correspond à la parole de Dieu, la Tora. (Rachel était l’épouse de Jacob), mais, même ainsi ses parents sont contre notre relation, sachant que si j’adopte leur religion, ce ne sera que pour Rachel, sans foi réelle. Si bien que notre amour tourna court et que Rachel retourna vers les siens.
Combien de temps aurions-nous duré à nous aimer en cachette, bien qu'avec Rachel, j’étais devenu un garçon sérieux, travailleur, et qu'elle me faisait faire de grands progrès dans ma conduite morale. Rachel, je l'ai aimée sincèrement, passionnément.
    Elle me fait lire la Tora, l’Ancien Testament intégralement malgré que je ne comprenne pas grand-chose, mais avec patience elle m’explique l’histoire de son peuple.
Elle me redonne l’espoir, malheureusement, espoir vite déçu à cause de sa famille qui nous harcèle pour que nous cessions notre relation.
Pour eux, je suis le tentateur, le fils de Satan, et selon Rachel, je suis aussi fils d’Abraham.
Elle me parle d’olivier franc et d’olivier sauvage auquel je ne comprends pas grand chose, sinon qu’il est écrit dans la Sainte Bible que le chrétien, venant de l’olivier sauvage a été greffé à l’olivier franc, par Christ (Romains 11.16 à