Inaccessible Étoile
suis pas très opportuniste, en tout cas je n'ai pas d'ambitions de cette nature, comprendront ceux qui ont, un jour, ressenti cet appel du large.
Après une journée de formation d’animateur, ils m'envoient comme accompagnateur d’un groupe de retraités de la région parisienne vers un centre de vacances en Ardèche, près du pont du diable, région que je connais un peu.
Mon ancienne psy, Marie de Meyronnes y a une maison. Marie est cette psychiatre qui, lorsque j'étais petit jugea que je n'avais rien à faire dans un asile psychiatrique pour enfant (chapitre La DDASS). Marie ne m'a plus jamais perdu de vue, même si nous voyons très peu, elle me suivait de loin, par l'intermédiaire de Papa, au début, puis de Maman après la mort de celui-ci.
Or, lui rendre visite, lors de ce séjour professionnel en Ardèche est une excellente initiative, Marie et moi ne nous perdrons plus jamais de vue, en tout cas jamais bien longtemps, nous aurons même l'occasion de travailler ensemble, mais nous n'en sommes pas encore là.
Comme tout bien passé avec l'association qui m'emploie, ils me proposent d’être animateur et guide pour un groupe semblable pendant deux mois.
On me donne ma destination, Cap-Breton, Landes, et un rendez-vous au car avec les retraités(es).
Le voyage se passe bien, nous sommes deux animateurs, pour deux hôtels différents, L'Atlantique étant le mien. Je suis un très bon animateur, mais dès mon arrivée, une femme de chambre, Sylvie, me repère et m'assure qu'elle ne tarderait pas à m'avoir, sous-entendu dans son lit, et elle eut raison.
Blonde, aux cheveux courts, mince, dix-neuf ans, Sylvie est une femme-enfant, quoique plutôt délurée comme le prouvait son assurance me concernant.
Sylvie a des comportements enfantins parfois, mais dans le bon sens, comme une gamine qui aime rire de tout, dévorer la vie à pleines dents et qui redonnerait le goût de vivre à un suicidaire.
Parfois elle a de grands moments de mélancolie mais elle est si mignonne qu’on a envie de la consoler sans tarder. Je ne sais quel lourd secret elle cache pour vouloir tout vivre vite et tout de suite.
À d’autres moments, elle a des désirs d’enfant, que je la prenne dans mes bras et la berce, par exemple, sans rien dire, juste pour la rassurer par rapport à certaines pensées qui lui traversent l'esprit et dont je ne sais rien, elle n'en parle pas.
Elle a peur de mourir sans avoir été aimée, quelle drôle d'idée, à dix-neuf ans ! Puis elle se remet à vivre, à rire, à m'embrasser partout, à m'aimer comme si j'étais la septième merveille du monde.
Comment ne pas très vite tomber fou amoureux d'elle ? Elle est si tendre et si fragile, contrairement à l’air qu’elle veut se donner, se disant une femme libérée, sauvage, indépendante.
Elle est si différente de Michelle et pas très loin des jeunes filles que j’avais fréquentées par le passé, avec qui, il faut appeler un chat un chat, m’étais prostitué à Paris, avant l’intervention de Shari, sauf que là avec Sylvie, j’étais amoureux.
Mon amour pour Sylvie engendre cependant des complications, principalement parce que je ne peux exercer mon travail avec le sérieux que je devrais, avec elle.
Je préfère passer une partie de mes journées et mes nuits avec elle, plutôt qu'avec les retraités que j'ai à charge de distraire et de faire visiter la région, et puis parce que Sylvie se sent perdue dès que je m'éloigne un peu trop de l'hôtel où nous travaillons et logeons.
Encore heureux qu’elle travaille la journée, sinon les retraités ne me verraient pas beaucoup, Sylvie est fusionnelle et a toujours besoin de me voir, de m'entendre, de me savoir dans les parages.
C'est contradictoire parce que pour elle, ce n'est qu'un amour d'été, rien de plus, du moins est-ce ce qu'elle prétend, alors que moi il me faut peu de temps pour souhaiter divorcer, l'épouser, avoir un enfant d’elle, mais Sylvie est très complexe dans ses raisonnements, elle a surtout peur de s'attacher un peu trop, et en même temps ne sait faire autrement.
Elle veut vivre sa passion avec moi à fond, et en même temps cette passion lui fait peur, la rend parfois fuyante quand elle se convainc que toutes les passions, toutes les histoires d'amour finissent fatalement mal et qu'elle souffrira l'enfer lorsque je la quitterai, car elle est persuadée que je finirai par me lasser d'elle et que je la quitterai.
Sylvie est partagée entre ces deux
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