Indomptable

lune.
    Simon attendit patiemment l’attention de Dominic. Il
    avait attendu de la même façon de nombreuses fois après
    que Sven eut fait son rapport. Dominic se tenait toujours à
    un endroit propice pour étudier le terrain qu’il devrait
    prendre par la force ou par la ruse.
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    INDOMPTABLE
    — Je pense, dit finalement Dominic, qu’il est temps de
    donner au diable ce qui lui est dû.
    — Pardon ?
    — John de Cumbriland, seigneur de Blackthorne, aura
    son festin funèbre.
    Simon fut trop choqué pour pouvoir répondre.
    — Il y aura de la musique, des mimes et des jeux, pour-
    suivit Dominic.
    — Des jeux, répéta Simon d’un ton neutre.
    — Oui. Il est temps que Duncan et ses mercenaires
    voient de quoi sont capables les chevaliers du château de
    Blackthorne.
    Un silence qui témoignait de l’étonnement fut suivi par
    un court éclat de rire.
    — Un combat sans que le sang soit versé, dit Simon
    avec admiration. Très intelligent. Mais très dangereux. Que
    se passera-t-il si les mercenaires décident d’envoyer les jeux
    au diable et de se battre pour de bon ?
    — Dans ce cas, les chiens de guerre se régaleront de
    nouveau de chair fraîche.
    Ce que Dominic ne disait pas, c’était que la chair serait
    probablement la sienne. Le Fléau Écossais était un ennemi
    aussi redoutable que ceux que Dominic avait déjà combattus
    à l’épée.
    Et Dominic se battrait en duel avec lui plutôt que d’ac-
    cepter que les chiens de guerre ne soient lâchés.
    Dominic balaya une dernière fois les remparts du regard
    et se détourna des terres qu’il possédait à présent après
    s’être battu toute sa vie, et aussi du rêve de paix qui lui avait
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    ELIZABETH LOWELL
    toujours échappé. Ces choses-là reposaient dans le passé
    immuable ou bien étaient hors de portée dans le futur. Tout
    ce qu’il pouvait atteindre se trouvait dans le présent.
    Finalement, les clochettes d’or qu’elle portait
    l’appelèrent.
    Dominic quitta les remparts sans un mot et se dirigea à
    grandes enjambées vers la chambre de Meg. Il ne s’arrêta
    pas pour frapper à la porte, car il savait qu’elle n’était pas
    verrouillée. Elle se trouverait à l’intérieur, en train de l’at-
    tendre, et porterait son parfum épicé qui était unique.
    Eadith poussa un cri de surprise quand Dominic
    apparut dans l’embrasure de la porte de sa chambre.
    — Laissez-nous, lui dit-il.
    La servante déposa le peigne décoré de pierres pré-
    cieuses qu’elle était en train de passer dans les cheveux de
    Meg et obéit à une allure inhabituelle. L’aura de Dominic
    était obscure. Elle reflétait les plans sinistres qu’il venait
    d’élaborer sur les remparts. Seuls ses yeux étaient animés,
    et ils ne voyaient que Meg.
    Dès qu’Eadith fut partie, Dominic ferma le verrou en
    fer. Quand Meg se leva du tabouret sur lequel elle était ins-
    tallée, les clochettes s’animèrent et murmurèrent délicate-
    ment. Meg remarqua à peine la jolie mélodie. Le voile
    obscur et insaisissable autour de son époux lui serrait le
    cœur.
    — Qu’est-ce qui ne va pas ? murmura-t-elle.
    Les yeux argentés de Dominic glissèrent de haut en bas
    sur le corps de son épouse. Sa chevelure flamboyante casca-
    dait jusqu’à ses hanches et était retenue par un fin diadème
    en or, serti d’émeraudes. Un surcot ajusté de soie verte épou-
    sait les courbes de son corps, soulignant sa poitrine et sa
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    taille étroite ainsi que ses hanches épanouies et féminines.
    Plusieurs délicates chaînes en or du harem servaient de
    ceinture. Le moindre mouvement de son corps faisait vibrer
    les clochettes.
    Lentement, Dominic s’avança vers Meg. Lorsqu’il tendit
    la main pour faire glisser une longue mèche de cheveux
    entre ses doigts, sa main trembla à cause du désir ardent
    qui brûlait dans son cœur.
    — Vous êtes… splendide, dit Dominic à voix basse.
    Il ferma les yeux de manière soudaine et laissa échapper
    les cheveux de Meg de ses doigts.
    — La beauté est un mot bien pâle pour décrire ce que
    vous êtes pour moi, murmura-t-il. C’est comme dire
    que l’hiver est froid et qu’un rayon de soleil est agréable.
    — Dominic, dit Meg en lui prenant la main. Qu’est-ce
    qui ne va pas ?
    Il ouvrit les yeux et la regarda comme s’il voulait mémo-
    riser l’élégant arc de ses sourcils, la légère inclinaison et la
    pureté de ses yeux émeraude, la texture crémeuse de sa
    peau,