Indomptable

château ou ville que j’ai eu à prendre.
    En silence, Simon se demandait ce qui avait bien pu se
    passer après qu’il eut laissé son frère et Meg seuls dans la
    forêt. Mais Simon se tut. Il connaissait Dominic et savait
    qu’il valait mieux ne pas intervenir une fois qu’il commen-
    çait à planifier la façon dont il prendrait une forteresse.
    Ou une femme.
    — Lorsque ses menstruations seront arrivées, dit
    Dominic, j’aurai appris à la connaître bien mieux.
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    ELIZABETH LOWELL
    Néanmoins, pas de la même manière qu’un époux connaît
    son épouse. Cela sera une autre sorte de connaissance.
    — L’as-tu informée qu’elle sera prisonnière dans son
    propre château ? demanda Simon d’un ton neutre.
    — Oui.
    — Qu’a-t-elle dit ?
    Dominic plissa les yeux.
    — Rien. Elle ne m’a plus adressé la parole après m’avoir
    informé que je mourrai sans avoir de fils.
    — Bon sang, dit Simon, scandalisé.
    Avant que Dominic ne puisse reprendre la parole, le
    domestique était apparu. Gwyn se trouvait juste derrière
    lui. Le domestique posa la nourriture et la bière sur la table
    et se retira. Alors que Simon s’était avancé et commençait à
    manger avec voracité, Dominic avait fait signe à la vieille
    femme de s’avancer et de s’approcher du feu.
    — Avez-vous mangé ? demanda-t-il poliment.
    — Oui, monsieur. Merci.
    Dominic fit une pause, réfléchissant à la meilleure
    manière d’aborder le thème de son épouse Druide de la
    Vallée, des malédictions et des espoirs, des superstitions et
    de la vérité ; et des connexions secrètes existant entre toutes
    ces choses. Finalement, il haussa les épaules et suivit
    l’exemple des gens du château de Blackthorne. John et Meg
    avaient pris le problème de front. Le nouveau seigneur n’en
    ferait pas moins.
    — Parlez-moi des femmes Druides de la Vallée, dit tout
    simplement Dominic.
    — Ce sont des femmes.
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    INDOMPTABLE
    D’étranges sons s’élevèrent derrière Dominic tandis
    que Simon étouffait un rire ou un juron, ou encore les deux
    à la fois.
    — En effet, dit Dominic avec un calme apparent. J’ai
    remarqué cela chez Meg. C’est tout à fait rassurant, puisque
    je suis un homme.
    Les yeux délavés de Gwyn étincelèrent d’une lueur
    d’humour.
    — Vouliez-vous savoir autre chose, monsieur ?
    — Beaucoup de choses, répliqua-t-il. Dites-moi en quoi
    les femmes Druides de la Vallée diffèrent des autres femmes.
    — Leurs yeux sont d’un ton vert inhabituel.
    Dominic grogna.
    — Continuez.
    — Elles sont très douées avec les êtres vivants.
    Il attendit.
    Gwyn fit de même.
    — Mon Dieu, dit Dominic, lançant un regard implorant
    vers le ciel, c’est comme arracher une dent. Parlez !
    — Nous pourrions avancer plus rapidement, si vous me
    disiez précisément ce que vous voulez savoir, dit Gwyn en
    toute sérénité. Toutefois, le bureau est très agréable, et mes
    vieux os savourent la chaleur. Je serai ravie de commencer
    par la naissance de Lady Margaret et de poursuivre soi-
    gneusement jusqu’à ce jour.
    Dominic posa ses poings sur ses hanches et étudia la
    vieille femme. Elle aussi l’étudia à son tour, mais avec moins
    d’agressivité. L’arrogance de Gwyn, par contre, égalait la
    sienne.
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    ELIZABETH LOWELL
    — J’ai su que les femmes Druides de la Vallée sont
    têtues, dit Dominic au bout d’un moment.
    — Oui.
    — Sans peur.
    Gwyn inclina la tête sur le côté comme si elle évaluait
    l’affirmation.
    — Nous ne sommes pas des lâches, dit-elle après quel-
    ques instants.
    Elle fit une pause et ensuite ajouta :
    — Ce n’est pas la même chose, monsieur.
    — Oui, admit Dominic, étonné de la perspicacité de la
    vieille femme. Chez les hommes, on appelle cela « le
    courage ».
    Il tendit le bras et remua les grelots d’or d’un air absent,
    réfléchissant à sa prochaine attaque. En entendant le petit
    tintement, Gwyn tourna la tête en direction des bijoux
    exotiques.
    — Si les fleurs pouvaient chanter, dit-elle d’une voix
    enjouée, leurs voix ressembleraient à cela.
    Dominic la dévisagea.
    — Une fois de plus, vous m’avez surpris, madame.
    — Ce n’est pas une prouesse de surprendre un homme
    qui ne s’intéresse qu’à une seule chose et ignore le reste des
    choses de la vie.
    — Seriez-vous, par hasard, en train de me décrire ?
    demanda sèchement Dominic.
    Gwyn hocha la tête.
    — Et quel est donc mon unique intérêt ?