Indomptable

demanda-t-il.
    — Une dynastie.
    — Pas davantage que les autres hommes.
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    INDOMPTABLE
    — Non, objecta-t-elle promptement. Les autres hommes
    désirent de nombreuses choses. Certains désirent une
    chose après l’autre, d’autres les veulent toutes en même
    temps.
    — Et ainsi, ils n’en obtiennent aucune.
    Ce fut au tour de Gwyn d’être surprise.
    — Oui, dit-elle. C’est ainsi. Mais vous n’êtes pas pareil
    aux autres hommes. Vous êtes obsédé par une et une seule
    chose. Un fils.
    Les yeux de Dominic se rétrécirent en deux fentes nettes
    de glace.
    — Dans tous les cas, dit-il mielleusement, je me retrouve
    avec une épouse infertile sur les bras.
    — Ce n’est pas le cas !
    La voix de la vieille femme ne laissait transparaître
    aucun doute.
    — Dans ce cas, pourquoi Meg est-elle si certaine que je
    mourrai sans avoir eu de fils ? demanda Dominic.
    Les yeux de Gwyn s’agrandirent et, ensuite, se rétréci-
    rent tandis qu’elle étudiait le grand guerrier qui se tenait
    devant elle. Pour la première fois, elle se rendit compte de la
    colère profonde qu’il dissimulait.
    — Est-ce ce qu’elle vous a dit ? demanda Gwyn avec
    précaution.
    — Oui.
    — Précisément ? Mot pour mot, monsieur. Il faut que
    j’en sois certaine.
    Tout d’abord, Dominic pensa refuser. Pourtant, dans les
    yeux de la vieille femme se trouvait quelque chose auquel
    on ne pouvait s’opposer.
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    ELIZABETH LOWELL
    — Elle a dit : « Pour un fils Druide de la Vallée, il faut de
    l’amour. Il n’y a pas d’amour en vous, Dominic le Sabre. »
    Le son qu’émit Gwyn aurait pu être un soupir ou un
    murmure de douleur atténué par les faibles bruits du feu
    dans la cheminée. Elle se frotta les yeux comme prise d’une
    indicible fatigue. Ensuite, elle observa l’homme qui ne dési-
    rait qu’une seule chose dans la vie.
    — Ce n’est pas que Meg est infertile, Lord Dominic.
    C’est qu’aucun fils Druide de la Vallée ne peut être conçu s’il
    n’y a pas d’amour entre les parents.
    — Comment cela est-il possible, vieille femme ?
    — Je ne sais pas, dit-elle simplement. Je sais unique-
    ment que c’est ainsi depuis la perte du Loup des Druides de
    la Vallée.
    — Et quand cela s’est-il passé ?
    — Il y a longtemps, très longtemps, monsieur. Si long-
    temps que seul Dieu s’en souvient et Il n’en a parlé à
    personne.
    — Voyons, madame, dit Dominic d’une voix sarcas-
    tique. Me demandez-vous de croire que sur une si longue
    période, aucun homme n’a dupé une jeune femme Druide
    de la Vallée en lui faisant croire qu’il l’aimait ?
    Gwyn haussa les épaules.
    — Peu importe les mensonges qu’il profèrera pour la
    mettre dans son lit. Au bout du compte, la malédiction
    repose sur l’amour de la femme, pas sur celui de l’homme.
    Beaucoup de femmes Druides de la Vallée ont désiré avoir
    des fils afin d’amener la paix dans leur monde. Aucune n’est
    arrivée à ressentir l’amour nécessaire pour concevoir un
    fils.
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    INDOMPTABLE
    Dominic plissa les yeux. Rien de ce que venait de dire
    Gwyn ne le réjouissait. Mais il faut dire qu’il ne se réjouis-
    sait jamais de découvrir les pièges et fortifications d’une
    ville qu’il devait prendre.
    — Lord John a donc dit la vérité, murmura Dominic.
    Les sorcières sont aussi froides qu’une tombe en montagne.
    Elles ne ressentent aucune passion.
    Gwyn sourit d’une manière étrange.
    — Croyez-vous John ou croyez-vous la chair d’une
    Druide de la Vallée vierge qui est venue à vous comme un
    faucon vient à son maître ?
    Le corps tout entier de Dominic se raidit au souvenir du
    désir qu’il avait effectivement éveillé en Meg, et qui s’était
    uniquement éteint dans sa rage de devoir lui donner des
    fils.
    — Dans ce cas, pourquoi les sorcières n’ont-elles pas
    aimé ? En sont-elles incapables ? demanda-t-il fermement.
    — Certaines d’entre elles, oui. La capacité à aimer est
    rare dans chaque clan ou famille. Mais pas en Meg. Il y a
    énormément d’amour en elle. Demandez donc aux gens du
    château.
    — Que s’est-il passé avec les sorcières capables
    d’amour ? persista Dominic. Se sont-elles mariées à des
    brutes indignes d’elles ?
    — Des brutes ? Non. Elles ont simplement épousé des
    hommes, monsieur. Juste des hommes.
    — Vos propos tournent en rond, dit-il impatiemment.
    — Non. Vous avez simplement choisi de ne pas com-
    prendre. Seriez-vous capable de