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Indomptable

Indomptable

Titel: Indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Lowell
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donner votre âme par
    amour pour une femme si vous étiez convaincu qu’elle ne
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    ELIZABETH LOWELL
    veut rien de plus que vous utiliser pour obtenir des terres,
    la fortune et des fils ?
    — Bon sang, quelle sottise…
    — Seriez-vous capable, poursuivit Gwyn sans s’inter-
    rompre, de vous autoriser à aimer une femme ? Pourriez-
    vous partager votre âme, si bien gardée, avec elle ?
    Dominic lui lança un regard incrédule.
    — Ai-je l’air d’un idiot, madame ? Je ne cèderai à per-
    sonne ce genre de pouvoir sur ma destinée, homme ou
    femme !
    Des larmes agrandirent les yeux de la vieille femme,
    mais elles ne coulèrent pas. Elle avait passé de trop nom-
    breuses années sur terre pour croire que les larmes puis-
    sent changer quoi que ce soit.
    — Dans ce cas, vous n’aurez pas de fils, et je serai
    condamnée à veiller à ce qu’une autre génération prie pour
    être délivrée de la malédiction.
    — Je ne vous crois pas, rugit-il.
    — Alors croyez donc ceci : les femmes Druides de la
    Vallée voient bien plus que les larges épaules et les beaux
    visages. Elles voient l’âme humaine. Être capable de voir si
    profondément, rend insurmontable la difficulté d’aimer, car
    les femmes Druides de la Vallée sont aussi des êtres
    humains. Comprendre quelqu’un, et l’aimer malgré cette com-
    préhension est un trait de caractère que l’on rencontre plus
    fréquemment chez les anges que chez les humains. Meg est
    une femme, pas un ange.
    Les yeux de Dominic se plissèrent en deux fentes gla-
    cées. Ils reflétaient le froid qui se matérialisait au creux de
    ses entrailles en même temps que la certitude et le chagrin
    de la vieille femme déferlaient en lui telle une vague sombre.
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    INDOMPTABLE
    Sans prévenir, son poing s’abattit sur la table. Les clochettes
    firent un bond et tintèrent. Après ce bruit bref et peu mélo-
    dieux, le silence emplit la pièce.
    Personne ne le brisa.
    Le regard de Simon passa de la vieille femme à son
    frère. Les yeux de Dominic étaient plissés. Il avait l’air d’un
    homme réfléchissant à toute vitesse.
    Petit à petit, Simon se détendit. Une fois que son frère se
    concentrait sur un objectif, il n’y avait jamais eu aucun châ-
    teau, aucune ville ou aucune jeune femme que Dominic
    n’ait été capable de prendre par la force ou en toute
    discrétion.
    Ou par la trahison, si c’était nécessaire.
    Au bout de longues minutes de silence, Dominic se
    concentra une fois de plus sur la vieille Druide de la Vallée.
    Ses yeux étaient pareils à de la glace, durs et très froids. Il
    en était de même pour sa voix.
    — Merci, madame. Vous m’avez permis de clarifier le
    problème des descendants.
    Il s’agissait d’un renvoi, et Gwyn le savait. Elle hocha
    légèrement la tête et se retira aussi légèrement que la fumée.
    Dominic se tourna vers son frère et demanda sans
    ménagement :
    — Crois-tu la vieille sorcière ?
    — J’ai senti qu’ elle croit que ses paroles sont vraies.
    — Oui, dit Dominic amèrement. J’ai vu assez de choses
    durant la Guerre Sainte pour savoir que ce genre de foi peut
    produire des miracles.
    — Ou bien répandre des malédictions ?
    Le poing de Dominic s’abattit une fois de plus sur la
    table, faisant tinter les grelots comme pour témoigner de
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    ELIZABETH LOWELL
    leur mécontentement face à l’homme qui ne devrait pas
    autoriser le moindre signe de mécontentement à échapper à
    son sang-froid inébranlable.
    — Que comptes-tu faire ? dit Simon au bout d’un
    moment. Vas-tu demander l’annulation du mariage à cause
    de sa stérilité ?
    — Non, promit Dominic. Jamais.
    L’intensité de la réponse instantanée surprit les deux
    hommes.
    — Nous pourrions garder le château même si les comtes
    et les vassaux se rebellaient, releva Simon. Si les habitants
    refusaient de travailler les terres pour vous, notre père a
    plus de paysans que ses terres en Normandie n’en ont
    besoin. Les serfs seraient ravis de venir ici, puisqu’ils rece-
    vraient chacun leur propre morceau de terre ainsi qu’un
    cochon.
    — Oui.
    Dominic n’en dit pas davantage. La solution que propo-
    sait Simon était jouable, mais il la refusa d’emblée. Il ne
    pouvait dire précisément pour quelle raison. Il savait sim-
    plement que son instinct s’insurgeait contre toute solu-
    tion qui n’impliquait pas la sorcière des Druides de la
    Vallée qu’il avait pour épouse.
    Fronçant les

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