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Interdit

Interdit

Titel: Interdit Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Lowell
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inattendu, de son corps.
    — Il est bien plus facile de me haïr moi plutôt que de
    vous haïr vous-même, n’est-ce pas ?
    Elle tira sur ses rênes, les libérant de l’emprise de
    Duncan avant qu’il ne reprenne ses esprits. Whitefoot
    recula, le bruit de ses sabots ferrés résonnant sur les pavés,
    emmenant sa cavalière hors de portée de Duncan.
    — Le pont est levé, dit sauvagement Duncan. Il est trop
    tard pour fuir.
    — Je le sais. Je le sais depuis la première fois que je vous
    ai touché. Désormais, vous le savez aussi.
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    c 19
    La nouvelle de l’arrivée de Cassandra se répandit dans le
    château presque aussi vite que le nouveau nom de
    Duncan deux jours plus tôt. Ambre avait entendu les servi-
    teurs murmurer la rumeur de la venue de l’Érudite lorsqu’ils
    lui avaient apporté de l’eau brûlante pour son bain, dans la
    chambre où elle avait autrefois partagé la même couche que
    Duncan.
    Mais ce temps était révolu.
    Ambre n’avait pas vu Duncan depuis qu’il avait
    demandé à Simon de l’escorter dans la luxurieuse chambre.
    Elle était devenue une prisonnière, avec pour seule compa-
    gnie les serviteurs qui allaient et venaient sans prévenir. Et
    en silence. On aurait dit qu’ils étaient terrifiés à l’idée d’être
    surpris à parler à la lady du château.
    Soudain, un cri monta depuis l’avant-cour en dessous,
    lui parvenant à travers les volets à demi ouverts de la
    fenêtre. Ambre, qui était sur le point de se glisser dans
    la baignoire de bois où l’eau miroitait doucement,
    s’immobilisa.
    — Elle est ici, je te le dis ! Je l’ai vue de mes yeux. Une
    robe rouge sang et des cheveux d’argent !
    Ambre écoutait attentivement, mais depuis sa chambre
    à l’étage, elle n’entendit rien de plus sur la présence de
    Cassandra. Elle soupira avant de se glisser dans l’eau.
    « Duncan va-t-il venir me voir maintenant ? Va-t-il enfin
    admettre qu’il a autant besoin de moi que moi de lui ? »
    ELIZABETH LOWELL
    Seul le silence répondit à ses pensées, moitié craintives,
    moitié désireuses.
    Ce silence qui avait autrefois été son seul compagnon,
    sans qu’elle s’en aperçoive vraiment. À l’époque, elle ne
    connaissait pas la sensation de se réveiller en sentant les
    bras de Duncan autour d’elle. Elle ne savait pas ce que c’était
    de ressentir sa chaleur, son rire, son désir, sa paix, sa force,
    tout ce qu’était Duncan et qui l’enveloppait dans une profu-
    sion d’émotions qu’elle n’avait jamais imaginée.
    Désormais, elle connaissait ce partage. Et elle savait ce
    qu’était la véritable solitude. Elle en mesurait l’étendue dans
    le vide sonore qui l’habitait.
    « Non, Duncan ne viendra pas à moi.
    » C’est aussi bien ainsi. Je rêve d’ailes noires qui me
    fouettent, qui murmurent une rage impensable, un chagrin
    indicible.
    » J’ai peur de ce qui arriverait si je le touchais
    maintenant.
    » Pour nous deux.
    » J’ai peur.
    » Et pourtant je désire… »
    La fraîcheur de son bain la tira de ses pensées. Elle
    s’était perdue trop longtemps dans des regrets inutiles.
    Malgré le feu qui brûlait vivement dans la cheminée, elle
    frissonnait.
    Elle prit du savon dans le pot et se frictionna rapide-
    ment, remarquant à peine la fragrance complexe des pins et
    des épices qui s’en dégageait. Bientôt, la senteur envahit
    toute la chambre, tout comme le son des légères éclabous-
    sures qu’elle créait en se lavant.
    — Madame, l’appela Egbert depuis le couloir.
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    INTERDIT
    — Encore ? marmonna-t-elle doucement. Qu’y a-t-il ?
    cria-t-elle.
    — Puis-je entrer ?
    Bien que la baignoire soit pourvue de panneaux de bois
    à la fois pour garantir son intimité et garder la chaleur de
    l’âtre, Ambre ne voulait pas de la compagnie d’Egbert en
    pareil instant.
    — Comme je l’ai dit il y a quelques minutes, je prends
    un bain, dit-elle d’un ton acerbe.
    Il y eut un étrange silence, puis le bruit de pieds qui pié-
    tinaient sur le plancher de bois.
    — Lord Duncan exige votre présence, dit-il enfin.
    — Je descends dans un instant.
    Rien dans sa voix n’indiquait qu’elle était excitée à l’idée
    que son temps d’isolement prenne fin.
    Ni qu’elle était impatiente de voir son mari.
    — Le seigneur était très, euh, pressant dans sa
    demande.
    — Demande-lui donc s’il veut me voir dans la grande
    salle avec, pour seul habit, l’eau de mon bain ?
    La seule réponse

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