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Interdit

Interdit

Titel: Interdit Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Lowell
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qu’elle avait essayé
    de déchiffrer. Essayé, mais en vain. Elle n’avait qu’une chose
    à l’esprit. Une seule et unique chose.
    Duncan.
    — Ariane est ici, dit Cassandra sans détour. Duncan
    exige ta présence.
    Pendant un instant, Ambre resta aussi immobile que la
    mort. Puis, elle soupira longuement et regarda la chambre
    luxurieuse. Ses yeux ne voyaient que les ténèbres.
    — Simon a fait venir un prêtre avec l’héritière nor-
    mande, continua Cassandra. Votre mariage va sans aucun
    doute être annulé.
    Ambre ne dit rien.
    — Que vas-tu faire ?
    — Ce que je dois faire.
    — Espères-tu encore que Duncan va se permettre de
    t’aimer ?
    — Non.
    Mais l’émotion qui flamboyait dans ses yeux disait
    « oui ».
    — Vient-il toujours te voir quand la nuit est noire,
    lorsqu’il ne peut plus supporter son propre désir ?
    — Oui.
    — Et lorsque le désir est consommé ?
    ELIZABETH LOWELL
    — Alors vient la colère, contre lui-même, contre moi,
    et contre les mensonges et les vœux qui nous ont tous
    deux piégés. Alors il ne me touche plus. Cela est trop
    douloureux.
    — Il a au moins cette tendresse pour toi, dit Cassandra.
    Le sourire d’Ambre était pire que tout cri de douleur.
    — Oui, murmura-t-elle. Bien qu’il ne le sache pas, ma
    souffrance lui fait aussi du mal.
    — Espères-tu toujours, qu’un jour, il t’aimera ?
    Ambre baissa ses longs cils, dissimulant ses yeux.
    — Chaque fois que nous nous touchons, murmura-
    t-elle, il y a plus de supplice sous la passion, plus de ténè-
    bres. S’il y a tant d’émotion, c’est qu’il y a toujours une
    chance…
    — Tu resteras ici tant que tu auras de l’espoir, dit
    Cassandra.
    Elle hocha la tête.
    — Et ensuite ? demanda Cassandra. Que feras-tu,
    lorsque l’espoir sera mort et que seules les ténèbres
    demeureront ?
    Pas de réponse.
    — Puis-je voir ton pendentif ?
    Ambre parut surprise. Après un moment d’hésitation,
    elle sortit le pendentif de sa robe.
    Transparent, précieux, doré, il pendait au bout de sa
    chaîne étincelante. Pourtant, malgré sa beauté, l’ambre avait
    changé de manière si subtile que seule une personne
    Érudite pouvait le voir… L’obscurité tirait un voile sur la
    lumière.
    Cassandra toucha le pendentif du bout des doigts.
    Malgré tous ses efforts pour dissimuler le chagrin qui
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    faisait tempête sous son calme apparent, ses mains trem-
    blaient un peu.
    — Tu sais que Duncan te détruit, dit la femme plus
    âgée.
    Ambre demeura de nouveau silencieuse.
    — Goutte à goutte, tu saignes en secret, murmura
    Cassandra, jusqu’à ce qu’il ne reste plus de lumière ni de vie
    en toi, seulement les ténèbres.
    Silence.
    — Cela détruit aussi Duncan, dit Cassandra d’un ton
    catégorique.
    Ce ne fut qu’alors qu’Ambre réagit, mue par le déni, la
    douleur et la même rage que Duncan. Car elle était piégée
    avec lui, et chaque jour était une nouvelle ombre qui s’en-
    roulait autour d’eux. Jour après jour, jusqu’à ce qu’il ne reste
    rien de la lumière et de la vie.
    Seulement les ténèbres.
    — Il ne doit pas t’écarter, dit fermement Cassandra.
    Jamais je n’ai souhaité la mort de quelqu’un, mais je sou-
    haite la mort à cette chienne normande qui…
    — Non ! dit durement Ambre. Ne laissez pas votre âme
    aller dans les ténèbres pour quelque chose que j’ai fait. Vous
    m’avez appris à faire des choix et à vivre avec.
    — Ou à mourir avec.
    — Ou à mourir, répéta Ambre. De toute façon, si ce
    n’était cette héritière, il y en aurait une autre. Nous ne pou-
    vons massacrer de pauvres jeunes femmes, n’est-ce pas ?
    Cassandra se mit à rire. Ce rire était aussi triste que ses
    yeux.
    — Non, dit-elle. Il n’y aurait pas assez de riches femmes
    dans ce monde à abattre avant que ton seigneur borné
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    ELIZABETH LOWELL
    prenne conscience des richesses qui sont à portée de sa
    main.
    Sans se toucher, mais proches de tant d’autres manières,
    l’Érudite et sa fille choisie descendirent ensemble dans la
    grande salle. Elles furent accueillies par le feu de l’âtre, les
    torches et la lumière brumeuse qui pénétrait dans la pièce
    par les hautes fenêtres.
    Duncan était assis dans son fauteuil de chêne massif.
    Simon coupait un rôti froid avec son poignard et disposait
    les fines tranches dans une assiette.
    Au début, Ambre pensait qu’il n’y avait personne d’autre
    dans la pièce. Ce ne fut

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