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Interdit

Interdit

Titel: Interdit Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Lowell
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que lorsque Duncan s’exprima
    qu’elle comprit que Simon coupait la viande non pour lui,
    mais pour une autre personne.
    — Lady Ariane, dit Duncan en se levant, j’aimerais
    vous présenter mon arme, une sorcière du nom d’Ambre.
    Une femme vêtue d’une robe de laine noire se retourna.
    Elle tenait une petite harpe dans la main.
    Au début, Ambre pensait qu’Ariane portait un capu-
    chon d’un noir brillant brodé de fils argent et violet. Mais ce
    n’était pas un capuchon. C’étaient les cheveux d’Ariane,
    densément tressés et enroulés sur sa tête. Des ornements
    d’argent luisaient dans la noirceur, et des améthystes
    brillaient presque secrètement lorsqu’Ariane bougeait.
    — Rejoignez-la, Ambre, ordonna Duncan.
    Pendant un instant, Ambre ne parvint pas à se forcer à
    bouger. Puis, ses pieds obéirent à la commande de son esprit
    plutôt qu’à celle de son cœur. Elle marcha jusqu’à l’héritière
    normande.
    — Lady Ariane, dit-elle en hochant la tête.
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    INTERDIT
    La curiosité anima les yeux aussi violets que les gemmes
    qui ornaient la chevelure d’Ariane. Puis, les épais cils noirs
    de la femme se baissèrent.
    Lorsqu’elle rouvrit les yeux, c’était comme si elle avait
    refermé une porte. Il ne restait plus aucune curiosité. Plus
    aucune émotion. Les yeux de l’héritière étaient aussi froids
    et distants que l’améthyste dans ses cheveux.
    — Enchantée, dit-elle.
    Sa voix était calme, ses mots avaient l’accent de son ori-
    gine normande. Elle ne fit pas de geste pour la toucher, pas
    même pour la saluer.
    Si elle était si distante, ce devait être dans sa nature, et
    non parce que Duncan l’aurait avertie de ne pas toucher
    Ambre.
    — Vous avez fait un long voyage, dit Ambre.
    — Un bien va où on lui ordonne d’aller, dit Ariane en
    haussant gracieusement les épaules.
    Ambre fut parcourue d’un frisson. Il était clair qu’Ariane
    ne désirait pas plus ce mariage à Duncan qu’Ambre.
    — Vous voyez maintenant pourquoi je vous ai fait
    venir, dit Duncan. L’enthousiasme de ma fiancée pour ce
    mariage me rappelle que son père considère les Saxons
    comme ses ennemis. Dieu — ou plutôt le diable — sait ce
    que le baron Deguerre pense des Écossais.
    Ariane ne bougea ni ne parla pour répondre à Duncan.
    Dans la perfection pâle de son visage, ses yeux étaient les
    seuls éléments qui semblaient être en vie, et ils l’étaient à la
    façon des gemmes, se contentant de réfléchir la lumière
    sans en avoir de propre.
    — Cela m’a rappelé le mariage de Dominic, ajouta
    Duncan.
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    ELIZABETH LOWELL
    Simon trancha de nouveau le rôti d’un coup sec.
    — Oui, dit-il. John a donné sa fille comme un acte de
    vengeance plutôt que comme une véritable union de clans.
    — Exactement, appuya Duncan. Je ne veux pas me
    réveiller et me trouver avec une femme qui ne peut
    me donner d’héritiers.
    Ambre sentit le mouvement involontaire de l’héritière
    qui se tenait si immobile parmi sa splendeur de vêtements
    noirs et de bijoux extraordinaires et pourtant semblait vou-
    loir se faire toute petite.
    Cassandra aussi sentit qu’Ariane tressaillait intérieure-
    ment. Elle la regarda avec intérêt pour la première fois
    depuis qu’elles étaient entrées dans la pièce.
    Simon posa un plateau de viandes, de fromages et de
    fruits devant Ariane. Lorsque sa main effleura sa manche,
    elle sursauta et le regarda avec, dans ses yeux améthyste, la
    fureur d’un animal en cage.
    — Bière ? demanda-t-il calmement.
    — Non, merci.
    Ignorant son refus, Simon posa une choppe de bière
    bouillonnant doucement devant elle.
    — Vous êtes trop frêle, dit-il franchement. Mangez.
    Simon recula, cessant de se pencher sur Ariane. Elle prit
    une respiration saccadée. Quand elle tendit le bras vers une
    tranche de viande, sa main tremblait.
    Impassible, Simon l’observa tandis qu’elle mâchait, ava-
    lait et se servait du fromage. Lorsqu’elle l’entama, il se
    tourna vers Duncan.
    — Lady Ariane a besoin de se reposer, dit-il. Nous
    avons chevauché sans relâche pendant des jours. Les nuits
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    n’étaient guère mieux. Après Carlysle, nous n’avions plus
    d’abris contre la tempête.
    — Je ne la retiendrai pas longtemps, dit Duncan avant
    de se tourner vers Ambre. Prenez sa main, sorcière.
    Ambre savait que cela allait arriver depuis qu’elle avait
    entendu les craintes de Duncan de ne pas avoir

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