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Interdit

Interdit

Titel: Interdit Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Lowell
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d’héritiers.
    Elle s’était préparée en conséquence. Sa main ne tremblait
    pas lorsqu’elle la tendit à Ariane.
    L’expression de la Normande disait assez clairement
    qu’elle n’aimait pas être touchée. Elle regarda Duncan, n’y
    vit aucun réconfort et prit la main d’Ambre.
    Malgré sa préparation, le chaos d’émotions mêlant ter-
    reur, humiliation et trahison qui tempêtait en Ariane faillit
    faire tomber Ambre à genoux.
    Ariane était une femme de grande passion, et cette pas-
    sion était noire.
    — Lady Ariane, dit Duncan, êtes-vous stérile ?
    — Non.
    — Accepterez-vous votre devoir en tant qu’épouse ?
    — Oui.
    Ambre chancela, luttant contre les émotions sauvages
    que la jeune Normande gardait sous son sang-froid.
    — Ambre ? demanda Duncan.
    Elle ne l’entendit pas. Tout ce qu’elle entendait était le cri
    de trahison qui emplissait le cœur d’Ariane.
    — Ambre.
    La voix de Duncan était sévère.
    — Elle dit… la vérité, dit-elle, le souffle court.
    Puis, elle relâcha la main d’Ariane. Elle ne pouvait plus
    supporter le chagrin et la rage qui animaient son âme.
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    Ces sentiments étaient trop similaires à ceux de Duncan.
    — Ma fille, tout va bien ? demanda Cassandra.
    — Ce qu’elle ressent est… supportable.
    Ariane la regarda avec indignation.
    — Vous savez, dit-elle d’un ton ferme. Vous savez .
    Maudite sorcière, qui vous donne le droit de tourmenter
    mon âme ?
    — Silence, dit brutalement Cassandra.
    Elle se précipita aux côtés des deux femmes, sa robe
    écarlate brûlant vivement par contraste avec le noir des
    vêtements d’Ariane et l’or que portait Ambre.
    — La seule qui a été tourmentée, c’est Ambre, dit-elle.
    Regardez-la et voyez, le feu sombre qui brûle en vous en
    secret l’a aussi consumée.
    Ariane pâlit.
    — Sachez aussi que, quel que soit votre secret, continua
    l’Érudite, il demeure un secret. Ambre touche les émotions,
    non les faits.
    Le silence régna tandis qu’Ariane observait Ambre. Elle
    voyait la pâleur de son visage et les traits tirés de sa bouche.
    — Seulement les émotions ? murmura-t-elle.
    Ambre hocha la tête.
    — Dites-moi, continua la Normande. Qu’est-ce que je
    ressens ?
    — Vous plaisantez.
    — Non. Je pensais ne plus avoir de sentiments. Qu’est-ce
    que je ressens ?
    Ce fut le ton d’Ariane, qui traduisait une curiosité pure
    et simple, qui poussa Ambre à répondre.
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    — La fureur, murmura-t-elle. Un cri jamais exprimé.
    Une trahison si profonde qu’elle a presque anéanti votre
    âme.
    Le silence s’étira, encore et encore.
    Puis, Ariane se tourna vers Duncan, ses yeux plissés
    débordant de mépris.
    — Vous m’avez forcée à partager ce que je m’étais caché
    même à moi-même, dit-elle. Vous l’avez forcée à endurer ce
    qu’elle n’a pas mérité.
    — J’ai le droit de savoir la vérité sur nos fiançailles,
    dit-il.
    Ariane balaya l’air de la main.
    — Vous avez dénigré mon honneur et l’honneur de celle
    que vous appelez votre « arme », dit-elle laconiquement.
    Duncan tapa sur l’accoudoir du plat de la main.
    — J’ai été trahi par ceux en qui j’avais confiance, siffla-
    t-il. C’est ma façon de m’assurer que cela ne m’arrive plus.
    — Trahi, répéta Ariane d’un ton neutre.
    — Oui.
    — Nous avons au moins une chose en commun, dit-elle
    en haussant les épaules. Mais est-ce suffisant pour se
    marier ?
    — Nous n’avons d’autre choix que de nous marier.
    Duncan se pencha en avant. Son regard était aussi dur
    que de la pierre.
    — Serez-vous une épouse fidèle, demanda-t-il froide-
    ment, loyale à votre mari plus qu’à votre père normand ?
    Ariane étudia l’expression féroce de Duncan pendant
    un moment avant de se tourner vers Ambre.
    Elle lui tendit la main.
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    — Oui, dit-elle.
    — Oui, répéta Ambre.
    — Cela changera-t-il si je prends Ambre pour maî-
    tresse, qu’elle vit dans ce château et que je partage ma
    couche avec elle quand bon me semblera ?
    La discipline Érudite d’Ambre vola en éclats. Alors que
    le soulagement et l’espoir d’Ariane montaient en flèche, ses
    propres émotions submergeaient presque la vérité de ce
    qu’elle apprenait par le toucher.
    — Pas du tout, dit Ariane. Je m’en réjouirai.
    Duncan parut surpris.
    — Je ferai mon devoir, dit Ariane d’une voix parfaite-
    ment calme, mais l’idée du lit

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