Interdit

tenir debout, et les mots
    durs de Cassandra lui décrivant ce qui s’était passé.
    Elle ressent votre rage. La fouetter lui ferait moins mal.
    Pourtant, Ambre n’avait pas tressailli lorsqu’il l’avait
    touchée la seconde fois, lorsque l’inquiétude de la faire souf-
    frir avait été plus grande que sa colère.
    Longtemps, il resta immobile, déchiré entre le désir et la
    rage. D’instinct, il compartimenta son esprit comme un
    Érudit, sans pour autant comprendre le danger qu’il encou-
    rait en faisant une telle chose. Un esprit divisé se repliait sur
    lui-même bien vite, comme une feuille morte consumée par
    le feu. Et comme une feuille morte, l’esprit était condamné à
    se flétrir et à disparaître.
    Duncan se forçait à se concentrer non sur sa colère noire
    d’avoir été trahi, mais sur son désir. Puis, il se concentra sur
    la passion qu’Ambre avait pour lui, passion que jamais elle
    n’avait pu dissimuler.
    Erik savait que je vous voulais… l’aurore après une vie dans la
    nuit.
    L’idée d’être ainsi désiré se répandit en lui. Ce qui le
    retenait de toucher Ambre était la peur de lui faire mal
    plutôt que d’éveiller sa passion. Il ne la voulait pas abattue
    mais désireuse, aussi impatiente que lui d’unir leurs corps.
    Une vague de chaleur le submergea alors qu’il se sou-
    venait combien il était bon de se plonger en elle, de sentir
    son corps autour de lui, tout proche, l’accueillant avec
    perfection…
    Il souffla un mot, à la fois prière et malédiction, avant de
    plonger sa main dans les cheveux de la belle endormie,
    jusqu’à ce qu’il sente la douceur de sa peau sous sa paume.
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    INTERDIT
    Il ne pensait qu’à son désir. Les ténèbres corrosives qu’il
    tenait à distance ne faisaient qu’augmenter son feu.
    Ambre s’éveilla dans un torrent de passion. Elle n’avait
    pas besoin de la lueur des bougies pour savoir qui repo-
    sait à ses côtés, le corps brûlant et dur, le désir trop grand
    pour être décrit.
    — Duncan. Mon Dieu, votre désir…
    Elle essaya de reprendre son souffle, mais elle fut
    secouée d’un frisson. Son corps changeait pour rejoindre le
    sien à la vitesse de l’éclair.
    — Vous tremblez, dit-il d’une voix rauque. Douleur ou
    désir ?
    Elle ne pouvait parler. Les vagues du désir de Duncan la
    submergeaient. Puis, il parcourut son corps de sa main,
    cherchant une réponse d’une façon plus sûre.
    Les richesses sensuelles qui l’accueillirent faillirent faire
    céder son désir.
    Il se mit au-dessus d’elle avec une vitesse féline, ouvrant
    ses cuisses et pénétrant en elle alors même qu’elle se cam-
    brait pour l’accueillir. La perfection brûlante de leur union
    anéantit Duncan. Dans un râle d’achèvement, il se déversa
    en elle.
    Mais cela ne suffisait pas.
    Il voulait faire fusionner leurs corps, que le feu brûle
    éternellement, il voulait…
    Ambre.
    Duncan posa sa bouche sur la sienne et se mit à bouger
    de nouveau en elle, s’unissant avec elle de la seule manière
    qu’il se le permettait, brûlant avec elle au cœur de son feu.
    Et lorsque ni l’un ni l’autre ne put brûler davantage, ils
    s’assoupirent dans les cendres de leur passion partagée.
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    ELIZABETH LOWELL
    Ils partagèrent également leurs cauchemars. Mille
    ombres froides de ténèbres et de trahison, vœux qui ne pou-
    vaient être honorés sans en abjurer d’autres, rage contre ce
    qui ne pouvait être annulé, désir primitif pour tout ce qui
    ne pouvait être…
    Lentement, Ambre s’écarta de Duncan, jusqu’à ce qu’elle
    ne touche plus son mari endormi. Les yeux ouverts, fixant
    les ténèbres, Ambre but jusqu’à la dernière goutte amère
    la connaissance de ce qu’elle avait fait à Duncan, et à
    elle-même.
    Le Loup des Druides de la Vallée avait véritablement vu
    l’âme de Duncan. Au-delà de tout doute, de toute tentation,
    Duncan était un homme de parole.
    Et il avait donné sa parole à Dominic le Sabre.
    Ambre le savait désormais.
    Trop tard.
    « Si Duncan se donne le droit de m’aimer, il ne peut per-
    mettre que notre mariage soit annulé. Il doit tourner le dos
    à son honneur et à Dominic le Sabre.
    » Duncan de Maxwell le Parjure.
    » S’il tourne le dos à son honneur, il se haïra.
    » Il me haïra. »
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    c 20
    Douze jours plus tard, Cassandra pénétra dans la pièce
    luxurieuse qui faisait office de prison pour Ambre.
    Ambre leva les yeux du manuscrit