Interdit
il n’avait connu Ambre ainsi, menant une
séduction si sensuelle et déterminée, et sur chaque frag-
ment de son corps. Elle le voulait, et elle avait bien l’inten-
tion de l’avoir.
De l’avoir entièrement, de toutes les manières possibles.
— Libérez-moi de ma promesse, dit-il.
La chaleur du rire d’Ambre le submergea.
— Pas encore.
441
ELIZABETH LOWELL
— Cela va au-delà de la raison. Je dois vous toucher !
— Comment ?
Le mot était autant un ronronnement qu’une question.
Grave, rauque, haletante de désir, sa voix fit frissonner
Duncan de plaisir.
Soudain, elle se mit à califourchon sur ses cuisses, et il
la sentit s’ouvrir à lui. Elle irradiait de chaleur et suintait de
désir. Son parfum le rendait fou.
Pourtant, Ambre resta où elle était, en suspens juste au-
dessus de lui, effleurant la chair qu’elle avait tourmentée si
minutieusement.
— Finissez-en, répéta-t-il d’une voix rauque. Vous me
voulez autant que je vous veux. Je le sens.
— Cela ne changera jamais tant que je respirerai.
— Alors, laissez-moi vous prendre et mettre fin à ce
supplice !
— Ce n’est pas votre main que je sens sur ma cuisse, me
poussant vers le bas, si ? demanda-t-elle.
Duncan retira vivement sa main en jurant.
— Je ne voulais pas, dit-il.
— Je sais. J’ai senti votre surprise.
— N’ai-je donc aucun secret pour vous ? demanda-t-il
d’un air furieux.
— Si, beaucoup. Mais un seul qui compte.
— Lequel ?
— Votre âme, sombre guerrier. Elle m’est inaccessible.
— Comme la vôtre l’est pour moi.
— Non, murmura-t-elle. Ce soir, je vous la donne, un
souffle à la fois.
442
INTERDIT
Quoi que Duncan ait voulu répondre, ses mots se perdi-
rent dans son râle de plaisir lorsqu’Ambre glissa sur lui,
l’accueillant en elle dans une lente caresse.
Avant même que l’acte ne soit fini, Ambre trouva l’ex-
tase. Sa chair frémissante et ses gémissements ondulants
firent également jouir Duncan. Alors même qu’elle le pre-
nait totalement, il se donna à elle dans une succession de
pulsations profondes qui le laissèrent tremblant.
Et cela recommença.
La tentation et la taquinerie, les caresses intimes et le
doux supplice. Mots chuchotés et touchers qui firent tres-
saillir Duncan de plaisir. Baisers inattendus, morsures
d’amour qui piquaient et donnaient à la fois un plaisir
intense.
Tandis que les bougies crépitaient et que les flammes
vacillaient, Ambre brûlait toujours intensément, se déver-
sant en Duncan aussi sûrement que lui se déversait en elle,
brûlant avec elle, car il ne pouvait faire autrement, la consu-
mant aussi certainement que lui se consumait.
Un appel murmuré, une parole rendue, et les mains de
Duncan furent enfin libres de toucher, sa bouche d’em-
brasser, son corps de plonger profondément dans la vio-
lence qu’était le feu d’Ambre. Elle buvait sa passion et la lui
rendait redoublée, les menant tous deux de plus en plus
haut, lui parlant dans un silence sauvage, décrivant un
amour qui ne pouvait être formulé, exprimant un besoin
indicible.
« Laissez-moi vous atteindre comme vous m’avez
atteinte.
» Alors, une vie riche pourrait se déployer. »
443
ELIZABETH LOWELL
Lorsque toute leur passion fut satisfaite, lorsque les
deux amants furent si fourbus qu’ils glissèrent de l’extase
bouleversante au sommeil en l’espace d’une seconde, Ambre
s’accrochait toujours à Duncan, désireuse de partager ses
rêves aussi profondément qu’elle avait partagé et offert le
reste de son corps.
« Laissez-moi toucher votre âme.
» Juste une fois. »
Mais ce furent les rêves de Duncan qui furent partagés,
et son désarroi, noir, redoublé plutôt que soulagé par ce
qu’Ambre lui avait sauvagement pris et donné.
Bientôt, Ambre se réveilla, tirée de son sommeil par le
conflit qui se déchaînait dans l’âme de Duncan. Lorsqu’elle
se rendit compte de ce qui avait été mis en jeu et de ce qui
avait été perdu, le froid l’envahit.
La dernière partie de la prophétie s’était réalisée.
Et pourtant, Duncan était plus loin d’elle que jamais
auparavant, prisonnier de la bataille incessante qu’il livrait
contre lui-même. Il avait donné sa parole.
Pas à Ambre.
Mais il faisait partie d’elle.
Les ténèbres qui se rassemblaient, goutte à goutte,
soupir après soupir, une âme donnée, une âme condamnée.
Inaccessible.
«
Weitere Kostenlose Bücher