Interdit
était presque tangible.
— Alors, ôtez vos mains de moi, dit-elle clairement, ou
vous serez parjure avant même d’avoir pu vous en rendre
compte.
Duncan la lâcha comme si elle était en feu.
— Sortez, fit-il d’un ton catégorique.
Ambre se contenta de le regarder un moment. Puis, avec
une rapidité qui égalait celle de Simon, elle écarta de la
main les couvertures qui couvraient encore le corps de
Duncan. Il était comme elle : entièrement nu à l’exception
du pendentif d’ambre.
Son désir était tout aussi nu. Rigide, érigée, sa chair
tremblait à chaque pulsion de son cœur.
435
ELIZABETH LOWELL
Ambre poussa un soupir de plaisir quasiment félin.
— Sortez.
Sa voix était désormais glaciale.
Avec un léger sourire, Ambre fit descendre ses doigts
sur son torse, son nombril… s’approchant doucement du
centre de son besoin.
Duncan voulut attraper la main d’Ambre, puis il se
rendit compte qu’il ne le pouvait pas.
Pas sans être parjure.
— Sorcière .
Furieux et férocement excité, Duncan regarda les doigts
taquins d’Ambre se rapprocher de sa chair tendue. Au der-
nier moment, elle dévia de sa trajectoire.
— Vous pourriez appeler Simon, suggéra-t-elle.
Son sourire montrait combien elle se délectait du
dilemme de Duncan. Ses doigts parcouraient toujours le pli
qui se formait entre son torse et sa cuisse.
Duncan siffla entre ses dents serrées.
— Simon ne me fait pas confiance, dit-elle. Et il m’ap-
précie encore moins.
Elle enfonça légèrement ses ongles dans la peau tendue
de ses cuisses. Elle sentit le désir exploser en lui.
Il enfonça ses ongles dans le matelas. Il s’obligeait à ne
rien ressentir.
Ambre rit doucement. Elle savait tout ce qu’il ressentait.
Peu importait ce que disait son esprit, son corps savait ce
dont il avait besoin.
Bientôt.
— Simon serait ravi de me tirer de votre lit,
murmura-t-elle.
436
INTERDIT
Elle posa sa paume sur la cuisse de Duncan, savourant
ouvertement sa force. Le contraste entre ses doigts gracieux
et la puissance brute de son corps excitait Duncan. Il étouffa
à peine son râle de plaisir.
— Mais cela ne me réjouirait pas qu’on m’écarte de
vous, continua-t-elle en se penchant sur lui.
Ses cheveux tombèrent en cascade sur ses cuisses. Il
grogna malgré sa détermination à ne pas répondre.
Ambre sourit tout en mordillant doucement l’intérieur
de sa cuisse. Le centre de sa morsure était la chaleur de sa
langue.
Le frisson qui secoua Duncan la traversa également.
— Ce soir, vous êtes comme un vin d’hiver pour moi,
dit-elle à voix basse. Sombre, puissant.
Duncan soupira lourdement.
— Je voudrais vous goûter des pieds à la tête,
murmura-t-elle.
Elle traça une ligne de feu de ses genoux à son nombril.
— J’aimerais… tout faire.
Duncan se tendit avec un son étranglé et se couvrit de
ses mains pour éviter plus d’intimité.
— Ne préfèreriez-vous pas que ce soit mes mains qui
vous tiennent ? demanda-t-elle.
— Non, fit-il entre ses dents.
— Vraiment ? Est-ce pour cela que vous devenez plus
impressionnant à chaque seconde ? Vous espérez me faire
peur ?
Duncan n’avait pas de réponse, à l’exception de celle
qu’il essayait de cacher ou d’ignorer.
Ambre le savait aussi bien que lui. Mieux même. Son
désir et le sien unis.
437
ELIZABETH LOWELL
— Cela ne fonctionnera pas, sombre guerrier. Peu
importe à quel point vous grandissez, je peux vous ren-
gainer. Vous le savez aussi bien que moi.
Puis elle rit doucement.
— Non, vous connaissez mon fourreau mieux que moi,
car vous l’avez bien étudié.
La seule réponse de Duncan fut un bruit sourd qui
n’était que frustration. Elle l’acculait avec ses seuls mots.
Son corps savait ce qu’il voulait. Il le réclamait.
Et son corps savait où trouver ce qu’il devait avoir.
— Enlevez vos mains, dit Ambre d’une voix rauque.
Donnez-moi la liberté que nous voulons tous deux.
— Non ! Je ne vous veux pas !
Ambre ne put se retenir de rire malgré la douleur qui
l’atteignait à chacun de ses refus.
— Allons, timide chevalier. Vous pouvez à peine cacher
votre désir de vos deux mains.
Et il ne pouvait pas cacher à Ambre le feu qui brûlait en
lui. Chaque fois que leur peau se rencontrait, son désir le
traversait avant de passer en elle, une vérité indéniable par
le toucher.
Et Ambre faisait en sorte que leur peau se
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