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Interdit

Interdit

Titel: Interdit Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Lowell
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qu’elle avait
    nommé « Duncan », sujet qui la mettait mal à l’aise.
    — Cassandra viendra vous voir pour dîner, dit Erik. Et
    moi aussi. Soyez présente. Assurez-vous que l’homme que
    vous appelez « Duncan » soit là aussi.
    Ambre se surprit à regarder droit dans les yeux topaze
    froids du loup qui vivait chez son ami d’enfance. Elle leva le
    menton et le regarda en plissant les yeux, avec un regard
    d’ambre aussi froid que le sien.
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    — Bien, monsieur.
    Un sourire passa sous sa barbe or foncé.
    — Avez-vous toujours du chevreuil fumé ?
    Elle hocha la tête.
    — Bien, dit-il. J’aurai faim.
    — Vous avez toujours faim.
    En riant, Erik incita le pèlerin à monter sur son poignet
    avant de talonner légèrement sa monture pour galoper vers
    la forêt. Le soleil illumina la robe gris tempête de son cheval
    et le feu doré de ses cheveux.
    Ambre les regarda jusqu’à ce qu’ils disparaissent der-
    rière la butte rocheuse. Alors qu’elle se tournait pour ren-
    trer dans sa chaumière, l’émerillon s’éleva dans le vent, à
    la recherche d’une nouvelle proie. Ambre dressa la tête,
    attentive. Mais aucun son de sabots ne se fit entendre.
    Contrairement à Erik, Cassandra attendrait la fin de la
    chasse pour venir lui parler.
    Soulagée, elle rentra et ferma doucement la porte. Puis,
    tout aussi tranquillement, elle abaissa un gros morceau de
    bois en travers. Tant qu’elle ne le relevait pas, personne ne
    pourrait entrer sans forcer.
    — Duncan ? demanda-t-elle doucement.
    Pas de réponse.
    La peur lui glaça le sang. Elle courut jusqu’au lit et tira le
    rideau.
    Duncan était couché sur le côté, l’air détendu, les yeux
    fermés. Elle tendit la main et lui toucha le front. Il dormait
    profondément d’un sommeil normal.
    Le contraste entre les épaules puissantes de Duncan et
    la dentelle fine de la literie la fit sourire. Elle repoussa
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    ELIZABETH LOWELL
    tendrement ses cheveux de son front, savourant la chaleur
    et la douceur de sa peau.
    Duncan bougea, mais il ne se retourna pas. Au contraire,
    il semblait chercher ce contact. Sa main trouva aveuglément
    la sienne, tourna autour avant de s’en saisir. Lorsqu’elle
    voulut s’écarter, son étreinte se resserra. Elle sentait qu’il se
    réveillait.
    — Non, chuchota-t-elle en caressant sa joue de sa main
    libre. Dormez, Duncan. Guérissez.
    Il se replongea dans le sommeil, sans pour autant lâcher
    sa main. Elle retira ses chaussures et s’assit au bord du lit,
    luttant contre la fatigue qu’elle avait gardée à distance
    durant les longues journées et les longues nuits depuis
    qu’on avait déposé Duncan nu sur le pas de sa porte.
    Elle ne pouvait pas dormir maintenant. Elle devait réflé-
    chir, planifier, trouver l’unique fil dans la pelote emmêlée
    de leur destin qui mènerait à une vie riche plutôt qu’à une
    mort certaine.
    « Tant de choses dépendent de sa mémoire. Ou de son
    absence de mémoire.
    » Tant de choses dépendent de la prophétie.
    » Oui. La prophétie. Je dois m’assurer que rien d’autre ne
    se réalise. Je crains que mon cœur ne soit perdu, mais pas
    mon corps, pas mon âme.
    » Cela doit rester ainsi. Je ne dois pas le toucher. »
    Pourtant, alors même qu’elle essayait de se raisonner,
    une protestation s’éleva en elle. Toucher Duncan était le
    plus grand plaisir qu’elle, l’Inaccessible, ait jamais connu.
    « Il m’est interdit.
    » Non… Seul le toucher des amants est interdit entre
    nous. Alors mon corps restera mien.
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    » Vierge.
    » La prophétie ne se réalisera pas. »
    La lassitude finit par avoir raison d’elle. Ses paupières se
    fermèrent, et elle bascula, s’endormant avant même que sa
    tête ne touche le lit. Alors que son poids la poussait à côté de
    Duncan, il se réveilla légèrement, la serra contre lui, et
    replongea dans un sommeil curatif.
    Enveloppée dans les bras qui lui étaient interdits, Ambre
    jouit du sommeil le plus paisible de toute sa vie.
    Elle ne se réveilla que lorsque le hurlement harmonieux
    d’un loup s’éleva dans le crépuscule. Elle eut tout d’abord
    une sensation de paix extraordinaire. Puis celle d’une cha-
    leur solaire derrière elle. Enfin, elle prit conscience que le
    corps nu de Duncan était tendrement collé au sien, et que sa
    main droite, celle de l’épée, était sur son sein.
    Une chaleur étrange l’envahit. Elle se sentit alors rougir,
    tellement fort que ses

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