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Interdit

Interdit

Titel: Interdit Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Lowell
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mais c’était la première fois qu’elle le voyait
    ainsi. Elle avait déjà vu sa colère, oui, car il avait un tempé-
    rament très fort. Elle avait déjà vu sa rage.
    Mais jamais elle n’avait été dirigée vers elle.
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    Et jamais aussi froidement.
    — Vous pouvez vous retirer maintenant, Alfred, dit-il.
    — Merci, monsieur.
    Alfred disparut avec l’empressement d’un homme qui
    fuit les démons.
    — Egbert.
    La voix d’Erik était aussi sèche qu’un coup de fouet. Le
    garçon sursauta.
    — Oui, monsieur ? demanda-t-il en toute hâte.
    — Puisque vous avez dormi tout l’après-midi, vous
    serez de garde ce soir. Allez-y. Tout de suite.
    — Bien, monsieur.
    Egbert partit à une vitesse impressionnante.
    — Je crois, dit Erik d’un air pensif, que je n’avais jamais
    vu ce garçon aller aussi vite.
    Ambre émit un son qui aurait pu dire beaucoup de
    choses, ou rien du tout. Elle assimilait toujours le fait qu’Erik
    savait qu’Egbert avait dormi la plupart du temps.
    Savait-il également que Duncan et elle étaient partis
    seuls ?
    — Il vous craint, dit-elle.
    — Alors, il est plus malin que je ne le pensais. Plus
    malin que vous, certainement.
    Ambre tressaillit.
    Duncan fit un pas en avant, mais elle le retint par le poi-
    gnet dans une supplique silencieuse.
    — Comment était votre balade ? demanda Erik d’une
    voix mielleuse. Il ne faisait pas trop froid ?
    — Pas au début, dit Duncan.
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    — Il faisait très beau, ajouta Ambre.
    — Et comment était-ce, dans votre lieu spécial, jeune
    Érudite ? Était-ce aussi beau ?
    — Comment le savez-vous ? demanda-t-elle d’une voix
    tendue.
    Le sourire qu’Erik lui adressa était celui du loup prêt à
    bondir sur sa proie.
    Subitement, Duncan aurait voulu porter une épée ou
    avoir le fléau sur lui. Mais il n’avait aucune arme. Il avait
    seulement la certitude qu’Erik, malgré tout son charme et
    sa dérision, pouvait être un ennemi mortel.
    Avec des mouvements prudents, il retira sa cape et la
    posa sur une table d’appoint pour qu’elle sèche.
    — Puis-je ? demanda-t-il en tendant la main vers la
    cape d’Ambre.
    — Non, je… C’est… J’ai…
    — Peur que le lacet de votre corsage ne soit pas noué ?
    finit Erik doucereusement.
    Elle le regarda, effrayée.
    L’expression que prit le visage d’Erik ne la rassura pas. Il
    était d’humeur massacrante.
    — Quoi, vous ne clamez pas votre innocence ?
    demanda-t-il d’une voix douce. Vous ne me garantissez pas
    ne pas avoir laissé Egbert dormir seul dans un champ avec
    deux chevaux en train de paître ?
    — Nous… commença Ambre, mais la voix d’Erik cou-
    vrit la sienne.
    — Vous ne clamez pas que l’honneur est sauf, la
    confiance inviolée, tout comme votre hymen ? Vous ne
    rougissez…
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    — Non, ce n’est pas…
    — Ni ne plaidez en bégayant que…
    — Assez.
    La promesse catégorique de violence dans la voix de
    Duncan surprit Ambre.
    Les chiens d’Erik se levèrent soudain en grondant, les
    poils hérissés. Le bec crochu du faucon s’ouvrit sur un cri
    aigu et sauvage. Involontairement, Ambre enfonça ses
    ongles dans le poignet de Duncan.
    — Cessez de la harceler, dit Duncan en ignorant les
    animaux menaçants.
    Il ouvrit la bouche pour ajouter que parler d’Ambre
    comme si elle était vierge était ridicule, et que personne ne
    le savait mieux que lui. Mais un regard vers les yeux sau-
    vages d’Erik, pareils à ceux d’un loup, le persuada de faire
    attention à sa façon de formuler la vérité.
    — L’hymen d’Ambre est aussi intact que ce matin, dit-il
    simplement. Vous avez ma parole.
    Dans un silence intensifié par le craquement du feu,
    Erik tourna et retourna le poignard dans sa main tout en
    étudiant le guerrier qui se tenait face à lui, prêt à se battre.
    Oui, il était même impatient de se battre.
    Soudain, Erik comprit. Il rejeta la tête en arrière et rit
    comme un diable.
    Les chiens grattèrent leur collier, s’étirèrent et s’étalèrent
    de nouveau au sol, leurs yeux jaunes reflétant le feu. Un
    doux sifflement d’Erik calma l’ire du faucon.
    Lorsque le calme fut revenu, il adressa à Duncan un
    regard de solidarité masculine.
    — Je vous crois, dit-il.
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    Duncan hocha brusquement la tête.
    — Vous n’avez pas l’air d’un homme qui a passé l’après-
    midi entre les douces jambes d’une femme, ajouta Erik.
    Duncan jura dans

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