Interdit

vous
    donner ?
    Duncan ouvrit la bouche pour promettre, mais il savait
    qu’il trahirait sa parole avant même de la donner. Ambre
    était un feu sous sa peau, dans son sang, dans ses os.
    — Si je prends la virginité d’Ambre, dit-il fermement, je
    l’épouserai.
    — Que votre mémoire soit revenue ou non ? s’enquit
    Erik.
    — Oui.
    Erik se rassit dans son fauteuil et sourit à la manière
    d’un loup qui vient d’attirer sa proie dans un piège.
    — Je vous ferai tenir parole, dit-il doucement.
    Ambre soupira. Elle se détendait enfin, pour la première
    fois depuis qu’elle avait vu la lueur féroce dans les yeux
    d’Erik.
    Puis, Erik la fixa du regard, et elle se dit qu’elle s’était
    peut-être détendue un peu trop tôt.
    — Cette sorcière druidique… dit-il d’un air méditatif.
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    INTERDIT
    Elle attendit la suite en retenant son souffle. Elle s’était
    demandé à quel moment Erik allait faire le lien entre la
    Druide de la Vallée et Dominic le Sabre.
    Et ce qu’il ferait à ce moment-là.
    — En avons-nous une comme elle parmi les Érudits des
    Terres contestées ? s’enquit-il.
    Elle était soulagée, mais parvint à ne pas le montrer.
    — Comme elle ? demanda-t-elle. Comment cela ?
    — Les cheveux roux. Les yeux verts. Une femme dont
    le don lui dirait d’envoyer chercher Duncan avec ce talisman
    d’ambre autour du cou.
    — Je ne connais personne comme elle.
    — Cassandra non plus, dit-il.
    — Alors, cette femme ne vit pas parmi les Érudits des
    Terres contestées.
    D’un air pensif, Erik évalua le tranchant de son poi-
    gnard avec le pouce. Les runes gravées dans la lame
    ondoyaient à chacun de ses mouvements comme si elles
    étaient vivantes, agitées.
    — La prophétie qu’a prononcée Cassandra à votre nais-
    sance est bien connue dans les Terres contestées, dit-il.
    — Oui.
    Duncan la regarda d’un air interrogateur.
    Elle ne détourna pas le regard d’Erik. Pour l’instant, elle
    se concentrait uniquement sur le chevalier qui avait tiré son
    Érudition à lui comme une cape de feu, se conférant un
    pouvoir qui transcendait sa situation d’héritier de Lord
    Robert.
    — Votre affinité avec l’ambre est aussi très connue,
    dit-il.
    Elle hocha la tête.
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    ELIZABETH LOWELL
    — Le don des femmes Druides de la Vallée est de voir
    l’âme de l’homme, continua-t-il.
    Tandis qu’il parlait, il regardait Duncan comme pour lui
    demander une confirmation.
    — Oui, dit Duncan. Elles sont connues pour cela.
    — En effet, murmura Erik. D’où tenez-vous cela ?
    — Cela se sait.
    — Là d’où vous venez, sûrement. Mais pas ici.
    Le regard d’or sombre se reporta sur Ambre.
    — Alors, dites-moi, continua-t-il à voix basse, qui parmi
    les Érudits des Terres contestées a le don druidique de voir
    l’âme d’un homme ?
    — Moi, en un sens.
    — Oui, mais ce n’est pas vous qui avez donné à Duncan
    ce talisman d’ambre, n’est-ce pas ?
    — Non, dit-elle doucement.
    — C’est l’œuvre d’une Druide de la Vallée, dit-il en
    regardant de nouveau Duncan.
    Il hocha la tête.
    Erik lança le poignard avec nonchalance, envoyant la
    lame dans les airs avant de rattraper le manche adroitement
    et de le lancer une nouvelle fois.
    Ambre parvint à peine à retenir un frisson. Comme le
    soleil après une tempête hivernale, Erik brûlait.
    Froidement.
    — Où avez-vous trouvé cette sorcière druidique dont
    vous avez parlé ? demanda-t-il à Duncan.
    — Je ne m’en souviens pas.
    — On dit que les Écossais et les Saxons ont de telles
    femmes, intervint Ambre.
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    INTERDIT
    Le couteau tourna avec une grâce paresseuse avant
    qu’Erik ne s’en saisisse, si rapidement que Duncan cligna
    des yeux.
    — Simon, dit-il instinctivement.
    — Quoi ? demanda Erik.
    — Je pense que vous êtes aussi rapide que Simon.
    Les yeux dorés d’Erik se voilèrent. Il rengaina son poi-
    gnard avec une habileté toute naturelle.
    — Nous n’allons pas pouvoir le vérifier, dit-il. Simon
    nous a quittés.
    — Mais pourquoi ? s’enquit Duncan, surpris.
    — Simon a dit à Alfred qu’il devait reprendre sa quête.
    Il est parti immédiatement.
    Duncan se frotta le corps d’un air absent, en souvenir
    du coup que Simon lui avait porté.
    — Malgré mes côtes douloureuses, dit-il, j’appréciais
    cet homme.
    — Oui, dit Erik. C’était presque comme si vous vous
    connaissiez.
    Ambre fut parcourue d’un frisson qui n’était pas dû