Interdit

?
    — Mieux que vous. Je me rappelle que la prophétie dit
    qu’il pourrait me réclamer, non qu’il le fera .
    — De quoi parlez-vous ? demanda Duncan.
    — Du cœur, du corps et de l’âme d’une femme, dit Erik.
    Et de la catastrophe qui adviendra. .
    — Pourrait advenir, l’interrompit vivement Ambre.
    — Si elle est assez idiote pour offrir les trois à un
    homme sans nom, finit Erik avec froideur.
    — Cela ne veut rien dire, dit Duncan.
    Le sourire d’Erik était aussi sauvage que le jaune de ses
    yeux.
    — Vous êtes-vous souvenu de davantage de votre
    passé ? demanda-t-il brusquement à Duncan.
    — Rien d’utile.
    — Êtes-vous le mieux placé pour en juger ? Vous qui
    n’avez ni nom ni mémoire ?
    Duncan pinça les lèvres et ne dit rien.
    — Pour l’amour de Dieu, siffla Erik.
    Il y eut un silence tendu un instant.
    — De quoi vous êtes-vous souvenu, utile ou pas ? s’en-
    quit Erik.
    — Vous l’avez entendu avant que je ne combatte Simon.
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    ELIZABETH LOWELL
    — Redites-moi.
    — Des yeux verts, dit-il sèchement. Un sourire. Un
    parfum d’épices et d’herbes. Des cheveux rouges comme
    des flammes. Un baiser et le vœu que Dieu soit avec moi.
    Erik jeta un coup d’œil à Ambre, qui se tenait toujours
    contre Duncan.
    Et le touchait.
    — Ah, oui, dit-il. La sorcière druidique qui vous a jeté
    un sort.
    — Non, dit instantanément Duncan. Elle ne m’a pas
    jeté de sort.
    — Vous semblez sûr de vous.
    — Je le suis.
    — Ambre ? demanda doucement Erik.
    — Il vous dit la vérité.
    Duncan sourit légèrement en repoussant une mèche de
    cheveux qui tombait devant le visage d’Ambre.
    — Il est doux d’être supporté par vous, dit-il en lui sou-
    riant. Votre foi en mon honnêteté est salutaire.
    — Ce qu’elle a est plus certain que la foi, dit Erik d’un
    ton catégorique. Voir la vérité par le toucher est le don
    d’Ambre.
    — Et ma malédiction, murmura-t-elle.
    — Que voulez-vous dire ? demanda Duncan.
    — Exactement ce que j’ai dit, rétorqua Erik. Si j’inter-
    roge un homme quand Ambre le touche, la vérité lui appa-
    raît clairement malgré les mensonges qu’il pourrait raconter.
    Duncan écarquilla les yeux, puis il les plissa, l’air pensif.
    — Un don utile.
    — C’est une épée à double tranchant, intervint Ambre.
    Toucher les gens m’est… pénible.
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    INTERDIT
    — Pourquoi ?
    — Pourquoi la lune brille-t-elle moins que le soleil ?
    demanda-t-elle d’un ton amer. Pourquoi le chêne est-il plus
    puissant que le bouleau ? Pourquoi les oies annoncent-elles
    l’arrivée de l’hiver ?
    — Pourquoi êtes-vous si bouleversée ? répondit Duncan
    d’une voix douce.
    Ambre détourna le regard pour observer les chiens aux
    yeux de feu rassemblés aux pieds d’Erik.
    — Ambre ? demanda Duncan avec douceur.
    — Je… j’ai peur que mon… que ce que je suis ne vous
    repousse.
    Il caressa sa joue du revers de la main, tournant son
    visage vers lui.
    — Je vous ai déjà dit que j’avais un penchant pour les
    sorcières, dit-il. Surtout les belles sorcières. Vous me tou-
    chez en ce moment même. Ai-je dit la vérité ?
    Ambre retint son souffle, plongeant son regard dans les
    yeux ardents du guerrier.
    — Vous pensez ce que vous me dites, murmura-t-elle.
    Le sourire de Duncan lui emplit le cœur de joie. Il vit
    son changement d’expression et se pencha vers elle sans
    même s’en rendre compte.
    — Erik a raison, dit-il. Vous brûlez.
    Erik se leva d’un bond, faisant sursauter ses chiens.
    — Il est bien dommage que vous ne vous souveniez pas
    de votre passé, dit-il. La vie sera un avant-goût de l’enfer
    pour Ambre.
    — Pour Ambre ? Comment cela ?
    — Pensez-vous qu’elle appréciera d’être votre amante
    plutôt que votre femme ?
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    ELIZABETH LOWELL
    — Ce n’est pas mon amante.
    — Bon sang, explosa Erik, pensez-vous que je suis aussi
    stupide que vous ?
    — Erik, ne faites pas ça, le supplia Ambre.
    — Quoi ? Dire la vérité ? Votre guerrier ne vous épou-
    sera pas tant qu’il ne se souviendra pas de son passé, mais il
    ne peut se garder de vous toucher. Vous serez sa putain
    avant que les premières neiges ne tombent !
    Duncan serra subitement les poings.
    Erik le remarqua et partit d’un rire narquois.
    — Cela ira pour cette fois, dit-il d’une voix cinglante.
    Mais la prochaine fois qu’elle s’offre à vous, pouvez-
    vous promettre de ne pas prendre ce qu’elle veut tant