Interdit
frisson qui est chaud plutôt que froid, murmura-
t-elle. Cela me donne envie de…
Sa voix se brisa tandis que la caresse remontait vers le
sommet de ses cuisses, effleurant le buisson si tendrement
qu’elle voulut crier de frustration.
— Qu’avez-vous envie de faire ? l’encouragea Duncan.
— Vous mordre la main de me tourmenter ainsi.
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INTERDIT
Il rit et se pencha vers elle, soufflant sur son ventre, puis
plus bas, lui prouvant que, jusqu’alors, il ne la tourmentait
pas. Le remous chaud de son souffle entre ses cuisses éleva
en elle des flammes qui fouillèrent son corps.
— Duncan, je vous en prie !
— Qu’y a-t-il ? Vous devez me le dire, précieuse Ambre.
Je ne suis pas un sorcier, je ne peux connaître votre âme par
le toucher.
— Je brûle.
— Où cela ?
— Là où vous me tourmentez.
— Et où est-ce ? demanda-t-il.
— Entre mes… mes jambes.
— Ah.
Un sourire aux lèvres, il descendit le long de ses jambes
jusqu’à ce que son souffle baigne ses chevilles.
— Mieux ? demanda-t-il.
Elle laissa échapper un son inarticulé qui ressemblait à
une négation.
— Non ? dit-il en souriant. C’est peut-être ici que vous
brûlez.
L’exhalation chaude et taquine de son souffle remonta
sur ses genoux.
— Ici ?
— Non, fit-elle d’une voix rauque.
Mais elle aussi souriait, car en changeant de position,
Duncan l’avait accidentellement effleurée. Bien que le
contact ait été très léger, il la traversait comme l’aurore dans
la nuit, touchant tout en elle, lui apprenant tant sur son mari
que sur elle-même.
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ELIZABETH LOWELL
Duncan profitait de sa femme de manières qui le sur-
prenaient lui-même. Bien que son désir soit une douleur
ardente, il était enchaîné par le besoin plus grand encore
d’explorer la sorcière si sensuelle qui l’observait de ses yeux
brûlants.
Sachant cela, Ambre se sentit plus à l’aise pour se laisser
aller à ce jeu érotique dont elle ignorait les règles. Et elle ne
craignait plus que Duncan ne la prenne pas.
Le besoin de Duncan se trouvait redoublé par la retenue
qu’il exerçait sur son propre désir.
— Êtes-vous bien sûre que ce n’est pas là ? demanda-t-il.
J’ai entendu dire que les genoux d’une femme sont très
sensibles.
Ses mots s’accompagnèrent d’une nouvelle caresse
immatérielle qui la fit haleter, car elle sentait aussi bien le
souffle de Duncan entre ses genoux que sa moustache.
— Vous aimez cela ? s’enquit-il.
Elle acquiesça d’un mouvement de tête. La lueur des
bougies vacillait et s’enroulait dans sa longue chevelure tel
un amant.
— Je ne vous entends point, dit-il.
— Et moi, je ne vous sens point, répliqua-t-elle en le
regardant à travers ses paupières à demi closes.
— Négociez-vous avec moi, femme ?
— Oui.
— Alors, dites-moi précisément où vous brûlez, et je
vous apaiserai.
Elle se mit à parler, mais elle avait la bouche sèche.
— Je… je ne peux pas, murmura-t-elle.
Duncan vit la couleur monter de sa poitrine à ses joues
et comprit.
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INTERDIT
— Je ne cesse d’oublier, dit-il doucement. Vous vous
envolez si haut, si vite, et pourtant, vous étiez vierge il n’y a
que quelques heures. Pardonnez-moi.
— Seulement si vous me touchez.
Duncan leva la tête, regarda sa femme dans les yeux et
vit son propre désir s’y refléter.
Alors qu’il ne la touchait pas.
— Vous avez envie de moi, dit-il.
La surprise qui pointait dans sa voix donna à Ambre
l’envie de rire et de le cogner à la fois.
— N’est-ce pas ce que je vous disais à l’instant ?
— Mais je pensais que c’était mon désir qui vous
envahissait.
— Parfois, sombre guerrier, vous avez vraiment la tête
dure.
Duncan sourit et du revers de la main, il effleura le
triangle de boucles d’or foncé.
— Est-ce ici que vous brûlez ? demanda-t-il, le souffle
court.
Le soupir que poussa Ambre était défait. Elle plia les
genoux, comme pour l’inviter à encore plus d’intimité.
Pourtant, Duncan voulait plus. Il en avait besoin. Il
devait être absolument sûr qu’Ambre était séduite par son
propre désir plutôt que submergée par le sien.
— Si vous me voulez dans votre donjon, vous devez
vous-même en ouvrir la porte.
Elle sembla hésiter, puis elle soupira et ouvrit ses
cuisses.
Il dénoua sa cape et la jeta à terre.
— Encore, murmura-t-il.
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ELIZABETH LOWELL
Ambre bougea de nouveau,
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