Interdit
son désir.
Un frisson étrange et extralucide se répandit dans leurs
deux corps unis. Ambre écarquilla les yeux en se sentant
consumée par un feu à la fois tendre et virulent. Elle se mit
à trembler de manière frénétique.
— Duncan, je me sens partir, je ne peux pas…
Sa voix se brisa. Son corps convulsa délicatement, de
manière répétée, et chaque mouvement ne faisait que le rap-
procher d’elle, augmentant le feu dévorant.
Duncan but le cri ondoyant sur les lèvres d’Ambre alors
que son extase s’écoulait sur lui, le caressant à chaque pul-
sation profonde et cachée en elle. Chaque souffle qu’il pre-
nait était infusé de sa passion.
Pendant un moment, doux et déchirant à la fois, Duncan
resta immobile au-dessus d’elle pour savourer la certitude
du plaisir qu’il lui avait donné.
Lorsqu’il ne put plus le supporter, il se mit à bouger avec
de plus en plus de puissance. Chaque mouvement qu’il fai-
sait en elle provoquait autant de pulsations soyeuses. Le
visage d’Ambre se tordait sous l’effort tandis qu’elle volait
de plus en plus haut, encouragée par la puissance du
corps de Duncan qui bougeait en elle.
Soudain, elle se cambra et trembla, transpercée par l’ex-
tase totale. Elle hurla le nom de Duncan. Elle s’agrippa à lui
de toutes ses forces, car autour d’elle, il était à la fois la tem-
pête et l’abri.
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INTERDIT
La chaleur lisse et primitive d’Ambre tirailla Duncan, le
caressa, lui promettant un plaisir plus grand que tout ce
qu’il avait jamais connu. Il sentit sa maîtrise de soi lui
échapper et lutta, car il voulait rester ainsi suspendu entre
la certitude de son extase à elle et l’excitation de la sienne.
— Vous êtes parfaite, dit-il, le souffle court. Dieu me
garde, je vous veux plus que tout au monde, plus encore que
je ne veux ma propre mémoire.
Puis, il ne put plus se retenir. Avec un grognement de
reddition, il abandonna toute retenue et se laissa aller dans
sa sorcière d’ambre dont les profondeurs passionnées s’ac-
cordaient si bien avec les siennes.
297
c 15
Habillé pour la bataille, Simon chevauchait son grand
étalon de guerre en direction du château de
Blackthorne, au petit galop. À côté de lui chevauchait un
autre chevalier en cotte de mailles et heaume de bataille. De
l’autre côté, Simon menait un étalon à la robe foncée aussi
imposant que sa propre monture.
L’étalon brun n’avait pas de cavalier. La selle était vide,
ne portant qu’une longue épée dans son fourreau et un bou-
clier. Sur ce dernier était dessinée la tête noire d’un loup,
symbole de Dominic le Sabre, le Loup des Druides de la
Vallée.
Autour des hommes et des chevaux tourbillonnaient les
brumes froides et muettes de l’automne. Les bêtes traver-
sèrent dans un vacarme assourdissant le pont-levis baissé
qui s’ouvrait sur le mur d’enceinte intérieur du château.
Quelques instants plus tard, les pavés résonnaient sous les
sabots ferrés des trois chevaux.
Une femme apparut dans l’escalier du donjon. Elle
regarda le mur d’enceinte d’un air anxieux. Lorsqu’elle vit
l’étalon sans cavalier, elle remonta ses jupons verts et des-
cendit les marches en courant. Son capuchon glissa. Ses
cheveux étaient aussi rouges que les flammes, et comme les
flammes, ils dansaient dans le vent alors qu’elle traversait la
cour au pas de course.
Sans se soucier du risque qu’elle encourait de se faire
piétiner, elle se précipita vers les chevaux. À chacun de ses
ELIZABETH LOWELL
mouvements, les clochettes dorées qu’elle portait trem-
blaient et chantaient.
— Simon ! s’écria-t-elle. Où est Duncan ? Que s’est-il
passé ? Pourquoi avez-vous son cheval de guerre ?
La monture de Simon se cabra lorsqu’il tira vivement
sur les rênes.
— N’avancez pas, Meg ! ordonna-t-il. Si l’un des che-
vaux vous piétine, Dominic me fera couper la tête.
— Je ferai plus que cela, dit une voix depuis le poste de
garde. J’embrocherai ton cœur.
Simon se retourna. Son frère avançait sur le pavé.
Dominic portait une longue cape, aussi noire que ses
cheveux et dépourvue de tout ornement à l’exception de la
large broche qui fermait le lourd tissu. Aucun autre orne-
ment n’était nécessaire pour témoigner de son statut. La
broche était en argent brut et représentait la tête d’un loup
dont les étranges yeux de cristal posaient sur le
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