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Jack Nicholson

Jack Nicholson

Titel: Jack Nicholson Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick McGilligan
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Stalked the West.
    Mais Evans n’était pas apparu à l’écran depuis Rien n’est trop beau en 1959 et le fait de lui accorder le rôle représentait un pari hautement risqué. Par ailleurs, d’après un portrait admiratif d’Evans publié dans Vanity Fair, il se trouvait que « tout le monde (mis à part Evans) savait depuis des années qu’Evans était incapable de jouer ».
    Faute de film sur Howard Hughes, The Two Jakes pourrait peut-être permettre à Bert Schneider de faire son retour dans la production ? Malheureusement pour lui, Schneider avait quitté le milieu depuis trop longtemps. Ses méthodes étaient féodales. Bert pensait qu’il pouvait prendre toutes les décisions et faire son métier de producteur sans même quitter sa villa.
    Mais il y avait plus important encore : Evans envisageait lui aussi de faire son come-back et voulait également produire la suite de Chinatown. Bert imaginait que Jack lui était redevable, mais Bert se trompait. Nicholson se rangea du côté d’Evans, qui avait été le premier de tous les dirigeants de Hollywood à le soutenir. Bert, amèrement déçu, se retira une fois encore du milieu de la production – cette fois-ci pour de bon.
    Afin que le film puisse être financé – avec Towne comme réalisateur et le curieux choix de casting que constituait Evans –, Towne, Evans et Nicholson formèrent TEN Productions (pour Towne-Evans-Nicholson, une idée inspirée de celle de BBS ). Les trois hommes toucheraient un pourcentage sur les recettes. Towne s’octroya pour son scénario la somme de 125 000 dollars, mais Evans et Nicholson renoncèrent à leurs cachets. Cette stratégie se révélerait avantageuse si le film était un succès. Il s’agissait là d’un risque professionnel du type de ceux que Nicholson ne prenait jamais, et donc d’une preuve de l’influence que Chinatown pouvait exercer sur les esprits et de l’influence que J.J. Gittes, que Nicholson considérait certainement comme l’un de ses rôles emblématiques, pouvait exercer sur l’esprit de l’acteur.
    Les trois hommes signèrent leur accord compliqué en janvier 1985. Lors de la dernière réunion des associés, Nicholson, assis à côté de son avocat, négocia les notes en petits caractères au bas du contrat. « Oh, Jack sait très bien lire les contrats », déclara plus tard Evans à la presse. « Il sait les lire et les rédiger, les faire et les rompre. »
    Evans partit en vacances à Tahiti afin de perdre du poids pour sa première apparition à l’écran depuis un quart de siècle. En l’absence d’Evans, Towne, qui avait coaché le producteur pour son rôle, se mit à s’inquiéter des capacités de l’homme à remplir ses fonctions. Il commença à se dire qu’il avait peut-être commis une erreur.
    Quand Evans revint, on programma des essais filmés préliminaires. Un matin, Towne dirigea les essais de McGillis, Moriarty et Nicholson. Evans arriva dans l’après-midi. Le producteur-acteur « jaugea d’un air paranoïaque le plateau, se rongeant les sangs tandis qu’un coiffeur qu’il avait lui-même fait venir peinait à lui couper les cheveux pour lui donner un air rétro », put-on lire dans un article publié. La situation resta tendue pendant des heures.
    Les nerfs de Towne étaient soumis à rude épreuve. Le scénariste-réalisateur se mit à murmurer des choses contre Evans, essayant de convaincre Nicholson du fait qu’ils avaient tous deux commis une erreur. Towne décida de trouver un nouveau Jake Berman.
    « Robert disait qu’il trouvait que Bobby (Evans) était trop nerveux pour jouer Jake Berman et qu’il pensait que Bobby le savait très bien », expliqua plus tard Nicholson lors d’une interview. Je lui ai dit : « Eh bien, je ne suis pas d’accord avec toi. Pourquoi ne pas continuer comme ça et commencer le film, faire mordre la Paramount à l’hameçon et prendre une décision ensuite ? Il n’a pas voulu, il a dit que son intégrité ne lui permettait pas de faire les choses de cette façon. »
    (Towne donna peu d’interviews sur ce sujet. Et s’il corrobora certains points de la version de Nicholson à diverses occasions, le scénariste-réalisateur insista aussi sur le fait qu’il n’avait « jamais dit que quelque chose représentait "un affront à son intégrité" ». « Je n’imagine personne dans cette ville dire ça de façon sérieuse », ajouta-t-il.)
    Des décors avaient été construits aux Laird

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