Jack Nicholson

prétendant que ses souvenirs des sixties étaient très flous. B.J. Merholz et moi sommes devenus amis et nous sommes vus plusieurs fois à Los Angeles. Un jour, B.J. qui avait hérité des billets de Jack pour le prochain match des Lakers, m’invita à l’accompagner au stade, pensant qu’il serait amusant pour Jack d’allumer son poste de télévision et de voir « l’écrivain du Milwaukee » assis à l’une de ses places réservées. Mais je n’ai pas répondu à B.J. à temps et ai manqué le match. Quoi qu’il en soit, B.J. ne m’a jamais parlé de Jack, directement, arguant qu’il s’agissait là d’un principe strict.
    J’ai eu la chance, cependant, d’avoir, au cours des vingt-cinq dernières années, interviewé de nombreuses personnes étroitement liées à la carrière de Nicholson – dont les deux Bob, Evans et Towne, ainsi que le troisième Bob, Rafelson ; et aussi Carol Kane, Stockard Channing, Louise Fletcher, Karen Black, Shelley Duvall, Mike Medavoy, Milos Forman, John Huston, Michelangelo Antonioni, Ken Russell, David Mamet, Warren Beatty, Dean Stockwell, Harry Dean Stanton, Harold Schneider et Harry Gittes. Ces interviews, expressément ou non, m’ont aidé à développer mon portrait de Jack.
    J’ai eu également de la chance concernant le nombre et la diversité de gens qui ont accepté de me parler : certains membres de sa famille et de sa « famille de substitution » ; des amis de toutes les périodes de la vie de Jack ; des personnages hauts en couleur ayant croisé le chemin de Jack et en ayant conservé des souvenirs anecdotiques (l’ancien chef des Hell’s Angels, Sonny Barger, m’a téléphoné de prison).
    Tous, quel que soit leur niveau d’intimité avec Jack, avaient quelque chose en commun avec moi : l’idée qu’un livre sérieux et approfondi sur la vie de Jack, à ce moment-là de l’histoire, pourrait se révéler précieux. Qu’il était bon d’écrire ce livre alors que les souvenirs étaient encore relativement frais et que les personnes concernées étaient toujours en vie, et de tirer ainsi parti de sources qui sont sans doute plus fiables aujourd’hui qu’elles ne le seront dans dix, vingt ou cinquante ans.
    En plus d’une avance généreuse et d’une méthodologie quelque peu obstinée, ce dont le biographe a absolument besoin, c’est de croire en la valeur de ce qu’il fait. Quand l’avance est dépensée, quand les lettres ne trouvent pas de réponses ou quand les interviews sont annulées, quand les gens soulèvent la menace d’un procès, quand le travail prend du retard, cette croyance devient l’énergie qui alimente le processus. Ce livre est composé de nombreuses et vastes pièces : il a parfois l’air d’une immense mosaïque. Les gens qui se sont impliqués dans quelque aspect que ce soit de cet ouvrage croient tous en l’idée selon laquelle ces pièces se sont au bout du compte assemblées, et ont eu foi en ma capacité d’écrire un livre sur Jack qui, au final, se révélerait bon et juste.

Notes
    Sauf mention contraire, toutes les citations sont tirées d’interviews réalisées par l’auteur ou d’échanges de lettres avec l’auteur.
    Parmi les livres sur Nicholson que j’ai lus et auxquels je fais référence, il y a Jack Nicholson de Derek Sylvester (New York, Proteus, 1982) ; Jack Nicholson de David Downing (New York, Stein & Day, 1984) ; The Films of Jack Nicholson de Douglas Brode (Secaucus, Citadel Press, 1987) ; Jack Nicholson : The Unauthorized Biography de Barbara et Scott Siegel (New York, Avon, 1991) ; Jack Nicholson de Donald Shepherd (New York, St Martin’s Press, 1991) ; et The Joker’s Wild de John Parker (Londres, Pan, 1991).
    Il existe deux livres clés auxquels tout le monde se réfère et que beaucoup de gens citent ou font semblant de citer. Comme je connais Robert David Crane depuis plus de dix ans (depuis l’époque où j’étais rédacteur en chef du magazine Playgirl), je me sens doublement obligé de citer son Jack Nicholson : Face to Face , coécrit avec Christopher Fryer (New York, M. Evans, 1975), premier livre qui ait été publié sur l’acteur et exceptionnel recueil d’interviews réalisées avec Nicholson, ses collègues et ses amis avant qu’ils n’apprennent à porter davantage d’attention au choix de leurs mots. Jack Nicholson : The Search for a Superstar de Norman Dickens (New York, Signet, 1975), épuisé, peut également être considéré